[…] l’élan créateur qui jaillit, comme un feu d’artifice, génial, création continue d’imprévisible nouveauté – c’est la première part de l’œuvre bergsonienne – et puis la retombée, l’épuisement de l’élan créateur qui retombe en pluie, qui se défait, qui s’éparpille, qui, d’unité qu’il était, devient multiplicité par simple inversion, par cette retombée même qui est la matérialité.
Ce geste-là est profondément plotinien. Plotin ignorait la première partie, à savoir l’élan créateur. Mais il est le théoricien de la chute, de la descente, de l’éloignement de l’Un, de l’apostasie, de la multiplication par simple éloignement.
Auteur:
Info: A propos de Bergson dans La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 148
Commentaires: 0