Un univers – celui de la consommation mondaine – a atteint une telle expansion qu’il se clôt sur lui-même, de par sa suffisance fonctionnelle. Et qu’il se gère lui-même. Deux caractéristiques de cet ensemble :
1. Une conduite peut se condenser, se contracter en une marque tellement signifiante qu’elle peut se substituer à la conduite : le signe.
2. On peut circuler d’une conduite à l’autre en échangeant les signes qui les expriment.
Parce que l’allusion à la conduite est devenue évidente pour tous. Parce que toutes les conduites expriment les mêmes valeurs. Alors, cette autonomie fonctionnelle peut devenir un système de signifiants. […]
L’autonomie fonctionnelle est acquise : un langage nouveau s’est constitué, qui peut se couper de ses origines et fonctionner par le propre jeu de ses allusions. C’est un autre usage : l’incitation n’est plus dans l’animation machinale mais dans le pouvoir sémiologique. […]
Alors la donation de sens ne se fait plus à partir des choses vers la conscience. Mais à partir des mots, du discours. Pour revenir aux choses, les désigner. Et les réanimer par l’idéologie mondaine. En leur insufflant des significations qu’elles n’avaient pas originellement.
L’animation machinale a proposé une systématique d’usages. Celle-ci est devenue un système de signifiants. Et celui-ci s’est fait opératoire.
[…] Telle est la généalogique du nominalisme moderne.
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Info: Le capitalisme de la séduction, éditions Delga, 2015, pages 226-227
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