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épitaphe

Passé la journée auprès de mon pauvre Alphonse Allais. Oh ! Ce cadavre dans une petite chambre d'un hôtel de la rue d'Amsterdam !
... Je regarde une dernière fois Alphi avant de m'en aller. Ce matin, il semblait dormir très calme ; il avait l'air de faire une fumisterie aux siens, le pauvre humoriste ; mais maintenant, on voit qu'il fait des efforts pour conserver son air de pince-sans-rire, des efforts visibles, sensibles. La soeur me dit :
- C'était un vrai Normand... Regardez, il a l'air d'un Scandinave...
C'est absurde qu'elle me dise ça, mais c'est vrai. La tête pâle, longue, la moustache blonde retombant sur les lèvres minces... oui, c'est un homme du Nord, un Northman. Maintenant que la figure est rentrée dans le calme, débarrassée de l'expression parisienne, fumiste, montmartroise, - oui, maintenant qu'il n'y a plus sur ce visage le reflet des préoccupations qui nous rendent tous semblables, l'origine reparaît avec une netteté singulière.

Auteur: Donnay Maurice

Info: journal 29 oct. 1905

[ mort ] [ littérature ] [ physionomie ]

 

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communauté

La canicule transforma la vie des citadins. Elle créa un sentiment de calvaire partagé et suscita des échanges entre inconnus. Pour une fois, il y avait un sujet de conversation commun à tout le monde. Le quotidien prit des allures communautaires qu'on avait presque oubliées. Les gens s'asseyaient sur leur perron. Les barbiers installaient des fauteuils à l'extérieur et rasaient leurs clients à l'ombre d'un arbre ou d'un store. Partout les fenêtres étaient grandes ouvertes, celles des bureaux, des appartements, des hôtels, des bibliothèques, des hôpitaux, des écoles, si bien que les bruits de la ville circulaient partout librement. Le mugissement lointain du flot des voitures, les cris ponctuant les jeux des enfants, une dispute dans l'immeuble voisin - tous ces sons et mille autres encore vous parvenaient tandis que vous travailliez, lisiez ou essayiez de trouver le sommeil. Aujourd'hui, on rentre chez soi pour échapper au vacarme urbain ; dans les années 20, il pénétrait en grande partie avec vous à l'intérieur.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ torride ] [ tropical ]

 

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donner

Un jour, un jeune garçon entra dans le restaurant d'un hôtel et s'assit à une table. Une serveuse lui apporta un verre d'eau.
- Combien coûte une glace garnie de fraises et de chocolat? demanda le garçon.
- Cinquante cents, répondit la serveuse.
Le garçon fouilla dans sa poche et en sortit des pièces de monnaie qu'il examina.
- Et combien coûte une glace sans rien dessus ? demanda-t-il.
Quelques personnes attendaient qu'on leur assigne une table. Impatiente, la serveuse répondit brusquement :
- Trente-cinq cents.
Le petit garçon compta de nouveau son argent.
- Je vais prendre la glace sans rien dessus.
La serveuse apporta la glace, déposa la note sur la table et repartit. Le garçon mangea toute la glace, paya la note et quitta le restaurant. Lorsque la serveuse revint pour nettoyer la table, sa gorge se serra. À côté de la coupe vide, le petit garçon avait soigneusement placé deux pièces de cinq cents et cinq pièces de un cent : son pourboire.

Auteur: Internet

Info:

[ canevas ]

 

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USA

Je suis un mélange de plusieurs choses, alors qu'aux Etats-Unis il ne faut avoir qu'une seule facette. Si tu es underground, tu es seulement underground, si tu es homosexuel, tu n'es qu'homosexuel, et moi je n'ai jamais voulu me laisser enfermer dans un ghetto, ni militer d'une façon outrée pour un seul aspect de ma personnalité. Je critique même la militance de certains groupes dont je suis censé être proche. Je ne participe pas, par exemple, au mouvement gay américain, je crois bien plus au métissage généralisé. Le problème de l'homosexualité est très réel aux Etats-Unis, mais les réactions de la communauté homosexuelle contre un film comme Basic Instinct témoignent d'un extrémisme identique à celui que cette communauté combat. Cette réaction des petits groupes contre certains films me semble outrée et rend leurs objectifs très peu clairs. Que les homosexuels luttent contre Basic Instinct me semble aussi farfelu que si tous les hôteliers du monde entraient en guerre contre Psychose parce qu'on y voit un meurtre dans un hôtel.

