Car Dieu étant la souveraine essence, c’est-à-dire, étant souverainement et par conséquent immuable, tout ce qu’il a tiré du néant, il lui a donné d’être, mais non d’être souverainement, d’être ce qu’il est lui-même ; il a donné aux diverses natures plus ou moins d’être et les a disposées graduellement suivant leur essence. Essence, mot dérivé d’esse, comme spatientia de sapere ; mot nouveau, inusité chez les vieux auteurs latins, mais admis aujourd’hui et dont l’usage donne à notre langue le terme correspondant à l’expression grecque : οὐσία, littéralement essence. Ainsi donc, l’être par excellence et l’auteur de tout être ne peut rien trouver de contraire à soi que ce qui n’est pas. Car le non-être est contraire à l’être. Et par conséquent, à Dieu, essence souveraine, et auteur de toute essence. Aucune essence n’est contraire.
Auteur:
Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 64-65
Commentaires: 1
miguel
23.01.2025
unicité source ?