Pour moi, j’attache toujours une extrême importance à la moindre phrase par laquelle un auteur semble contredire l’ensemble de son œuvre : c’est par là qu’il se dévoile ou plutôt qu’il se trahit, qu’il laisse entrevoir à son insu ses aspirations intimes contre lesquelles sa pensée organisée et durcie en doctrines n’est souvent qu’une réaction défensive. Les quelques vers où Lucrèce exprime son angoisse religieuse m’en disent plus long sur son âme que son explication matérialiste de la nature des choses.
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Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 191
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