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antichristianisme

Un Jésus-Christ ne pouvait être possible que dans un paysage judaïque – je veux dire dans un paysage sur lequel était toujours suspendue la sublime nuée d’orage de Jéhovah en colère. Là seulement on pouvait considérer le passage rare et soudain d’un seul rayon de soleil à travers l’horrible et continuel ciel nocturne, comme un miracle de l’amour, comme un rayon de la "grâce" imméritée. Là seulement le Christ pouvait rêver son arc-en-ciel et son échelle céleste sur laquelle Dieu descendait vers les hommes ; partout ailleurs le beau temps et le soleil étaient trop considérés comme la règle quotidienne. 

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Gai savoir, 189-190

[ terrain défavorable ] [ contraste trompeur ] [ punition-récompense ] [ antisémitisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

routine

Ce qu'on appelle bonheur au sens le plus strict découle de la satisfaction plutôt subite de besoins fortement mis en stase et, d'après sa nature, n'est possible que comme phénomène épisodique. Toute persistance d'une situation désirée par le principe de plaisir ne donne qu'un sentiment d'aise assez tiède ; nos dispositifs sont tels que nous ne pouvons jouir intensément que de ce qui est contraste, et ne pouvons jouir que très peu de ce qui est état. Ainsi donc nos possibilités de bonheur sont limitées déjà par notre constitution. Il y a beaucoup moins de difficultés à faire l'expérience du malheur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Le malaise dans la culture, 1930, Quadrige PUF 1995<p.18>

 

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néologismes

On devrait dire qu'une théorie du signifié ne comprends que les données fournies par l'encyclopédie commune, et ne peut s'occuper des actualisations idiosynchrasico-contextuelles (dans la science-fiction par exemple). Pourtant, le nouveau signifié est effectivement rendu possible par le contraste avec celui qui est conventionnellement enregistré ; et ce n'est pas tout : on devrait dire aussi que, en enregistrant ce nouveau roman (SF ou autre) au nombre des scénarii intertextuels possibles, l'encyclopédie s'est désormais enrichie de nouvelle potentialités. C'est pourquoi une sémiotique du signifié doit (a) théoriser les possibilités de ces phénomènes non prévisibles et (b) constituer les possibilités d'une "représentation" encyclopédique conventionnelle qui en rende compte.

Auteur: Eco Umberto

Info: Sémiotique et philosophie du langage, Dictionnaire versus encyclopédie PUF, 1984, p. 77

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ création sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

communisme

En 1991, au moment où la Corée du Sud devenait le plus grand exportateur de téléphones portables, très peu de Nord-Coréens avaient un jour touché un combiné fixe. Il fallait se déplacer à la poste pour passer un coup de fil. Mais on devait aussi s'armer de patience pour envoyer une lettre. Le papier restait une denrée rare. On écrivait généralement sur du papier journal, dans la marge. Les feuilles qu'on trouvait dans les magasins d'État étaient faites à partir de l'enveloppe du maïs et avaient tendance à se déchirer très facilement. [...] Enfin, pour faire les quatre cents kilomètres qui séparaient Pyongyang et Chongjin, une missive mettait parfois un bon mois.

Auteur: Demick Barbara

Info: Vies ordinaires en Corée du nord

[ dictature ] [ terreur ] [ contraste ]

 

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éloquence

L’Attique s’enivrait de mots, des jeux de la rhétorique, et le monde méditerranéen le savait et s’en gaussait souvent. Quiryat Sepher, "la ville de la lettre", en Palestine et Byblos, "la ville du livre", sont des noms qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde antique. Par contraste, d’autres civilisations semblent muettes ou, tout au moins, comme peut-être dans le cas de l’Égypte ancienne, peu au fait des vertus créatrices et transformatrices du langage. Pour de nombreuses cultures la cécité est la pire infirmité, le retrait du monde vivant ; dans la mythologie grecque au contraire, le poète et le prophète sont aveugles et, grâce aux antennes de la parole, voient plus loin.

