Un autre exemple est un mot d’une des langues des Indiens Peaux-Rouges, constitué de quatorze syllabes (je l’ai su autrefois, mais depuis je l’ai oublié), qui désigne une situation extrêmement typique : des gens assis ensemble et qui se regardent l’un l’autre, espérant que l’un d’entre eux, en tout cas un autre que soi-même, va oser prendre la parole ; ou faire ce que soi-même on n’ose pas entreprendre. C’est une expérience que nous avons tous vécue. Vous vous trouvez autour d’une table pour un grand repas et vous voyez tous ces gens se regarder en attendant que quelqu’un ose faire le geste que personne n’ose faire. Eh bien chez ces Indiens, tout cela est exprimé en un seul mot de quatorze syllabes.
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Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 3 juin 1931
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