conscience individuelle

Nous sommes ainsi arrivés de façon tout à fait inattendue au problème le plus obscur, l’apparition du "moi", c’est-à-dire d’un complexe de neurones qui maintiennent leur investissement, qui sont donc pour de courts laps de temps un complexe de niveau constant. Traiter génétiquement ce problème sera des plus instructifs. Le moi se compose à l’origine de neurones nucléaires qui accueillent les Qn* endogènes par des conductions et les éconduisent par la voie menant à la modification interne. L’expérience vécue de satisfaction a créé pour ce noyau une association avec une perception (l’image de souhait) et une information de mouvement (la partie réflexe de l’action spécifique). C’est dans l’état de répétition propre au désir, dans l’attente, que se produisent l’éducation et le développement de ce moi initial. Celui-ci apprend d’abord qu’il ne doit pas investir les images de mouvement – de manière à provoquer une éconduction – tant que certaines conditions ne sont pas remplies du côté de la perception. Il apprend en outre qu’il ne doit pas investir la représentation de souhait au-delà d’une certaine mesure, parce que sinon il s’illusionnerait sur un mode hallucinatoire. Mais s’il respecte ces deux barrières et tourne son attention vers la nouvelle perception, il a une chance d’atteindre la satisfaction recherchée. Il est donc clair que les barrières qui empêchent le moi d’investir l’image de souhait et l’image de mouvement au-delà d’une certaine mesure sont la raison d’un emmagasinage de Qn dans le moi et qu’elles obligent éventuellement celui-ci à transférer sa Qn jusqu’à certaines limites, sur les neurones qui lui sont accessibles.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Projet d'une psychologie" dans les Lettres à Wilhelm Fliess, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006, page 674 *Quantität

[ ego ] [ neurologie ] [ origines de la psychanalyse ] [ corps-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-06-03 02:21
curiosité source
imprégnations
self-contrôle
corps-esprit ?
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-06-03 08:55
va pour corps-esprit
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-06-03 18:44
Tu l'aime bien çui-là... Je me prends de temps en temps à faire un peu d'ordre avec chair-esprit... Ça va être long :-)
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-06-04 13:20
D'ailleurs j'ai lu un truc sur la différence corps/chair qui pourrait mettre de l'eau dans nos moulins. Dans le livre de Serge Lesourd (essai de psychanalyse) "Comment taire le sujet" il distingue la chair (amas indifférencié) du corps (chair mise en parole). Bon, ça suscite peut-être d'autres questions.
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-06-04 16:41
Hmmm... Pour moi le corps/chair domine, de très très loin, et ce que nous croyons nommer "esprit" n'est qu'un très faible nuage qui en émane.... laissons infuser... ça se mettra en place,,, si ça doit ;-)
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-06-05 10:43
Tu es dans une optique de hiérarchisation. Nous en étions simplement à voir ce qui peut différencier l'usage du mot corps du mot de chair.
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-06-05 10:56
Ok, oui ,certes, il y a aussi le fait que corps ou chair soit déjà dans le texte. Aussi que "chair" est connoté sexuellement, etc On fera peut-être un jour une entrée pour l'expliquer mieux
Coli Masson, colimasson@live.fr
2022-06-06 09:24
J'ai relu Serge Lesourd qui propose que la chair est non marquée par le signifiant (enfer, jouissance non bornée) tandis que le corps est marqué par le signifiant (Eden, limites symbolique). Pour ça que tu dis que chair est connoté sexuellement par exemple...
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2022-06-06 10:52
oui, merci... on va essayer de rassembler et trier tous ces éléments afin de dégager une ligne de conduite FLPienne à ce sujet...