concision

L'éloquence militaire est un langage à part : il faut l'étudier, non pour y mettre de l'artifice, le soldat n'est pas rhétoricien ; mais pour prendre le ton qui convient. À la première revue passée par un roi dont les prémices furent populaires, un vieux soldat sortit des rangs, l'arme au bras, et lui dit : "Sire, vingt-un ans de service, trente campagnes, dix blessures méritent la croix, et je ne l'ai pas ! - Tu l'auras," dit le roi, - Aussi brièvement et avec autant de justesse, à un soldat qui venait de lui dire : "Sire, deux mots : Congé, argent. - Soldat, quatre : "Ni l'un, ni l'autre," répondit Henri IV.

Auteur: Dupin aîné André

Info: De l'improvisation/Paris, ou Le livre des Cent-et-Un, 7/Paris Ladvocat 1832 <p.288>

[ répartie ]

 

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