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transformation des pensées

[...] le rêve freudien est un accomplissement de désir endogène, qui prend juste prétexte des restes diurnes pour se tisser. Le rêve selon [Wilfred R.] Bion, retravaillé à la lueur sinistre de la pulsion de mort, est d'une tout autre nature. Les restes diurnes, à l'exact opposé de l'opinion de Freud, n'y sont pas des accidents circonstanciels, ce sont plutôt ces stimuli qui forcent l'appareil à dormir (autrement dit à régresser) à d'abord les digérer et les assimiler - sous forme de rêve. Chez Bion, le désir et la satisfaction hallucinatoire du désir sont pour ainsi dire pris dans la boucle plus large et plus explicative de ce processus où le dehors est rendu supportable au-dedans par le rêve.

Auteur: Castel Pierre-Henri

Info: Dans "La pulsion de mort vient du futur", http://pierrehenri.castel.free.fr/Articles/Pulsiondemortfutur.html

[ pression interne ] [ organisation psychique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

Je n'avais pas désiré autre chose, en effet, qu'évaluer le degré de réalité de mes pressentiments en en cherchant le sens, incapable que j'étais de me contenter de l'émotion pure, irréfléchie et peut-être inféconde. Je comprenais, comme A.E. l'avait fait, le caractère contradictoire de ces pressentiments : impressions fugaces, par la plupart des hommes jugées frivoles et sans valeur, et auxquelles l'intensité de l'expérience vécue exigeait pourtant que l'on accordât plus de prix qu'aux évènements les plus visibles et les plus massifs de la vie quotidienne ou de l'histoire. Je me trouvais ainsi embarqué, moi sans courage, dans une aventure où il s'agissait vraiment de confier toute sa vie à des lueurs peu sûres, à des voix sourdes et intermittentes, presque à l'invisible...

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 25-26 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ mystère ] [ poésie ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

mise en bière

Puis je fourrai tout cela sous les vêtements de mon oncle étendu dans son cercueil, le coiffai de sa casquette de cheminot encore suspendue à son clou et lui glissai entre les doigts ce si beau texte d'Emmanuel Kant, ce texte qui m'émouvait toujours... " Deux objets emplissent ma pensée d'une admiration sans cesse nouvelle et croissante... le firmament étoilé au-dessus de moi et la loi morale qui est en moi..." Mais, changeant d'avis, je feuilletai le livre du jeune  Emmanuel Kant pour y trouver des phrases encore plus belles ... " Quand la lueur frémissante d'une nuit d'été est pleine d'étoiles clignotantes, quand la lune est à son apogée, je suis lentement projeté dans un état de haute sensibilité, faite d'amitié et de mépris du monde, et de l'éternité... "

Auteur: Hrabal Bohumil

Info:

[ citation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Son incomparable nudité blanche rayonne sur un fond de crépuscule. Ses bras musclés, les bras d'un garde prétorien accoutumé à bander l'arc et à manier l'épée, sont levés selon un angle gracieux et ses poignets liés sont croisés juste au-dessus de sa tête. Son visage est légèrement tourné vers le ciel et ses yeux grands ouverts contemplent avec une profonde sérénité la gloire céleste. Ce n'est pas la souffrance qui erre sur sa poitrine tendue, son ventre rigide, ses hanches légèrement torses, mais une lueur d'un mélancolique plaisir, pareil à la musique. N'étaient les flèches aux traits profondément enfoncés dans son aisselle gauche et son côté droit, il ressemblait plutôt à un athlète romain se reposant, appuyé contre un arbre sombre dans un jardin.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Confessions d'un masque, p. 43. A propos du Saint Sébastien de Guido Reni, peint v. 1615. Mishima aurait eu son premier émoi sexuel à la vue de cette oeuvre.

[ maniérisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

enfance

Finalement, depuis quelque temps, j’avais un lit : du tiroir j’étais passé à un vrai lit. Pendant la nuit je dormais avec une vieille dame car à cette époque, il n’y avait pas de maison de retraite pour les personnes âgées. Il fallait donc s’occuper d’elles de jour comme de nuit. Cette situation dura jusqu’à quand je commençai à travailler.
Le soir venu on se couchait tôt car il n’y avait pas beaucoup d’électricité. Avant d’aller au lit, il faisait bon d’écouter les fables que ma tante me racontait par épisodes, soir après soir, au coin du feu et à la lueur d’une chandelle. Durant les pauses (publicité ?!) on mettait en place les bûches pour qu’elles brûlent complètement et on contrôlait la cuisson des pommes de terre enfouies sous la braise.

