Je suis, j'ai été un homme qui a lu. Un homme qui a étudié la poésie des autres, la vie des autres, étant donné que j'ai toujours vécu entre la réalité grossière et les chimères exquises de la fiction. Je me délecte de l'imagination des autres. Je suis un bon lecteur. Mais il ne m'a pas été donné la grâce d'imaginer. Je me vante, en revanche, d'avoir de la mémoire. Rien de plus. La pauvreté de ma vie n'embrasse pas uniquement les territoires du réel, mais aussi les autres contrées, les plus "réelles", les royaumes extraordinaires de l'imagination.
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Info: Le danseur russe de Monte-Carlo
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