[…] la tendance à l’agression contre le père (et ses successeurs sociaux) est un dérivé de l’instinct de mort ; en "séparant" l’enfant de la mère, le père inhibe aussi l’instinct de mort, l’instinct de Nirvâna. Il fait ainsi le travail d’Eros : l’amour, lui aussi, joue un rôle dans la formation du surmoi. Le père sévère qui, en tant que représentant autoritaire d’Eros, réprime l’instinct de mort dans le conflit œdipien, impose en même temps les premières relations communes (sociales) : ses interdits créent l’identification parmi les fils, l’amour inhibé dans son but (c’est-à-dire la tendresse), l’exogamie, la sublimation. Sur la base de la renonciation, Eros commence son travail culture qui consiste à associer ce qui vit en unités toujours plus vastes.
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Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 77
Commentaires: 2
Coli Masson
13.07.2020
fonction paternelle telle que généralement admise par la psychanalyse. Lacan parle d'ailleurs de nom-du-père pour marquer l'entrée dans le monde du symbolique, fonction généralement très défaillante chez les psychotiques. Cette métaphore paternelle n'inclut pas forcément un père au sens classique du terme, c'est juste qqun ou une institution qui doit venir mettre fin à la fusion primitive mère-enfant. Déjà induit de toute façon aussi par la mère (cf. la mère suffisamment bonne de Winnicott > qui laisse donc du vide pour permettre à l'enfant de créer sa pensée en compensation au manque)
miguel
13.07.2020
mouais, ça en dit plus sur Sigmund que de manière générale me semble