Mon grand-père s'est assis, les coudes sur la table. Il se chauffe les os.
Le chemin des éphélides sur ses bras mène au caillou nu de son crâne, à l'énigme d'un être qui s’occupe de moi sans m'avoir fait.
Il fixe le feu, la gigue sautillante des flammes, et ce qu'il voit, ce qu'il entend, je pourrais à présent l'inventer, en faire des phrases, c'est si facile; mais en ce temps de l'enfance où tout est à apprendre, je bute contre le mystère de cet homme qui voit ce que je ne sais pas voir, qui entend ce que je ne sais pas entendre.
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Info: Le petit roi, p.24
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