Or, si l’on demande ce qui rend le casanier indésirable, aux yeux du romantique comme à ceux de beaucoup d’autres, on s’aperçoit que le casanier pèche, non par son assurance et sa régularité, mais par ses incertitudes et son instabilité ; non par son prétendu bien-fondé mais par sa foncière et très réelle gratuité ; non, pour parler plus abstraitement, par un excès d’être, là où il est, mais plutôt par un manque à être et une dérobade perpétuelle […] – qu’il lui manque donc, pour convaincre, non d’être trop casanier mais bien de l’être insuffisamment. Livré à la mouvance de la vie, le casanier ne sera jamais vraiment casanier, car son ici se meut et se modifie sans cesse, au mépris de toute définition de ce qu’il est, d’être un ici et non un ailleurs […].
Auteur:
Info: "Mirages" in L'école du réel, pages 161
Commentaires: 11
miguel
10.01.2020
ok merci
Coli Masson
10.01.2020
Le point commun de ces différentes marottes ici énumérées est, selon Rosset, l'objet irréel autour duquel elles s'attachent... il faut du manque ou de l'incertitude pour faire fonctionner le moteur du désir (de connaissance). Rien de nouveau sous le soleil.
miguel
10.01.2020
Bien sûr.... Ce qui à égratigné mon ego ici : l'idée de superficialité et de non continuité... Je ne me vois pas comme ceci rapport aux ET's et autres ;-)