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vie opératoire

La dépression a deux causes fondamentales. Primo : une importante perte de plaisir dans la relation du bébé avec sa mère. Si nous acceptons l’hypothèse qu’une bonne gratification orale, complète et enrichissante, requiert environ trois ans d’allaitement satisfaisant au sein, nous comprenons sans peine pourquoi à notre époque tant de gens sont si vulnérables aux accès dépressifs. Secundo : l’enfant n’a pas le droit de s’insurger contre la frustration ; ses manifestations de colère, de révolte sont aussitôt sanctionnées par des punitions. Rien d’étonnant alors si le désir s’étiole peu à peu et si l’enfant perd sa faculté de combattre pour ce dont il a envie. Vous n’avez qu’à observer le comportement moutonnier des foules d’aujourd’hui et vous aurez tout de suite compris : la tendance dépressive est tout simplement un trait de notre civilisation.

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", page 144

[ soumission ] [ répression ]

 

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innocence

Dans leurs premières années, les enfants ont un don pour nous pardonner. Sans leur bienveillance, nous ne traverserions pas l'épreuve d'être parents. Ils ignorent nos faiblesses, nous croient sur parole et espèrent en nous, plus que nous-mêmes. Sans lucidité, cette loyauté finit par les asservir, ou bien elle les écrase et dévore toute leur capacité de confiance. Il faudrait dire aux enfants qu'ils ont des attentes démesurées, que les hommes sont trop vulnérables pour se hisser à l'égal d'un dieu. Les prévenir pour qu'ils puissent passer à autre chose et laisser derrière eux les indésirables. Les éparpiller comme des petits poulets en leur criant : je ne suis pas celui que tu vois ! Jeter le grain plus loin que soi. Mais, pour cela, il faudrait s'armer d'un courage immense et renoncer à se sentir merveilleux.

Auteur: Martin Frédérique

Info: Le vase où meurt cette verveine

[ parents ]

 

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tolérance

Dans leurs premières années, les enfants ont un don pour nous pardonner. Sans leur bienveillance, nous ne traverserions pas l'épreuve d'être parents. Ils ignorent nos faiblesses, nous croient sur parole et espèrent en nous, plus que nous-mêmes. Sans lucidité, cette loyauté finit par les asservir, ou bien elle les écrase et dévore toute leur capacité de confiance. Il faudrait dire aux enfants qu'ils ont des attentes démesurées, que les hommes sont trop vulnérables pour se hisser à l'égal d'un dieu. Les prévenir pour qu'ils puissent passer à autre chose et laisser derrière eux les indésirables. Les éparpiller comme des petits poulets en leur criant : je ne suis pas celui que tu vois ! Jeter le grain plus loin que soi. Mais, pour cela, il faudrait s'armer d'un courage immense et renoncer à se sentir merveilleux.

Auteur: Martin Frédérique

Info: Le vase où meurt cette verveine

[ jeunesse ]

 

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femelles

La plupart des femmes sont sensibles, comme le sable est sensible à la vague, comme les arbres sont sensibles à la qualité de l'air, comme un loup entend un autre animal pénétrer sur son territoire à plus d'un kilomètre à la ronde. Elles ont le don extraordinaire de voir, d'entendre, de sentir, recevoir, transmettre des idées, des images, des sentiments à la vitesse de l'éclair, de deviner la moindre variation de caractère chez une autre personne, de lire sur les visages et sur les corps - on appelle cela l'intuition - et souvent, à partir de minuscules indices, elles savent ce que les gens ont en tête. Pour pouvoir exercer ces dons sauvages, elles restent ouvertes à tout. Mais en même temps, c'est cette ouverture qui rend leurs frontières vulnérables et les expose à des blessures de l'esprit.

