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adieux

Et alors commencèrent les au revoir définitifs (...). Et ce qui m'a le plus marqué durant cette soirée, c'est le seul geste par lequel mon grand-père s'est fait remarquer : il a collé sa toute petite tête anguleuse d'oiseau sur la poitrine de mon père, pour un seul instant, mais d'une façon sauvage, presque éperdue. Puis il est sorti très vite, tenant ma grand-mère par le coude. Tous s'écartaient sur leur chemin.(...) Et soudain ce fut le silence, parce que tout le monde était parti. Alors j'ai à mon tour dit adieu à mon père.

Auteur: Kertész Imre

Info: Etre sans destin

[ séparation ]

 

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mélancolie

Je pleure sur ceux
Qui m’ont fait goûter la saveur
De leur affection,
Puis, dès qu’ils m’eurent
Eveillé au désir, se sont
Assoupis.

Ils m’ont engagé à me tenir
Debout,
Et lorsque je me fus levé,
Portant avec courage le fardeau
Que leur affection
M’a imposé,
Ils se sont empressés
De s’asseoir.

Je sortirai donc de ce monde,
Et votre amour
Toujours vivant, dans cette poitrine,
Sous mes côtes décharnées,
Personne jamais
N’en sortira la présence.

Entre la tristesse
Et moi-même
J’ai noué de longues relations,
Qui ne cesseront plus jamais,
A moins que ne cesse un jour
L’éternité

Auteur: Ibn Bourd Bachar

Info: Jeux cruels

[ déception ] [ poème ]

 

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maman-enfant

L'enfance de Myriam [au Gabon] se résume à la proximité des corps, sensations plutôt que souvenirs. Le rythme du pas de sa mère décolle son ventre de bébé du dos protecteur, puis l'y recolle en ventouse. Le corps n'est jamais enfermé dans le froid de la solitude, il est posé sous le bras, écrasé contre la poitrine, manié par les grandes mains, contact permanent de la chair tiède, souffle de la respiration, un coeur marquant le tempo de l'autre, palpitation grouillante des organes, ronronnement du ventre, éclats des voix, des rires. Jamais séparée, la petite fille est toujours reliée à une autre vie.

Auteur: Granotier Sylvie

Info: La rigole du diable, p. 113

[ fusion ] [ famille ]

 

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préparatifs

En parcourant le camp, Achille fait armer ses guerriers myrmidons. On croirait voir des loups carnassiers, le cœur plein d’une indicible ardeur, qui vont dans la montagne attaquer le grand cerf ramé, puis le dévorent – de tous, le sang rougit alors les bajoues ; en bande, ils vont laper l’eau noire d’une source avec leurs langues minces, tout en crachant le sang de la bête égorgée, car, si leur cœur reste intrépide en leur poitrine, leur ventre est oppressé : ainsi, les conducteurs et les chefs des Myrmidons accourent tous auprès du vaillant écuyer d’Achille aux pieds rapides. Au milieu d’eux se tient l’Eacide fougueux ; il stimule les chars et les hommes en armes. 

Auteur: Homère

Info: Iliade, Chant XVI, Préparatifs des Myrmidons, vers 800 – 725 av. notre ère

[ belliqueux ] [ féroces ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nature humaine

Selon une idée gobée par tout le monde, au fond de chacun de nous se cache une bête sauvage, un animal fantasque et dangereux que la civilisation parvient tout juste à juguler. C’est l’excuse dont se servent les gouvernements pour justifier leur contrôle, prétextant qu’il faut nous régenter à cause de la créature sauvage, du loup intérieur. Rien n’est plus faux. Comme toujours, on retourne la vérité sens dessus dessous. Le monstre, c’est notre enveloppe extérieure qui se promène dans un rêve, oublieuse de sa vraie nature. C’est notre animal intérieur qui nous sauve, conclut-elle en portant une main à sa poitrine.

