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journalisme

Un coup d’œil distrait sur les gros titres du journal, ce titre n’est d’ailleurs pas pour celui qui l’enregistre une phrase ou une pensée raisonnable : il est une image, brutalement inscrite dans sa mémoire, et qui ne comporte pas la nécessité de lire l’article pour connaître le contenu, pour entrer dans une information ou dans un raisonnement : la formule a évoqué une série de stéréotypes qui suffisent amplement pour confirmer et rassurer l’individu. La nouvelle d’actualité entre dans le stock d’images qui serviront à alimenter cette opinion, stable et fragile en même temps. Nous sommes au bord du slogan. Ici le mot se dépouille complètement de son contenu raisonnable et sensé.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 199

[ infobésité ] [ consommation de l'info ] [ degré zéro de la pensée ] [ superficialité ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-par-femme

Il aimerait tant être comme elle, se dit-il encore, être à la hauteur juste de ses genoux, ses genoux ronds, lui donner raison de l’avoir choisi, lui, lui et pas l’autre. Il aimerait se jeter à ses pieds, lui demander pardon, pardon de lui avoir donné un fils parti trop tôt et trop vite. Pardon d’être jaloux et lâche, d’être con, minable, pauvre et raté. Pardon d’être vieux, pardon d’être fou bientôt, pardon d’être sale parfois, d’être flemmard souvent. Pardon de l’aimer trop, à l’étouffer, elle, la plante grimpante qui cherche le soleil, la lumière, la vie quand il s’entortille autour d’elle pour vivre un peu en même temps, par procuration.

Auteur: Najar Audrey

Info: Ordinaire

[ couple ] [ boulet ] [ fardeau ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ruisseau

Au commencement le monde est fendu. Au commencement il y a la fente, la Santoire et sa mouillure vive au fond de la vallée qu'elle a creusée. La Santoire est une rivière, la rivière.
(...) la rivière feule dans le noir, elle bouge dans les plis de la nuit. Je connais la rivière par les cailloux ronds qui lui font double cortège et tapissent son lit, on s'y tord les pieds, les cailloux sont bleus, ils sont gris, ils inventent des gris et la voûte des frênes trouée de lumière chatoie sur eux au long des après-midi de tous les étés dans le présent qui n'en finit pas de l'enfance immobile.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Traversées

[ torrent ] [ cours d'eau ]

 

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beaux-arts

Nous regardons pétrifiés, immobiles eux aussi ou évoluant lentement sur le fond d'un firmament nocturne, les hiéroglyphes de l'invisible. Nous les regardons : des forces qui sommeillaient en nous et attendaient depuis des millénaires, depuis le commencement, obstinément, patiemment, les forces qui éclatent dans la violence et le rutilement des couleurs, qui déroulent les espaces et engendrent les formes des mondes, les forces du cosmos se sont levées en nous, elles nous entraînent hors du temps dans la ronde de leur jubilation et ne nous lâchent pas, elles n'arrêtent pas - parce que même elles ne pensaient pas qu'il fût possible d'atteindre "un tel bonheur". L'art est la résurrection de la vie éternelle.

Auteur: Henry Michel

Info: voir l'invisible. Sur Kandinsky

[ philosophie ] [ mystère ]

 

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déclaration d'amour

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources de couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Auteur: Eluard Paul

Info: La courbe de tes yeux... extrait de : Capitale de la douleur, 1926

[ poème ]

 

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visionnaires

Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Et pour dix mille qui ne savent pas, il y en a un seulement qui sait. C'est le miracle de tous les temps...le fait que ces millions savent tant de choses mais ne savent pas ça. C'est comme au XVe siècle quand tout le monde croyait que la terre était plate et seuls Colomb et quelques autres connaissaient la vérité. Mais c'est différent tout de même car il fallait du talent pour se figurer que la terre était ronde. Tandis que cette vérité saute tellement aux yeux que c'est le miracle de toute l'histoire, que les gens ne sachent pas. Vous savez ?

Auteur: McCullers Carson

Info: Le Coeur est un chasseur solitaire, p 38

[ historique ] [ paliers ]

 

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arche

Pour les Mohawks, dont le sort est lié à la grande voie d'eau, descendre le fleuve et passer sous les arches de métal symbolisait le passage à une ère nouvelle. Ils l'observaient avec un mélange d'admiration et d'appréhension : le pont était la porte d'un monde inconnu, sa présence signifiait que le leur allait être bouleversé et qu'ils allaient à nouveau devoir s'adapter. Le pont Victoria annonçait la fin prochaine des bateaux de transport, la disparition des radeaux de rondins, la victoire de la roue sur la pagaie, l'unification du pays, le chemin de fer, le raccourcissement des distances, l'industrialisation, le triomphe à venir d'une société blanche, étrange et, vue de la berge à Kahnawake, toujours menaçante.

Auteur: Moutot Michel

Info: Ciel d'acier

[ colonisation ] [ signe ] [ construction ]

 

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prière

HAPPY NEW YEAR

Écoute, je ne demande pas grand-chose,
seulement ta main, la tenir
comme une rainette qui dort contente ainsi.
J'ai besoin de cette porte que tu m'offrais
pour entrer dans ton monde, ce petit bout
de sucre vert, joyeux de sa rondeur.
Me prêtes-tu ta main cette nuit
de fin d'année et de chouettes enrouées ?
Tu ne le peux pas pour des raisons techniques. Alors
je la tisse avec l'air, ourdissant chaque doigt,
la pêche soyeuse de la paume
et le verso, ce pays d'arbres bleus.
Je la prends ainsi et je la soutiens, comme
si de cela dépendaient
beaucoup des biens du monde,
la suite des quatre saisons,
le chant des coqs, l'amour des hommes.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Crépuscule d'automne, 31-12-1951

[ poème ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

poème

J'aime le rond.
J'aime le rond, les courbes, l'ondulation,
le monde est rond, le monde est un sein.
Je n'aime pas l'angle droit, il me fait peur.
L'angle droit veut me tuer, l'angle droit
est un assassin.
L'angle droit est un couteau,
l'angle droit c'est l'enfer.
Je n'aime pas la symétrie.
J'aime l'imperfection.
Mes cercles ne sont jamais tout à fait ronds.
C'est un choix, la perfection est froide.
L'imperfection donne la vie, j'aime la vie.
J'aime l'imaginaire comme un moine
peut aimer Dieu.
L'imaginaire c'est mon refuge, mon palais
L'imaginaire est une promenade à
l'intérieur du carré et du rond.
Je suis une aveugle, mes sculptures sont mes yeux
L'imaginaire est l'arc-en-ciel,
le bonheur est l'imaginaire, l'imaginaire existe.

Auteur: Saint Phalle Niki de

Info:

[ asymétrie ] [ défectuosités ] [ ode ]

 

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désamour

Cécile se jeta dans mes bras.

- Nous n’avons pas eu de chance, dit-elle.

Elle partit de mes bras, elle regarda sans voir ce qu’il y avait sur la table.

- Tu les aimais sucrées…

- Je crois que je n’ai pas très faim, dit Cécile.

Elle voyait la couleur de notre malaise sur le sirop de framboise. Le soleil couchant éclairait les meubles de bois jaune clair, le soleil m’écœurait. Je la forçai à s’asseoir dans le fauteuil, je mis les verres sur les beaux genoux ronds de Cécile, je versai le champagne.

Nous attendions avec la blessure dans notre gorge, après la première gorgée de champagne. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 252

[ couple ] [ fading ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson