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désespoir

C'est bien de rester sans espoir, lorsque le coeur vide n'est rempli que d'un léger courant d'air. Quand on prend conscience que tous les êtres qui vous ont tenu par la main ne vous retiendrons plus, et que vos poignets glissent de leurs paumes.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Des chaussures pleines de vodka chaude

[ solitude ]

 

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espérance

Quand le grand Fedor Mikhaïlovitch (Dostoïevski) affirmait que cette même beauté sauverait le monde, ce n'était pas aux belles personnes ni aux beaux paysages qu'il pensait.
Il parlait de la beauté d'un acte, de celle de la virilité et de la féminité, de la beauté à la fois limpide et honnête.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Je viens de Russie, p. 25

[ idéal ]

 

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nuit

Je me souviens de ce sentiment nocturne : lorsqu'une personne, que le sommeil rend inconsciente, vous fuit, en ne vous laissant que l'impression d'une chaleur lointaine, comme celle qui parvient d'une petite étoile à un petit bout de terre éloigné, sombre et solitaire. Et vous, bout de terre stupide, vous captez cette chaleur sans avoir le droit de vous plaindre.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Des chaussures pleines de vodka chaude

[ compagnie ]

 

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personnage

Rappelez-vous son visage (Gorbatchev), fermez les yeux et vous verrez un poisson avec une grosse tête, au regard calme, lent, et qui agite la queue avec mollesse, indifférent au fait que sa famille, ses voisins, ses enfants soient en train de se faire dévorer. Mais sa léthargie est trompeuse : il se libérera avec aisance de l'hameçon, du filet, et reviendra plus tard, toujours aussi calme, ouvrant la bouche d'où s'échappent des bulles insensées.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Je viens de Russie

[ politicien ]

 

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bistro

A midi moins trois, frais, les yeux clairs, j'entrais au café, je me commandais un verre de vodka et un demi-litre de bière blonde. Je m'asseyais toujours sur un haut tabouret, face au barman ; c'est mieux si le barman est une femme, mais un homme ca va encore. Il ne faut pas boire en face d'un mur aveugle, et dans le silence en plus : c'est une règle, et même deux, auxquelles il ne faut jamais déroger.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Des chaussures pleines de vodka chaude

[ témoin ]

 

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dégobiller

La sortie de l'ivresse est un miracle que l'on peut reproduire sans cesse et qui n'en finit pas de nous étonner ; les sensations ne s'émoussent pas. Ce doit être comparable - en aviation - à la sortie d'un piqué. Le grondement dans la tête enfle, la terre plate se rapproche de plus en plus, on est pris de vertige et soudain, ce sont des saccades, les yeux se ferment en une seconde, la tête se renverse en arrière, la gorge se remplit de salive, et c'est à présent le ciel devant soi, les espaces, le bleu.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Des chaussures pleines de vodka chaude

[ gueule de bois ] [ vomir ]

 

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trahison

(Dans le Donbass)
Les miliciens ont fait prisonnier un combattant de la garde nationale Ukrainienne. Il s'est avéré que c'était un Russe, avec un nom de famille russe et un passeport russe. Il leur a dit que simplement, il n'avait pas d'argent, il était venu en gagner.
En Tchétchénie aussi, à l'époque, il nous en tombait des comme lui de temps à autre.
J'ai chaque fois envie de suivre la vie de ce genre de gens, minute après minute, il doit bien y avoir quelque part un indice à l'énigme. Par exemple, à l'âge de cinq ans, un cloporte est rentré dans son oreille, lui a mangé le cerveau, et est devenu lui-même son cerveau.
Ou autre chose.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: 3 octobre 2014, Courrier de Russie, trad du russe par Julia Breen

[ insulte ] [ causes-effets ]

 

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météo

Si l’on considère que l’homme a contraint l’électricité à transporter instantanément ses pensées au-delà des mers et sa voix à de lointaines distances, qu’il l’a contrainte à l’éclairer la nuit, à la façon dont le soleil l’éclaire le jour, est-il permis de douter qu’il la contraindra à éclairer la pluie déclenchée par ses soins ? Je crois qu’un temps viendra où tous les États refondront leurs armées en régiments de fusées qui lanceront leurs armes modifiées non les uns contre les autres pour faire couler le sang des hommes, mais dans les nuées célestes pour faire tomber la pluie, dans le ciel immaculé pour y forme des nuages de pluie ; je crois que les armées lutteront victorieusement contre les nuages de grêle, protégeant contre elle les champs des civils. Mais pour cela il est nécessaire d’étudier l’orage, ce qu’ont d’ores et déjà entrepris tous les États.

Auteur: Liadski Zakhar Antonovitch

Info: Nouvelle explication de l’orage, 1885

[ maîtrise des éléments ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

félicité

Je n'ai même pas trente ans, et je suis heureux.

Je ne pense pas à la fragilité de la vie ; cela fait sept ans que je n'ai pas pleuré - exactement depuis la minute où mon unique m'a dit qu'elle m'aimait, qu'elle m'aimait et qu'elle serait ma femme. Dès cet instant, je n'ai pas trouvé une seule minute pour les larmes, je ris au contraire très souvent et, plus souvent encore, je souris en pleine rue - à mes pensées, à mes amours, qui scandent à trois cœurs la mélodie de mon bonheur.

Et je caresse le dos de mon aimée, la tête de mes enfants, et je caresse aussi mes joues non rasées, et mes paumes sont tièdes, et derrière la vitre, c'est la neige et le printemps, la neige et l'hiver, la neige et l'automne. C'est mon pays, c'est là que nous vivons.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Le péché

[ déclaration d'amour ] [ famille ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

enfance

Nous jouions à chat dans un terrain vague, derrière le magasin du village. Nous étions une bande de gosses.

Celui que le sort avait désigné se tournait vers la porte et comptait tout haut jusqu'à cent. Pendant ce temps, on devait tous aller se cacher.

Les gamins au visage hâlé, à la bouche édentée, aux épaules anguleuses se dispersaient dans les dédales du nouveau chantier voisin, de la hauteur d'un étage, qui sentait la poussière de brique et l'urine dans les coins sombres. L'un se trahissait en éternuant dans les broussailles épaisses. D'autres s'écorchaient les flancs en se glissant dans les trous de la palissade qui séparait l'école du terrain vague. On grimpait aussi dans les arbres, puis on redescendait des branches, et c'était la course pour arriver le premier à la porte du magasin et toucher le carré qu'on y avait dessiné avec un bout de brique, en criant : Chat !

Parce que, si on ne disait pas le mot, on était bon pour s'y coller soi-même.

J'étais le plus petit, et personne ne me cherchait particulièrement.

Ça ne m'empêchait pas de me cacher soigneusement et de rester sans bouger, à écouter le rire de ces garçons qui avaient déjà de grosses dents, en enviant secrètement leur effronterie, leurs jambes rapides et leurs gros mots. Leurs gros mots à eux étaient faits avec d'autres lettres que les miens : quand ils disaient des obscénités, chaque mot résonnait et bondissait comme un petit ballon gonflé de mauvaises choses.

Auteur: Prilepine Zakhar

Info: Le péché

[ cache-cache ] [ hiérarchie ] [ jurons ]

 

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Ajouté à la BD par miguel