Soljenytsine disait aussi, très sérieusement : "Dans toutes les sciences exactes, c’est-à-dire celles qui sont fondées sur les mathématiques, la vérité est une. (…) La multiplicité des vérités dans les sciences humaines est un signe de notre imperfection."
Ce qu’on découvrait en le lisant, c’est que l’homme qui avait mis en cause la dictature bolchevique ne l’avait pas mise en cause parce que c’était une dictature, mais parce qu’elle était bolchevique, c’est-à-dire qu’elle était sans Dieu, ou, pire encore, qu’elle avait mis à la place de Dieu un dieu terrestre. Mais, le fait que la vérité doive être unique, cela, pour l’auteur du Pavillon des cancéreux, c’était une évidence. Quelle vérité ? Évidemment celle d’une Russie éternelle, russe et orthodoxe. (…)
Là est l’essentiel, bien sûr. Il s’agit bien d’un nationalisme orthodoxe, d’extrême-droite, qui, plus encore que les Juifs, hait le pluralisme, c’est-à-dire la laïcité. "Nous", les Russes. Soljenytsine est l’expression de l’idéologie actuelle d’une Russie nationaliste, revancharde, fascisante – et l’on comprend l’hommage national qu’on lui a rendu à sa mort, Poutine et le patriarche en tête, dans un pays où le racisme est utilisé comme un outil de base de la propagande.
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Info: Partages, tome 2
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