En effet, la logique - la logique moderne, je viens de le dire et de le répéter - entend s’instituer, je n’ai pas dit d’une convention, mais d’une règle d’écriture. Laquelle règle d’écriture, bien sûr, se fonde sur quoi ? Sur ce fait qu’au moment d’en constituer l’alphabet, nous avons posé un certain nombre de règles, appelées axiomes, concernant leur manipulation correcte et que ceci est en quelque sorte une parole qu’à nous-mêmes nous nous sommes donnée.
Avons-nous le droit d’inscrire dans les signifiants le V et le F du vrai et du faux comme quelque chose de maniable logiquement ?
[...] Sur le vrai et le faux, les stoïciens se sont interrogés par cette voie logique :
– à savoir, qu’est-ce qu’il faut pour que le vrai et le faux aient un rapport avec la logique au sens propre où nous le plaçons ici,
– à savoir où le fondement de la logique n’est pas à prendre ailleurs que dans l’articulation du langage, dans la chaîne signifiante. C’est pourquoi leur logique était une logique de propositions et non pas de classes.
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Info: 7 décembre 1966, La logique du fantasme
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