Auteur: Almodovar Pedro

Info: in Pedro Almodovar, conversations avec Frédéric Strauss, éditions Les Cahiers du cinéma

[ sectarisme ]

 

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illusion

Un matin, au réveil, j’ai eu une idée. Une idée fumante, grosse comme une maison. La plus grande idée de ma vie, un vrai chef d’œuvre. J’allais trouver un boulot de veilleur de nuit dans un hôtel – voilà mon idée. Cela me donnerait l’occasion de lire et de travailler en même temps. J’ai sauté au bas de mon lit, avalé mon petit déjeuner, puis descendu l’escalier six à six. Sur le trottoir, je me suis arrêté quelques secondes pour ruminer mon idée. Le soleil brûlait la rue, arrachait de mes yeux les derniers lambeaux de sommeil. Bizarre. Maintenant que j’étais bien réveillé, mon idée ne me semblait plus aussi géniale ; c’était simplement l’une de ces idées qui naissent dans le demi-sommeil. Un rêve, un simple rêve, un délire fumeux. Je ne pouvais pas trouver de boulot de veilleur de nuit dans cette ville portuaire, pour cette simple raison qu’aucun hôtel n’employait de veilleur de nuit. Déduction mathématique assez élémentaire. J’ai donc remonté l’escalier jusqu’à notre appartement et je me suis assis.

Auteur: Fante John

Info: La route de Los Angeles

[ eurêka ] [ demi-sommeil ] [ élan rompu ]

 
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déclic

En même temps, une autre image m’apparaît : Nietzsche sort d’un hôtel de Turin. Il aperçoit devant lui un cheval et un cocher qui le frappe à coups de fouet. Nietzsche s’approche du cheval, il lui prend l’encolure entre les bras sous les yeux du cocher et il éclate en sanglots.

Ca se passait en 1889 et Nietzsche s’était déjà éloigné, lui aussi, des hommes. Autrement dit : c’était précisément à ce moment-là que s’est déclarée sa maladie mentale. Mais, selon moi, c’est bien là ce qui donne à son geste sa profonde signification. Nietzsche était venu demander au cheval pardon pour Descartes. Sa folie (donc son divorce d’avec l’humanité) commence à l’instant où il pleure sur le cheval.

Et c’est ce Nietzsche-là que j’aime, de même que j’aime Tereza, qui caresse sur ses genoux la tête d’un chien mortellement malade. Je les vois tous deux côte à côte : ils s’écartent tous deux de la route où l’humanité, "maître et possesseur de la nature", poursuit sa marche en avant.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être

[ basculement ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anecdote

Il relatait un fait divers dont le début manquait, mais qui avait dû se passer en Tchécoslovaquie. Un homme était parti d'un village tchèque pour faire fortune. Au bout de vingt-cinq ans, riche, il était revenu avec une femme et un enfant. Sa mère tenait un hôtel avec sa soeur dans son village natal. Pour les surprendre, il avait laissé sa femme et son enfant dans un autre établissement, était allé chez sa mère qui ne l'avait pas reconnu quand il était entré. Par plaisanterie, il avait eu l'idée de prendre une chambre. Il avait montré son argent. Dans la nuit, sa mère et sa soeur l'avaient assassiné à coups de marteau pour le voler et avaient jeté son corps dans la rivière. Le matin, la femme était venue, avait révélé sans le savoir l'identité du voyageur. La mère s'était pendue. La soeur s'était jetée dans un puits. J'ai dû la lire des milliers de fois. D'un côté, elle était invraisemblable. D'un autre, elle était naturelle. De toute façon, je trouvais que le voyageur l'avait un peu mérité et qu'il ne faut jamais jouer.

