Après l’avoir franchi des milliers de fois au long de ces quarante années, il m’arrive encore souvent d’être pris de vertige devant la beauté du paysage contemplé depuis cette hauteur, la rive droite industrielle et les chantiers navals de Saint-Nazaire et la forêt des pins de la rive gauche à Saint-Brévin, le miroitement coruscant des vagues comme écailles de dorades, et de l’emprunter parfois pour le plaisir, à petite vitesse et sans nécessité, pianotant sur le volant, avec le sentiment du devoir accompli, puisqu’il est gratuit depuis notre lutte héroïque et victorieuse.
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Info: "Le Pont de Mindin", Presse Océan, 16 septembre 2015,
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