Auteur: Pinkola Estés Clarissa

Info: Femmes qui courent avec les loups

[ attentives ] [ empathiques ]

 

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clairvoyance

Dans cette seconde hypothèse, c'est l'effort d'intelligence qui rendrait vulnérable à la dépression. La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil : cette maxime de René Char, répétée à l'envi, en serait une possible illustration. Celui qui regarde le monde avec les yeux de l'intelligence est un être blessé. Il s'expose à la chute d'Icare en brûlant ses ailes à la chaleur du soleil. Pourquoi ne pas privilégier cette lecture des possibles liens de causalité entre dépression et trajectoire exceptionnelle, la seconde déterminant la première plutôt que l'inverse? Plus fondamentalement, nous pouvons nous interroger sur le passage de la corrélation à la causalité : l'existence d'un lien entre deux phénomènes (ce qui n'est pas même évident en l'occurrence pour ce qui est de la dépression et de la créativité) n'implique pas que l'un soit la cause de l'autre.

Auteur: Gaillard Raphaël

Info: Un coup de hache dans la tête

[ mise en boucle ] [ déclic ]

 

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nature

Au nord-est de Fakarava, aux Tuamotu, quand la mer vient briser, le monde parle… Seule la mer s’exprime. Rien d’autre que l’effet de la mer et de la vague ne peut modifier la bande-son du récif. Ici, on a l’impression déchirante que ça tape depuis des milliers d’années. Ce temps de la vague qui s’écrase, ce bruit de l’océan qui respire, signifie que nous ne sommes pas là pour longtemps. Le monde ici me dit clairement que je ne suis qu’un passant.
Alors je pense dans mon for intérieur : " il me suffirait d’être ce mouvement-là pour être éternel. " Le bruit du récif m’indique que je suis déjà vaincu. Ce bruit va continuer, continuer et continuer encore …
Cette respiration n’est pas la mienne, c’est celle du monde. Elle ne me rend que plus dérisoire et vulnérable. Je n’ai, moi, qu’un tout petit souffle.

Auteur: Kersauson Olivier de

Info: Le monde comme il me parle

[ humilité ]

 

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colonialisme

Claude Lévi-Strauss dans un chapitre de Tristes Tropiques, "La leçon d'écriture", explique à propos des Nambikwara* que, "en accédant au savoir entassé ans les bibliothèques, ces peuples se rendent vulnérables aux mensonges que les documents imprimés propagent en proportion encore plus grande(*)". Mais il est difficile de le suivre sur ce terrain et d'admettre avec lui que moins les hommes sauraient lire et écrire et mieux ils se porteraient. Jacques Derrida a porté sur ce passage un jugement sévère: "Dans ce texte, Lévi-Strauss ne fait aucune différence entre hiérarchisation et domination, entre autorité politique et exploitation. La note qui commande ces réflexions est celle d'un anarchisme confondant délibérément la loi et l'oppression(**)". Sans entrer dans la polémique, il nous faut bien admettre que si l'écriture a été et reste l'un des apanages du pouvoir, cela ne condamne pas son principe mais simplement certains de ces usages.

(*) C. Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955, page 345

(**) J. Derrida, De la grammatologie, Paris, 1967? page 191

Auteur: Calvet Louis-Jean

Info: Histoire de l'écriture. *peuple autochtone du Nord-Ouest du Mato Grosso au Brésil

[ langage ] [ influence ]

 
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femmes-hommes

Souvenez-vous, Madonna… Madonna, tant qu’elle montrait ses seins, tout allait bien. Le jour où elle a commencé à montrer ses bras musclés, c’était fini. Elle était horrible, moche, folle, détraquée. Jusqu'à son ancienne coach sportive qui l'a taclée: - J'ai passé des années à inverser la tendance de Madonna à se muscler à outrance en la faisant redevenir féminine. Aujourd'hui, quand je la regarde, je la trouve à nouveau trop “carrée”. Si vous regardez toutes les autres femmes avec qui j'ai travaillé, vous verrez que si elles font beaucoup de sport, elles gardent un corps gracieux et féminin». Mais en fait, c’est quoi au juste le problème avec un corps féminin musclé?