Auteur: Camus Albert

Info: L'étranger, Gallimard, p.79

[ littérature ]

 

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réconfort

La soupe de courge dégageait des volutes de chaleur. Yu Ling s'essuya les yeux, baissa le feu et s'accroupit. Dada entra à sa suite et vint se placer derrière elle. "Ling, je te promets que je ne jouerai plus jamais au bord de l'eau" souffla-t-il en collant sa tête tout contre son dos. Elle resta sans bouger, sensible à la moindre bouffée d'air chaud qui s'échappait de sa bouche. Il reposait contre elle de tout son poids. Elle ne savait pas de quoi demain serait fait mais il y avait au moins une chose dont elle était sûre : il avait besoin d'elle. Pas comme un enfant peut avoir besoin d'une nounou ou une femme d'un homme. A vrai dire, elle ne savait pas trop ce que c'était. Mais elle était heureuse qu'on ait besoin d'elle de cette manière-là. Amy avait dit "On est tous aussi démunis quand vient la souffrance", ce à quoi elle aurait aimé ajouter "On est tous aussi forts quand vient le bonheur". Un courant de chaleur lui traversa le coeur et, à cet instant précis, elle se sentit capable de porter le monde sur ses épaules.

Auteur: Yueran Zhang

Info: L'hôtel du cygne

[ chaud au coeur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cité imaginaire

Si je n'avais pas vu le nom de la ville en grosses lettres lorsque j'ai atterri à Trude, j'aurais pensé être arrivé au même aéroport que celui d'où j'étais parti. Les banlieues que l'on m'a fait traverser n'étaient pas différentes des autres, avec les mêmes maisons jaunes et vertes. En suivant les mêmes flèches on faisait le tour de parterres de fleurs similaires dans des quartiers identique. Les rues du centre présentaient des enseignes d'emballage de marchandises qui ne changeaient en rien. C'était la première fois que je venais à Trude, mais je connaissais déjà l'hôtel où je descendais au hasard ; j'avais déjà entendu et exprimé mes conversations avec les acheteurs et les vendeurs de ferraille ; d'autres journées comme celle-ci s'étaient terminées en regardant à travers les mêmes lunettes des nombrils similaires qui se balançaient. Pourquoi venir à Trude ? Me suis-je demandé. Et je voulais déjà partir. - Vous pouvez prendre un vol quand vous voulez, - m'ont-ils dit, - mais vous arriverez à une autre Trude, la même point par point, le monde est couvert par un unique Trude qui ne commence ni ne finit, seul le nom à l'aéroport change.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ normalisée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

brute

La chute du Ku Klux Klan fut aussi soudaine qu'inattendue, et c'est le rondouillard et déplaisant Stephenson qui la provoqua. En mars , il invita à dîner une jeune femme de bonne réputation du nom de Madge Oberholtzer. Au grand désarroi de ses parents, celle-ci ne rentra pas ce soir-là, ni le suivant. Quand Stephenson la relâcha enfin, elle était dans un état effroyable. Elle avait été sauvagement battue et violée. Elle avait le seins et les organes génitaux lacérés. Elle raconta à son médecin et à ses parents qu'après être venu la chercher Stephenson s'était soûlé, qu'il était devenu violent et qu'il l'avait forcée à entrer dans un hôtel, où il avait brutalement abusé d'elle à plusieurs reprises. Submergée par la honte et le désespoir, Madge avait avalé une dose mortelle de chlorure de mercure. Lorsqu’elle regagna le domicile familial, les médecins ne pouvaient plus rien pour elle. Son agonie dura quinze jours.
Stephenson, croyant que son statut de dirigeant du Ku Klux Klan dans l'Indiana le mettrait à l'abri des poursuites, fut étonné d'être reconnu coupable d'enlèvement, de viol, de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et d'être condamné à la prison à perpétuité.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ racisme ] [ Usa ]

 

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