La tartane que maitre Nino Mo avait baptisée Filippa du nom de sa première femme doublait le petit môle de Porto Empédocle au milieu du flamboiement de l'un de ces magnifiques couchers de soleil méditerranéens qui font frissonner et palpiter l'étendue infinie des eaux comme en un délire de clartés et de couleurs. Les vitres des maisons aux tons vairés sont en feu ; la falaise marneuse du plateau contre laquelle le gros bourg est adossé tandis que resplendit comme de l'or le soufre en tas sur la longue plage ; et seule fait contraste l'ombre de l'antique forteresse de mer sombre et carrée au bout du môle.
Auteur:
Info: La morte et la vivante, p 89
Commentaires: 0