Auteur: Pasetta

Info: Dans "Pasetta racconta", page 19

[ occupation ] [ souvenir ] [ foyer ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

aube

A l'horizon grisâtre, perçait une lueur rouge. Les arbres, au loin, paraissaient plus noirs. Peu après, le rouge et le gris se mêlèrent ; le ciel devint couleur de raisins mûrs, avec par-ci par-là, des taches gris-violet et d'autres franchement rouge. Un point d'un jaune brillant se forma bientôt à l'horizon, donnant naissance à toute une gamme de couleurs chatoyantes. L'orient tourna au carmin, tandis que le reste du ciel virait au bleu. Soudain, les nuages s'ouvrirent, laissant le soleil darder mille rayons d'or. Une vraie toile d'araignée, tissée de lumière. Les champs, les arbres, les herbes passèrent du vert sombre à l'émeraude scintillant. Les branches de sapin se teintèrent de rouge et les ailes des oiseaux étincelèrent. Tout souriait. Devant le spectacle de cette aurore grandiose, Siang-tse eut envie de pousser des cris.

Auteur: Lao She Shu Qingchun

Info: Le Pousse-pousse

[ émerveillement ]

 
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associations libres

Mon idée précisément était de trouver un gîte rural à louer dans le coin de Falaise ; il me fallut un peu plus d’une heure de recherches supplémentaires pour trouver l’endroit approprié : c’était entre Flers et Falaise, dans un village répondant au nom bizarre de Putanges, ce qui conduisait inévitablement à des périphrases pascaliennes, "La femme n’est ni ange ni pute", etc. "Qui veut faire l’ange fait la pute" ceci dit ça ne voulait pas dire grand-chose, mais déjà le sens de la version originale m’avait toujours échappé, qu’est-ce que Pascal avait bien pu vouloir dire ? L’absence de sexualité me rapprochait sans doute de l’ange, au moins c’est ce que me soufflaient mes faibles lueurs en angéologie, mais en quoi est-ce que ça me conduisait à faire la bête ? Je ne voyais pas.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", page 272

[ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Seulement, une fois que Johan eût franchi la porte et que les veilleuses du couloir furent éteintes, je fus pris par cette peur qu'on éprouve tout gamin lorsqu'on se retrouve face à un couloir affreusement noir, un couloir dont notre esprit a ôté murs et limites pour en faire un espace illimité de dangers et d'angoisses insurmontables. Un espace que l'on doit franchir coûte que coûte parce qu'on a oublié notre foutu jouet à l'autre bout. Un défi lancé à notre imagination. Sans parler du fait qu'on ne veut absolument pas paraître ridicule aux yeux des adultes qui nous attendent là, en bas, en train de blaguer à la lueur d'une ampoule 100 watts et à mille lieues d'imaginer l'épreuve que l'on s'inflige. Voilà où j'étais à ce moment-là. Face à mon couloir d'adulte.

Auteur: Quentin Emmanuel

Info: Dormeurs

[ peur ] [ obscurité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Le trait essentiel de son visage était, peut-être, son expression de bonhomie, quelque peu gâtée, du reste, par ses yeux, ou plus précisément, non par ses yeux eux-mêmes, mais par la façon qu’il avait de regarder son interlocuteur. Habituellement, il dissimulait ses petits yeux sous des paupières mi-closes, - paupières un peu étranges, légèrement bouffies. Le mince regard qu’elles laissaient filtrer alors brillaient d’une malice sans méchanceté. Il faut croire, sans doute, que l’hôte du procurateur était enclin à l’humour. Mais par moments, chassant complètement cette lueur d’humour, l’hôte du procurateur ouvrait soudain ses paupières et posait sur son interlocuteur un regard insistant, comme s’il voulait étudier rapidement quelque tache insoupçonnée sur le nez de celui-ci. Cela durait peu : les paupières retombaient, la fente s’étrécissait, et la lueur du regard révélait à nouveau un esprit débonnaire et malicieux.

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Dans "Le Maître et Marguerite", trad. Claude Ligny, Editions Laffont, Paris, 1968, pages 413-414

[ duplicité ] [ dissimulation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

crépuscule

Le jour achevait de baisser, et un calme presque sinistre régnait sur cette plage déserte. Le mouvement de la mer s'élevant et s'abaissant au large sur le banc s'opérait sans bruit ; et dans l'espace qui était le plus rapproché de nous, l'eau gisait silencieuse, obscure, et sans un souffle de vent pour l'animer, des masses de varech à l'aspect verdâtre flottaient à la surface des flaques d'eau ; l'écume stagnante apparaissait de loin en loin, éclairée par les dernières lueurs du jour, qui s'éteignaient sur les grandes pointes de rochers, sortant hors de l'eau, au nord et au sud.
Nous étions à l'heure de la marée ; pendant que je regardais ainsi vaguement et dans l'attente, la face roussâtre des affreux Sables-Tremblants commença à frissonner et à s'agiter, seul et lugubre indice du mouvement dans ce lieu désolé.

Auteur: Collins William Wilkie

Info: Pierre de lune

[ couchant ] [ océan ]

 

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