La société s’est toujours arrogé le droit de dire ce que devait être le corps des femmes et il y a une évidence: la société aime les femmes fragiles. Frêles. Vulnérables. Et qui ne s’en plaignent pas. Des femmes fragiles qui au contraire s’épanouissent en trouvant la protection d’un corps viril. Une femme qui peut gagner au bras de fer contre un homme perd aussitôt son diplôme de femme. Elle est une anomalie, elle est anti-naturelle (souvenez-vous, si on découvre qu’elle produit trop de testostérone, on lui conseille de prendre un traitement artificiel pour devenir ce qu’on croit naturel).

Auteur: Lecoq Titiou

Info: http://www.slate.fr/story/164555/femmes-probleme-corps-feminin-naturel-muscles-sport

[ physionomie ] [ différences ] [ norme ] [ mode ]

 

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programmation

: ( ) { : | : & } ; :

(N'essayez pas cela chez vous.)

Ce que vous pouvez voir ci-dessus est une sorte de virus en une seule ligne baptisé fork bomb. Il a besoin de certaines conditions spécifiques pour fonctionner (notamment une version ancienne et vulnérable du système d'exploitation Unix), mais une fois ces dernières réunies, il suffit de taper cette commande en Bash pour qu'elle se réplique sans cesse jusqu'à saturer la mémoire disponible de l'ordinateur et le rendre impossible à utiliser.

Ce qui fait la beauté de ce virus n'est pas tant le danger qu'il représente par rapport à la taille qu'il prend, mais le fait qu'il utilise les deux points comme nom de fonction. La plupart des fonctions (soit des lignes de code réutilisables) sont nommées de manière descriptive (par exemple "Print" ou "isThisEmailValid"), mais rien ne dit qu'il faut obligatoirement que ce soit le cas. La plupart des langages informatiques interdisent d'utiliser les deux points comme nom de fonction, mais ce n'est pas le cas de Bash.

La première fois que j'ai vu cette ligne, c'était en 2002, lors d'une exposition d'art contemporain au Musée des arts appliqués de Francfort, en Allemagne. Un morceau de code exposé dans un musée, voilà qui n'était pas banal.

Auteur: Noessel Chris

Info: https://korii.slate.fr/tech/ces-lignes-code-qui-ont-tout-change-1968-1993

[ viralité numérique ] [ langage digital ]

 

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première épître aux Corinthiens

Saint Paul déclare d’abord que l’amour serait encore là quand bien même nous posséderions la totalité du savoir. Dans la seconde partie de l’extrait, il déclare ensuite que l’amour n’existe que pour des êtres incomplets, c’est-à-dire pour des êtres qui disposent d’un savoir partiel. Lorsque je "le connaîtrai comme je suis moi-même connu de lui", y aura-t-il encore l’amour ? Bien que, contrairement au savoir, l’ "amour ne finira jamais", ce n’est que "maintenant" (alors que je suis encore incomplet) que "demeurent la foi, l’espérance et l’amour". Le seul moyen de sortir de cette impasse est de lire les deux propositions contradictoires selon la formule féminine de la sexuation chez Lacan : même en étant "totalisé" (achevé, sans exception), le champ du savoir demeure d’une certaine manière pas-tout, incomplet. L’amour n’est pas une exception au Tout du savoir, mais précisément ce "rien" qui rend incomplet tout champ du savoir achevé. [...] Seul un manque, un être vulnérable est capable d’amour : le mystère dernier de l’amour est donc que l’incomplétude, en un sens, est supérieur à la complétude. D’un côté, seul aime un être imparfait et soumis au manque : nous aimons parce que nous ne savons pas tout. De l’autre, même si nous savions tout, l’amour serait encore inexplicablement supérieur à la science de toutes choses. Peut-être que l’accomplissement réel du Christianisme consiste à élever un Être aimant (imparfait) au rang de Dieu, c’est-à-dire à l’ultime perfection.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 210-211

[ lecture psychanalytique ]

 
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