Elle l’entendait encore s’épancher sur le pouvoir de l’écriture, répéter que le monde extérieur était un manège qui tournait autour de nous sans s’arrêter, un engrenage gigantesque, et que de chaque pièce prise individuellement dépendait le fonctionnement du tout. L’écriture est le seul moyen d’arrêter la machine, ne fut-ce que pour un instant, disait-il, pour essayer d’en comprendre le mouvement, d’identifier les mécanismes un à un, d’en percevoir la façon dont ils s’emboitent l’un dans l’autre, et ainsi tenter d’identifier ce que nous sommes, ou ce que nous ne sommes pas, cela dépend du point de vue. C’est pour cette raison que l’écriture, quelle que soit sa forme, ne peut se permettre d’être mensongère. En aucun cas.
Auteur:
Info: Voyage corsaire
Commentaires: 0