Nous avons déjà assez sérieusement serré la topologie de ce que le sujet, nous le savons, doit trouver dans l’analyse à la place de ce qu’il cherche. Car nous le savons : s’il part à la recherche de ce qu’il a et qu’il ne connaît pas, ce qu’il va trouver c’est ce dont il manque.
C’est bien parce que nous avons articulé, posé cela, dans notre cheminement précédent que nous pouvons oser poser la question que j’ai formulée d’abord, comme étant celle où s’articule la possibilité de surgissement du transfert. Nous savons donc bien que c’est comme ce dont il manque que s’articule ce qu’il trouve dans l’analyse, à savoir son désir, et le désir n’étant donc pas un bien en aucun sens du terme, ni - tout à fait précisément - dans le sens d’une κτήσις [ktèsis] "trésor", ce quelque chose qu’à quelque titre que ce soit, il aurait.
C’est dans ce temps, dans cette éclosion de l’amour de transfert, ce temps défini au double sens : chronologique et topologique, que doit se lire cette inversion, si l’on peut dire, de la position qui de la recherche d’un bien fait à proprement parler la réalisation du désir. Vous entendez bien que ce discours suppose que "réalisation du désir" n’est justement pas "possession d’un objet", il s’agit d’émergence à la réalité du désir comme tel.
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Info: 14 décembre 1960
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