Chaque matin à heure fixe, avant de refermer derrière lui la porte d'entrée, mon père disait à la cantonade : "Je suis parti." Pas "Je pars", mais "Je suis parti"... comme s'il craignait d'être retenu, comme s'il voulait être déjà loin d'ici, là-bas, dans son autre vie... Et moi, je m'élançais au-dehors avec la même impatience...
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Info: Enfance, Gallimard, collection Folio n°1684, 1985, p.165
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