Son existence ressemble à présent à un krach, à une fractale vertigineuse, à un double pendule au mouvement chaotique, incontrôlable. Elle prend conscience amèrement de la pauvreté de sa vie extraprofessionnelle, qui se limitait à l’addition inutile d’instants superficiels et vains : un restaurant avec les copines le week-end, prolongé d’une sortie en boîte de nuit où elle s’amusait à compter les refus adressés à d’audacieux prétendants ; une séance de gymnastique suédoise dans une salle de sport aseptisée de son quartier pour compenser les excès du week-end ; meubler son appartement devenu aussi impersonnel que des livres de développement personnel ; lire ce qu’on devait lire, des essais verbeux et pédants, des romans de la rentrée littéraire d’auteurs en vogue pour maintenir l’illusion d’appartenir à une classe d’élite.
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Info: Jardins d'exil
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