Auteur: Wharton Thomas

Info: La messagère

[ bon sens ] [ auto-discipline ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

guerre

Le canon de mon fusil pivota comme une longue et délicate antenne vers la droite, savoir le nid de mitrailleuse où une grande tête d’Allemand sanglante et douce, un jeune visage sain gâté archi-gâté léché d’amour maternel avec la bouche trop ronde de tous ces mignons petits grassouillets qui s’occupent de leur rectum depuis l’adolescence, sortit en pleurant, sortit lourdement en souriant par-dessus le rebord de son trou, "Salut la mort !", le sang et la boue sur sa poitrine comme l’enseigne de la sodomie, et j’appuyai sur la détente comme sur la gorge tendre du plus tendre des pigeons qui ait jamais volé […].

Auteur: Mailer Norman

Info: Dans "Un rêve américain"

[ meurtre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

Une brume immobile s'étaient levée de la terre humide et répandue comme un lac blanc sur les prés, et, à mesure qu'il descendait des hauteurs pour s'enfoncer dans cette fine couche vaporeuse, il vit disparaître ses pieds, ses jambes et sa taille alors que sa poitrine et sa tête demeuraient à la surface. Au bord de l'eau, les cimes des saules taillés en têtards surnageaient sur une étendue de néant, le soleil levant brillait de mille feux sur les particules dansantes, et les fils d'un millier de toiles d'araignées se balançaient et resplendissaient. Comment puis-je en toute conscience, se demanda-t-il, quitter ce paradis terrestre pour Londres ?

Auteur: Nicholson Christopher

Info: Hiver, p 30

[ mégapole ] [ matin ]

 

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littérature

Tout en parlant, elle essuyait le sable de mon dos, de ma poitrine, à un moment elle s'est penchée si près que j'ai cru qu'elle avait découvert quelque chose, une ancienne blessure, une cicatrice, mais c'était autre chose qui l'avait frappée. "Elle sourit vraiment, a-t-elle dit, ta peau sourit vraiment, Christian." Stella avait lu qu'à certains moments la peau peut sourire et voilà qu'elle en avait apparemment trouvé la confirmation. Avec curiosité, et plus que de la curiosité, je me suis tourné sur le côté, mais il m'a bien fallu constater que ma peau était comme toujours et ne révélait pas même l'amorce d'un sourire.

Auteur: Lenz Siegfried

Info: Une Minute de Silence

[ femmes-hommes ]

 

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playboy

On passe dans l’autre salle. C’est là qu’est Tab Jones. Il chante. Sa chemise est ouverte sur sa poitrine velue. Les poils noirs luisent de transpiration. Il porte une grande croix en argent sur sa toison en sueur. Sa bouche est un trou répugnant au milieu d’une crêpe. Il a un pantalon très serré et un godemiché. Il empoigne ses couilles et chante tous les trucs agréables qu’il peut faire aux femmes. Il chante vraiment mal, je veux dire, c’est vraiment une horreur. Ce qu’il peut faire aux femmes, c’est bidon, tout ce qu’il veut, c’est enfoncer sa langue dans le trou du cul d’un mec.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, pages 24-25

[ imposteur ] [ description ] [ concert ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

trouble mental

C’était une crise d’épilepsie, ce dont il n’avait pas souffert depuis longtemps. On sait que ces crises surviennent à l’improviste : la figure se tord et le regard devient méconnaissable. Les convulsions et les crampes tordent le corps et la figure. Un cri horrible et inimaginable jaillit de la poitrine. Ce cri semble anéantir tout ce qu’il y a d’humain en vous, au point qu’un spectateur a peine à croire que ce soit vous qui le poussiez. On dirait que c’est un autre, qui se cache en vous, qui pousse ce cri. C’est l’impression de beaucoup de témoins ; plusieurs en sont frappés d’une terreur qui renferme quelque chose de mystique.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 195

[ description externe ] [ physiologie ] [ inhumanité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson