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théologie

Si les vrais Âges de Ténèbres ont connu une religion du sentiment, elle ne fut qu’un sentiment de ténèbres et de désespoir. Ce fut la foi dogmatique qui endigua ce flot dévastateur.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Saint Thomas du Créateur, Dominique Martin Morin, 2016, page 93

[ Nom-du-Père ] [ ordre symbolique ] [ jouissance ruineuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

orient-occident

Nul n’approchera jamais de l’intelligence de la philosophie thomiste – de la philosophie catholique – qui ne comprenne d’abord qu’elle se fonde entièrement sur la glorification de la vie ; la glorification de l’être ; la glorification du Dieu créateur de l’univers. Le reste s’ensuit et dure non sans complications telles que le péché d’Adam ou les vocations héroïques. Les difficultés proviennent de ce que l’âme catholique se tient sur deux plans : celui de la création et celui de la chute. […]

Les macérations les plus rudes de l’ascétisme catholique ne sont rien d’autre que des mesures, sages ou non, prises contre les conséquences de la chute. Elles n’impliquent jamais un doute quant à l’excellence de la création. C’est en cela que l’ascète chrétien s’oppose non seulement à l’excentrique qui se suspend à un crochet, mais encore à ce croc redoutable qu’est toute la vision du monde à laquelle l’excentrique s’accroche. La plupart des religions orientales ont une conception pessimiste de l’ascétisme. L’ascète se martyrise par une sorte de haine de la vie, car il ne veut pas dominer la nature mais la contrarier autant qu’il le peut. Bien que les millions d’adeptes des religions orientales aient une vision moins effrayante, on ne remarque pas assez souvent que le dogme du refus de la vie est, à leur immense échelle, un principe premier.

Une de ses formes historiques – le manichéisme – fut l’ennemi majeur et constant du christianisme. Ce que l’on nomme la philosophie manichéenne s’est attaquée à ce qui est éternel et immuable, selon un très curieux processus multiforme indéfiniment renouvelé qui fait penser à la légende de l’ogre capable de se transformer tour à tour en lion ou en nuage. Elle possède un caractère d’irresponsabilité qui appartient en propre à la métaphysique et à l’éthique impersonnelles de l’Orient où le mystérieux manichéisme est né. Cette philosophie comporte toujours, d’une manière ou d’une autre, sinon l’affirmation que la nature est mauvaise, du moins que le mal est profondément enraciné en elle. La thèse essentielle est que le mal a des racines dans la nature et qu’il a donc des droits sur elle. Ce qui est faux a droit à l’existence en tant que vrai. Cette notion a été diversement formulée. Il y eut le dualisme qui fit du bien et du mal des égaux, de telle sorte qu’aucun ne pouvait être traité d’usurpateur. Il y eut plus fréquemment l’idée confuse que les démons avaient créé le monde matériel et que, s’il y avait de bons esprits, ils ne régissaient que le monde spirituel. Plus tard encore, il y eut le calvinisme qui tint que le monde est une création de Dieu, mais que, d’une certaine façon, Dieu a créé le mal comme le bien ; aussi bien la volonté mauvaise que le monde mauvais.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Saint Thomas du Créateur, Dominique Martin Morin, 2016, pages 89 à 91

[ différences ] [ nature blessée ] [ amour ] [ optimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théologien

On parvint enfin à convoyer cet énorme bloc de cogitations jusqu’à sa place à la table royale [à la cour de Louis IX]. Tout ce que nous savons de Thomas nous dit qu’il fut parfaitement courtois avec ceux qui lui adressèrent la parole mais répondit brièvement et fut vite oublié au milieu de cette joute brillante et bruyante qu’est une conversation française. Nous ignorons ce dont les Français débattaient mais, s’ils négligèrent complètement le gros Italien assis au milieu d’eux, il n’est que trop probable qu’il les négligea tout aussi complètement. Même la conversation française s’arrête parfois. Au cours d’un de ces silences, l’imprévisible se produisit. Depuis longtemps, ni un mot ni un geste n’étaient venus du vaste amas de bure blanche et noire, note de demi-deuil, qui désignait le frère mendiant des rues parmi les vifs coloris, emblèmes et blasons de cette première et fraîche aurore de la chevalerie et de l’héraldique. Ecus, fers de lance triangulaires, pennons, épées de croisés, ogives des voûtes et des vitraux, capuchons pointus, tout exprimait l’esprit hardi, l’esprit aigu du Moyen Age français dans sa fraîcheur. Les couleurs vives s’alliaient et s’affrontaient sans guère de retenue car, avec son bon sens accoutumé, saint Louis avait dit aux gentilshommes et dames de sa cour : "Il faut éviter la vanité, mais un homme doit s’habiller selon son rang afin de complaira à sa femme."

Soudain, la grande table trembla sous un coup formidable. La vaisselle tinta. Le frère venait d’abattre son poing comme une massue. La violence du choc fit sursauter chacun comme une explosion. Alors le frère s’écria avec la voix forte d’un homme qui parle en rêve : "Voilà qui fera taire les manichéens !"

Le palais d’un roi a son protocole, même s’il est le palais d’un saint. La cour entière fut glacée et tout le monde se sentit un instant comme si le gros moine d’Italie avait lancé son assiette à la tête du roi ou envoyé promener sa couronne. Les regards se fixèrent anxieux sur le siège redouté qui fut mille ans le trône des capétiens et plus d’un dut se préparer à passer le grand mendiant noir et blanc par la fenêtre. Mais saint Louis tout simple qu’il fût, était cependant autre chose qu’une fontaine de prud’homie ou même de bienveillance, à la mode du Moyen Âge. Il était fontaine aussi de ces deux intarissables sources que seront à jamais l’ironie et la courtoisie française. Il se tourna donc vers ses secrétaires et leur enjoignit d’une voix douce de se rendre avec leurs tablettes aux côtés du controversiste distrait et de prendre note sur le champ de l’argument qu’il venait de trouver, car il devait être fameux et il serait dommage qu’il l’oubliât.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Saint Thomas du Créateur, Dominique Martin Morin, 2016, pages 85-86

[ anecdote ] [ caractère ] [ mondanités ] [ vie sociale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Sigier [de Brabant] enseignait que l’Eglise infaillible théologiquement pouvait se tromper dans l’ordre scientifique. Il y a deux vérités. La vérité du monde surnaturel et celle du monde naturel qui contredit le monde surnaturel. Tant que nous sommes dans l’ordre naturel, nous pouvons tenir la foi chrétienne pour insensée mais quand nous nous souvenons que nous sommes chrétiens, nous devons tenir notre foi pour certaine, fût-elle absurde. En d’autres termes, Sigier, comme le héros d’une chanson de geste, tranche la cervelle humaine en deux et professe que chaque moitié fait un tout. Une cervelle peut croire absolument tandis que l’autre s’y refuse absolument. On pourrait considérer qu’il s’agit là d’une parodie du thomisme. C’en est l’assassinat. Il n’y a pas trente-six façons de trouver la vérité et c’en est une véritablement bizarre que de prétendre qu’elle est double. Il se passa alors quelque chose de passionnant : le Bœuf muet se rua dans l’arène comme un taureau furieux. Quand il se mit debout pour répondre à Sigier, il n’était plus le même homme. Il changea même de style comme, soudainement, une voix humaine s’altère. Saint Thomas ne s’était encore jamais mis en colère contre ses adversaires. Mais ces adversaires-là trichaient affreusement. Ils le prétendaient en accord en accord avec eux.

[…] En réalité, une distinction subtile peut marquer une opposition totale. C’était exemplairement le cas. Thomas voulait que l’on reconnaisse deux voies pour parvenir à l’unique vérité, précisément parce qu’il était certain qu’il n’y a qu’une vérité. Parce que la foi est l’unique vérité, et donc aucune découverte dans l’ordre naturel ne peut la contredire fondamentalement. Parce que la foi est l’unique vérité, aucune explicitation de la foi ne peut contredire fondamentalement les faits. […] la confiance de saint Thomas était surtout et par-dessus tout la confiance qu’il n’y a qu’une vérité, que le principe de non-contradiction ne souffre pas d’exception. De nouveaux ennemis surgissent soudain, protestant qu’ils étaient heureux d’admettre avec lui qu’il y a deux vérités contradictoires. Selon ces sophistes, la vérité offrirait le double visage de Janis auquel il ne serait pas loin de prétendre passer la robe dominicaine.

Dans ce dernier combat, Thomas se bat à la hache. Il ne reste rien dans son langage de la patience presque impersonnelle qu’il a toujours apportée dans ses discussions si nombreuses. "Voilà notre réfutation de l’erreur. Elle n’est pas fondée sur des articles de foi mais sur les arguments et les affirmations des philosophes eux-mêmes. S’il existe quelqu’un qui, s’enorgueillissant de sa prétendue sagesse, désire réfuter ce que nous avons écrit, qu’il ne le fasse pas en cachette, ni devant des enfants incapables de trancher en pareille matière. Qu’il réponde ouvertement, s’il l’ose. Il me trouvera en face de lui, et non seulement ma négligeable personne, mais un grand nombre de ceux qui s’attachent à l’étude du vrai. Nous combattrons ses erreurs ou remédierons à son ignorance."

[…] S’il y a une sentence à graver dans le marbre, symbole de ce que cet esprit unique contenait d’intelligence calme, patiente, c’est la formule que j’ai citée. Elle a jailli, entourée d’un torrent brûlant. Elle mériterait de figurer à jamais comme la marque à quoi l’on reconnaît l’œuvre de saint Thomas : "… notre réfutation n’est pas basée sur des articles de foi, mais sur les arguments et les affirmations des philosophes eux-mêmes." Puissent tous les docteurs orthodoxes réunis en conseil demeurer toujours aussi raisonnables que Thomas en colère ! Puissent tous les apologistes garder cette maxime en mémoire, l’écrire en grosses lettres sur les murs, avant d’y afficher leurs thèses ! Au plus fort de sa colère, Thomas d’Aquin sait ce que tant de défenseurs de l’orthodoxie ne comprennent pas. Rien ne sert de taxer un athée d’athéisme, de faire grief à l’incroyant de ce qu’il ne croit pas à la résurrection des corps. On ne peut convaincre quelqu’un en invoquant des principes auxquels il ne croit pas. L’exemple de saint Thomas prouve, ou devrait prouver, que l’on doit renoncer à convaincre si l’on refuse de discuter sur le terrain de son adversaire et non pas sur le sien.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Saint Thomas du Créateur, Dominique Martin Morin, 2016, pages 78 à 80

[ hérétiques ]

 

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fils-père

Mon père disait toujours : " Dormir tôt et se lever tôt rend l'homme sain, riche et sage. "

Les lumières s'éteignaient à 8 heures du soir chez nous,

et nous nous réveillions à l'aube avec l'odeur du café, du bacon grillé et des œufs brouillés.

Mon père a suivi cette routine toute sa vie et est mort jeune, fauché, et, je crois, sans grande sagesse.

Je tiens à vous informer que j'ai rejeté ses conseils, et je dors maintenant tard et me réveille tard.

Maintenant, je ne dis pas que j'ai conquis le monde, mais j'ai évité de nombreux embouteillages matinaux, surmonté quelques dangers courants et rencontré des gens incroyables et merveilleux.

L'un d'eux, c'était moi - une personne que mon père n'a jamais connue.




Auteur: Bukowski Charles

Info:

 

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mystère

L'amour ne surgissait peut-être pas dans la vie des gens avec pompe et vacarme, tel un joyeux chevalier galopant sur son cheval ; c'était peut-être sous les traits d'un vieil ami qu'il arrivait par des chemins tranquilles ; il se révélait peut-être d'une façon pouvant paraître prosaïque, jusqu'à ce qu'une illumination soudaine en trahisse le rythme et la musique ; peut-être... peut-être... l'amour se développait-il naturellement à partir d'une belle amitié, comme une rose au coeur doré glissant de son cocon vert.


Auteur: Montgomery Lucy Maud

Info: Anne d'Avonlea

[ attachement ] [ rencontre ] [ origine ]

 

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réflexion

Selon Thomas d’Aquin, il n’est pas de la nature de la volonté libre de choisir le mal, bien que ce choix dérive du libre arbitre en connexion avec une créature faillible. Volonté et liberté se trouvent donc associées ; cela veut dire que saint Thomas introduit dans la volonté un élément intellectuel et fait participer, à juste titre, la volonté à l’intelligence. La volonté ne cesse pas d’être volonté par le choix du mal, mais elle cesse au fond d’être libre, donc d’être intellective.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Sentiers de gnose, p 145

[ recul ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

solipsismes

Personnages derrière la biologie 

En août dernier, j’ai discuté avec Jane Richardson, biologiste structurale à l’université Duke, sur Zoom. Elle m’a raconté comment, dans les années 1970, elle a commencé à dessiner des protéines sous forme de rubans et de feuilles tourbillonnant et s’enroulant les unes autour des autres – une représentation des molécules qui est rapidement devenue aussi omniprésente que belle.

Richardson s'est exprimée depuis son logis dans la Sierra Nevada, qu'elle et son mari ont remplie d'œuvres d'art. Elle m'a parlé des œuvres qui l'entourent. Certaines étaient des cadeaux, m'a-t-elle dit, de sa sœur, qui a voyagé dans le monde entier pour son travail. D'autres venaient de sa belle-mère, une artiste professionnelle (bien qu'ils aient perdu beaucoup de leurs œuvres préférées dans un incendie de forêt). Parmi elles se trouvaient ses propres photographies et des diagrammes en ruban colorés, dessinés à la main.

 Au cours de nos entretiens, j'ai vraiment appris à apprécier la personne derrière la science. Richardson est une biologiste structurale, oui, mais aussi une philosophe, une artiste et une photographe. Elle est l'un des personnages fascinants derrière mes histoires, des personnes qui intègrent leurs passions dans le travail de leur vie et font avancer la science de manière surprenante.

 De nombreux détails, comme la galerie murale de Richardson, ne figurent pas dans mes articles. Mais en coulisses, ils m'aident à développer mes personnages et à décrire leurs personnalités. Cette année, en rendant compte des avancées scientifiques majeures pour  Quanta , j'ai été ému à maintes reprises, non seulement par la passion de mes sources, mais aussi par le côté geek contagieux avec lequel elles abordent leur travail.

J'ai adoré les voir s'enthousiasmer et faire des gestes insensés en décrivant ce qu'elles avaient appris sur le monde, la vie et nous. Et j'ai adoré entrevoir leur personnalité, la façon dont elles voient le monde et à quoi ressemble leur propre monde. Nous avons parlé de tout et de rien.

 Mes moments forts du reportage

 Pendant la majeure partie de l’année, les protéines ont occupé mon esprit alors que je rédigeais un article sur le " problème du repliement des protéines ". Les protéines sont les molécules à l’origine de tous les processus biologiques, du transport de l’oxygène dans le sang à l’identification des envahisseurs dans le corps. La fonction d’une protéine est déterminée par sa forme, mais comment trouve-t-elle la bonne forme ? Cette question hante les biologistes depuis les années 1950 et a finalement donné lieu à un concours biannuel dans lequel biologistes et informaticiens rivalisent pour prédire la forme 3D d’une protéine à partir de sa séquence moléculaire. Puis, en 2020, Google a sorti un outil d’intelligence artificielle connu sous le nom d’AlphaFold2, résolvant ainsi une grande partie du problème et laissant le domaine de la science des protéines dans un mélange d’exaltation et de confusion. J’ai passé la majeure partie de l’année 2024 à discuter avec des scientifiques de l’impact d’AlphaFold2 sur eux et leur processus scientifique. J’ai appris que le chagrin ressenti par les biologistes structurels face à cet algorithme, qui pouvait résoudre en quelques instants des problèmes qui demandaient auparavant des années de travail, s’est transformé en appréciation pour un outil qui pouvait accélérer leur travail. Cette histoire a été un tourbillon à raconter et une joie à écrire. Vous pouvez donc imaginer mon enthousiasme lorsque, en octobre, je me suis réveillé avec la nouvelle que certains des personnages de mon histoire – John Jumper, David Baker et Demis Hassabis – avaient reçu le prix Nobel de chimie. En général, lorsque des prix sont annoncés, on entend les noms, puis on lit leurs découvertes et on passe à autre chose. Mais cette fois, c’était personnel. Ce n’étaient pas que des noms, c’étaient des personnes.

Puis, après six mois de protéines dans le cerveau, j’ai eu l’occasion de ne penser à rien. " Le zéro est, pour de nombreux mathématiciens, certainement considéré comme l’une des plus grandes – ou peut-être la plus grande – réalisation de l’humanité ", m’a dit Andreas Nieder, neuroscientifique à l’université de Tübingen en Allemagne. Le zéro a conduit aux lois de l’univers, à la théorie des nombres et aux mathématiques modernes. Mais ce n’est qu’au VIIe siècle en Inde, relativement tard dans l’histoire des nombres, que le zéro a acquis une valeur et est devenu un nombre. Aujourd’hui, plus de mille ans plus tard, des neuroscientifiques comme Nieder et Benjy Barnett de l’University College de Londres sondent le cerveau pour comprendre comment il saisit un concept aussi étrange : un objet numérique qui représente l’absence. Nieder est toujours ravi de parler des nombres. Je lui ai parlé pour la première fois en 2023 de la façon dont le cerveau traite les petits et les grands nombres. Même à l’époque, le zéro était dans son esprit : " Le nombre zéro est le plus fascinant de tous. C’est l’oncle excentrique de la famille des nombres." Cette citation est restée gravée dans ma tête depuis lors. C’était satisfaisant de pouvoir enfin la publier.

Et puis ça : saviez-vous que certaines personnes n’ont pas d’œil mental ? Lorsqu’on leur demande d’imaginer une pomme, les personnes atteintes d’aphantasie déclarent ne rien voir du tout. Lorsque j’ai fait un reportage sur ce phénomène, j’ai raconté ce que j’apprenais à ma famille et à mes amis – et ce faisant, j’ai appris des choses sur leurs diverses expériences du monde. En buvant un verre et en buvant du chocolat, j’ai vu ma mère se rendre compte qu’elle souffrait d’aphantasie. Deux de mes rédacteurs en chef souffrent également d’une forme ou d’une autre de cette maladie. Ces discussions informelles m’ont fait penser que l’aphantasie semble être assez courante, ou du moins plus courante qu’on ne le pense. Mais étudier l’imagerie mentale est difficile car nous devons nous fier à des auto-évaluations. Lorsque je " vois" une pomme dans mon œil mental, est-ce que je la vois de la même manière que n’importe qui d’autre ? " Nous pensons savoir ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de ce qu’est l’imagerie mentale ", m’a expliqué Nadine Dijkstra, qui étudie la perception à l’University College de Londres. " Mais quand on creuse vraiment, tout le monde ressent quelque chose de complètement différent. " En racontant cette histoire, j’ai réalisé à quel point le monde est une construction de notre esprit : mon monde, ton monde, celui de ton ennemi et celui de ton meilleur ami – ils sont tous très différents.



 

Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org/, Yasemin Saplakoglu, décembre 2024

[ non-valeur ] [ sans imagination ] [ esprit aveugle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Je vous adore, ô mon Dieu et mon Sauveur, vous pour l’amour duquel j’ai étudié, travaillé, prêché, enseigné !


Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Le 7 mars 1274, à l’heure des matines. Il est canonisé en 1323 et proclamé Docteur de l’Eglise en 1567.

[ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

orient-occident

La chrétienté orientale aplatit toutes choses, comme elle aplatit les visages dans ses icônes. Ses images sont des archétypes plutôt que des portraits. Et elle mène une guerre résolue et destructrice aux statues. C’est ainsi, chose curieuse, que l’Orient fut la terre de la croix et l’Occident, celle du crucifix. Les Grecs furent déshumanisés par un symbole rayonnant, tandis que les Goths étaient humanisés par un instrument de torture. L’Occident seul a produit des représentations réalistes du plus prodigieux des contes de l’Orient. De là vient que le courant grec dans la théologie chrétienne n’a cessé de tendre vers une sorte de platonisme desséché, une affaire de diagrammes et d’abstractions, forts nobles en vérité mais par trop éloignées de ce qui est, par définition, presque opposé à l’abstraction : l’Incarnation. Leur Logos était le Verbe. Il n’était pas le Verbe fait chair. Par d’innombrables biais très subtils, qui échappaient souvent aux définitions doctrinales, cet esprit se répandit par tout l’univers chrétien depuis le siège de l’empereur trônant sous ses mosaïques constellées d’or. Le plan dallage de l’empire romain se transformait en une sorte de calme boulevard attendant la venue de Mahomet. Car l’islam fut l’aboutissement final des iconoclastes. Mais bien avant cette époque, cette tendance existait déjà qui consiste à faire de la croix un élément décoratif comme le croissant, un symbole comme le clé grecque ou la roue de Bouddha. Il y a quelque chose de passif dans un tel univers : la clé n’ouvre aucune porte et la roue, si elle tourne, n’avance pas.

Les premiers temps du christianisme furent marqués par ces influences néfastes et par un ascétisme nécessaire et digne, selon le terrible modèle des martyrs. Cela conduisit à un mépris excessif du corps, trop proche de la dangereuse frontière du mysticisme manichéen. Mais les macérations du saint sont beaucoup moins dangereuses que les désincarnations du sage. La grandeur de l’apport augustinien au christianisme est hors de doute, mais il y a un danger subtil chez Augustin platonicien. Ce danger, plus grand en un sens que chez Augustin manichéen, vient d’une disposition à commettre inconsciemment l’erreur de diviser la substance de la Trinité. Cette disposition voit trop exclusivement en Dieu soit un Esprit purificateur, soit un Sauveur qui rachète, soit un Créateur qui crée. C’est pourquoi des hommes comme l’Aquinate jugeaient bon de corriger Platon par Aristote qui prend le monde tel qu’il le trouve, exactement comme Thomas le prend tel que Dieu l’a créé. Dans toute l’œuvre de saint Thomas, le monde, la création tangible, est ainsi présent. A vue humaine, Thomas sauvait le sens de l’humain dans la théologie catholique, en utilisant ce qui pouvait lui servir dans la philosophie païenne. Mais, soulignons-le encore, ce sens de l’humain est également chrétien.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Saint Thomas du Créateur, Dominique Martin Morin, 2016, pages 70-71

[ religion ] [ différences ] [ réalisme ] [ orthodoxie ] [ catholicisme ]

 

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