transposition

Traduire Vann, c'est se contorsionner afin d'épouser cette langue rauque unique. C'est savoir s'effacer devant un style qui ne souffre aucune concession. Il faut oublier les conventions, s'interdire la facilité d'un synonyme pour rendre chaque répétition, reproduire la claustrophobie des mots; refuser une fluidité commode là où le texte est abrupt, haché et essoufflé. Les participes présents sont un élément clé, dessinant un territoire à mi-chemin entre l'infinitif immobile et et le mouvement du verbe conjugué, donnant une impression d'action au ralenti, de huis clos où les personnages stagnent.
[...] Traduire Vann, c'est un acte d'une violence et d'une beauté incroyables, qui laisse à bout de souffle.

Auteur: Derajinski Laura

Info: à propos de son travail de traductrice de David Vann, Magazine littéraire 546

[ transparence ] [ fidélité ] [ littérature ]

 

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