Nous avons grandi dans la peur, la peur de tout. Des maladies foudroyantes, de la misère irréversible, de l'accident saugrenu, imprévisible. Dans la peur d'être abandonnés, séparés, pourtant nous avons eu une enfance heureuse car la peur est le moteur, le brasier, la flamme. La peur, en effet, pousse au risque, à l'errance, au voyage vers l'inconnu. La peur maintient l'appétence, le monde ouvert, et peut ne pas ruiner ce fou désir de vivre. La peur nous dit que la durée de chaque instant est pure merveille.
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Info: Celle qui n'a pas de mots, 2009
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