"L'enfer se hait lui-même", disait Bernanos. Il faut ajouter que l'enfer auquel, sous les espèces spécifiques d'associations infatigables et déchaînées, on donne aujourd'hui la parole et le pouvoir, et notamment dans les tribunaux, qui sont devenus les principaux théâtres où ces intermittents de la persécution se donnent à voir, n'aura de cesse d'y précipiter tous les êtres sans exception. Car cet enfer, comme d'ailleurs tous les enfers depuis que les hommes ont découvert l'existence des enfers, est rempli de damnés qui ne supportent pas d'être seuls damnés. C'est même à cela que l'on reconnaît le damné : à ce qu'il ne peut pas tolérer de rester seul ; et à ce qu'il va s'efforcer de précipiter tout le monde dans sa damnation. Dans le langage de notre époque, qui essaie à grand-peine de transformer la tératologie quotidienne en normalité (c'est l'essentiel de son travail), cela s'appelle flatteusement un militant…
Auteur:
Info: Festivus Festivus, p. 44
Commentaires: 3
Coli Masson
17.12.2021
Oui, tous les éléments étaient déjà rassemblés.
Bandini
17.12.2021
Le gros délire hygiéniste, je suis sûr que je vais trouver d'autres citations dans le bouquin de Muray qui vont bien aller.
Coli Masson
16.12.2021
Tiens, ça me fait penser au délire en cours.