Avec le mandat de maman, huit shillings, la porte du bureau de poste claquée à mon nez par le garçon. Une rage de dents à force de faim. "Encore deux minutes". Regardez l'horloge. Il faut que je. "Fermé". Sale salarié ! Ah, le bougre, le mettre en cent mille miettes, pan, d'un seul coup de feu, miettes-d'homme-boutons-de-cuivre mouchetant les murs partout. Les morceaux craaaqueclaaaquent trictrac tous en place. Pas de bobo ? Oh, pas du tout. La patte. Vous voyez de quoi il retourne, n'est-ce pas ? Ça va. Serrons-nous la pince. Ça va, ça va.
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Info: In "Ulysse", t. 1, Gallimard-folio, p. 64 - trad. Auguste Morel
Commentaires: 2
Benslama
28.05.2020
"complexités", c'est le mot ! - après l'avoir lu en français, dans ma jeunesse, et m'être préparé, depuis, par toutes sortes de lectures, je lis enfin "Ulysses", avec un "s", en anglais, donc - et la complexité apparaît beaucoup plus nettement ! (en particulier grâce à une version avec hyperliens, qui donne accès à de nombreuses informations - par exemple, les citations que Joyce multiplie, souvent sans marque distinctive, sont signalées - to whom it may concern : http://m.joyceproject.com/chapters/telem.html)
miguel
28.05.2020
C sympa, légèrement célinien.... je découvre Joyce, celui d'Ulysse... qui m'a toujours un peu rebuté par ses complexités, longueurs de texte, etc... Un peu comme vous lorsque vous me parliez de John Scofield. Il est des musiques/textes où plusieurs approches (ou une une imprégnation longue) sont nécessaires.... Processus pareillement cérébraux, de codes expressions artistiques longuement travaillés, qui font émerger des produits plus complexes que la moyenne, aboutissement qui rejoint l'idée d'individuation jungienne... je trouve.