Auteur: Steiner George

Info: Après Babel. Une poétique du dire et de la traduction (p 58)

[ voir ] [ concevoir ] [ valeurs ] [ déclamation ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

sagesse

Nous avons entendu dire parfois que le bonheur illimité du Paradis est impossible puisque, faute de contraste, il finirait dans l'ennui ; pour apprécier un bonheur, paraît-il, il faut qu'il ait des points de comparaison et de références, donc des souffrances. Cette opinion est erronée pour diverses raisons : premièrement, l'homme moralement et intellectuellement intègre satisfait à la nécessité des contrastes ou du changement par son discernement, son détachement et sa discipline, et c'est pour cela qu'il ne s'ennuie jamais, à moins qu'on ne l'ennuie ; l'homme supérieur a l'intuition des archétypes et des essences et se maintient par là même dans un équilibre surnaturel, du fait que sa vision des choses débouche sur l'Infini.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Résumé de métaphysique intégrale

[ distanciation ]

 

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magreb

Le regard que porte Ibn Khaldûn sur cette pacification est à l'inverse du nôtre. Sans doute la paix est-elle un bien précieux, puisqu'elle permet l'abondance des biens, le repos de la pensée et l'expansion du savoir. Mais elle se paie du désarmement de la rudesse naturelle de l'humanité, de sa dévirilisation par le pouvoir de l'État pacificateur. Car là gît le drame : la pacification est le lot de l'immense majorité matériellement et moralement désarmée, mais qui l'est des mains d'une infime et nécessaire minorité violente en charge de l'État. La douceur imposée aux masses comme aux élites civiles — et civilisées — implique par contraste l'extrême brutalité de ceux qui l'imposent. La paix est une tyrannie.

Auteur: Martinez-Gros Gabriel

Info: Brève Histoire des Empires : comment ils surgissent, comment ils s'effondrent, Introduction

[ historique ] [ tranquilité ] [ abrutissement ]

 

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besoin de spiritualité

Si l'histoire et la science nous ont appris quelque chose, c'est que passion et désir ne sont pas synonymes de vérité. L'esprit humain a progressé dans un esprit de croyance en des dieux. Il n'a pas évolué pour croire à la biologie. L'acceptation du surnaturel conférait un grand avantage tout au long de la préhistoire, lorsque le cerveau était en pleine évolution. Elle contraste donc fortement avec la biologie, qui s'est développée comme un produit de l'ère moderne sans être garantie par des algorithmes génétiques. L'inconfortable vérité est que les deux croyances ne sont pas compatibles dans les faits. Par conséquent, ceux qui ont soif de vérité intellectuelle et religieuse pourront difficilement concilier les deux dans leur pleine mesure.

Auteur: Wilson Edward Osborne

Info: Consilience : L'unité de la connaissance (1998, 1999), 286

[ imagination ] [ religion empirisme ] [ inversion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mise en abyme

Frédéric dis-je, voûté, chétif, incurvé, en binocles, la bouche nerveuse agitée de tics, les mains dans les poches – le type même de l’intellectuel à la campagne… Cependant, dans ce contraste, le paysage n’était plus victorieux, les arbres perdaient de leur assurance, le ciel semblait mitigé, la vache n’offrait plus la résistance prévue, la toute-éternité de la campagne semblait maintenant troublée, incertaine, entamée… et Frédéric, oui, Frédéric, paraissait maintenant plus réel que l’herbe. Plus réel ? Pensée fatigante, inquiétante, sale pour tout dire, un peu hystérique aussi, et même provocante, envahissante, destructrice… et je me demandais d’où elle me venait, cette pensée, de Frédéric, ou bien de la guerre, de la révolution, de l’occupation… ou de l’un et de l’autre, des deux ?

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: La Pornographie

[ observateur observé ] [ secondéité secondaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

contraste

J'ai toujours cru qu'il était possible de vivre dans l'ordre, l'équilibre, la modération. Tout le monde s'était ligué pour m'enfoncer ça dans la caboche, l'école, les parents, l'Eglise, la presse. Patrie, discipline et liberté. Liberté, égalité, fraternité. La vie est pure, belle, parfaite. Comme dans une revue de décoration intérieure : tout aligné au millimètre, pas un grain de poussière en vue, pas même une minuscule toile d'araignée dans un coin. Mais ensuite, je suis allé voir dehors. Dans la rue. Seul. Et là, toutes ces idées se sont écroulées. Confusion totale. Tout autour de moi, je n'ai aperçu que désordre et déséquilibre. Aucune pièce ne s'emboîtait dans l'autre. Découvrir ça à quinze ans, c'est flippant. Folie, panique, chaos et vertige.

Auteur: Gutierrez Pedro Juan

Info: Le nid du serpent

[ ordre ] [ désordre ]

 

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