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essence divine

Il est impossible que Dieu soit vu par l’œil corporel, ou par n’importe quel autre sens ou faculté de la partie sensitive. En effet, toute faculté de ce genre est l’acte d’un organe corporel, comme on le verra plus loin. Or l’acte est proportionné à ce dont il est l’acte. Il en résulte qu’une telle faculté ne peut s’étendre au-delà des objets corporels, comme on l’a montré plus haut. Il ne peut donc être vu ni par les sens ni par l’imagination, mais par le seul intellect.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.3

[ vision ] [ moyen ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

corps-esprit

On avait beau dire – par exemple, affirmer que la maladie, cet état supérieur de la vie, avait un côté solennel –, il n’en restait pas moins que la maladie donnait trop d’importance au physique, ramenait l’homme à son corps, l’y renvoyait tout entier ; elle portait atteinte à la dignité de l’homme, et allait jusqu’à l’anéantir, dans la mesure où elle ravalait ce dernier au rang de simple corps. La maladie était donc inhumaine.

(...)

L’humanité ? La distinction ? C’était l’esprit qui distinguait l’homme du reste de la vie organique, cet être éminemment détaché de la nature, se sentant même à l’opposé d’elle, dans une large mesure. C’était donc sur l’esprit et la maladie que se fondaient la dignité et la distinction humaines ; en un mot, plus l’homme était malade, plus il était humain, et le génie de la maladie était plus humain que celui de la santé.

Auteur: Mann Thomas

Info: La Montagne magique

[ chair ] [ prison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théologie chrétienne

Pour voir Dieu est donc requise, du côté de la faculté de voir, une certaine similitude de Dieu par laquelle l’intellect est capable de voir Dieu.

Mais du côté de la chose vue, qui doit nécessairement être unie en quelque manière au sujet qui voit, l’essence divine ne peut être vue par le moyen d’aucune similitude créée.

1. Parce que, selon Denys, par des similitudes appartenant à un ordre inférieur on ne peut nullement connaître les choses d’un ordre supérieur ; par exemple, par l’image d’un corps, on ne peut connaître l’essence d’une chose incorporelle. Donc, beaucoup moins encore, par une représentation créée, quelle qu’elle soit, pourra-t-on voir l’essence de Dieu. [03.3]

2. Parce que l’essence de Dieu est son être même, ainsi qu’on l’a montré, ce qui n’appartient à aucune forme créée. Une forme créée ne peut donc pas être en celui qui voit une similitude représentative de l’essence même de Dieu. [03.4]

3. Parce que l’essence divine est quelque chose d’illimité, contenant en soi suréminemment tout ce qui peut être signifié ou compris par un intellect créé. Et cela ne peut en aucune manière être représenté par une espèce créée ; car toute forme créée est circonscrite selon les limites d’une raison intelligible particulière, comme la sagesse, la puissance, l’être même ou quelque chose de semblable. Donc, dire que Dieu est vu au moyen d’une similitude, c’est dire que l’essence divine n’est pas vue, ce qui est erroné.

On doit donc dire que pour voir l’essence de Dieu une similitude de Dieu est requise pour la faculté de voir, et c’est la lumière de la gloire divine qui confère à l’intellect la faculté de voir Dieu, lumière dont il est dit dans le Psaume (36, 10) : "Par ta lumière nous verrons la lumière."

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.2

[ naturel-surnaturel ] [ grâce ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

analogie

Proportion se dit en deux sens : d’une part pour exprimer un rapport quantitatif ; ainsi le double, le triple, ou l’égal sont des espèces de proportions ; d’autre part, toute relation d’un terme à un autre est appelée proportion. En ce sens, il peut y avoir proportion de la créature à Dieu, car elle est avec lui dans la relation d’effet à cause et de puissance à acte. L’intellect créé peut ainsi être proportionné à Dieu pour le connaître.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.1

[ théologie ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

traduction

Bref, pour une lecture cursive des Essais, je crois important d'utiliser une édition dont l'orthographe est modernisée : c'est le cas des deux éditions en format de poche, dans les collections " Folio Classique " et " La Pochothèque ", qu'il faut pour cela préférer - au moins pour une première approche - à celles des PUF ou de la Pléiade. C'était aussi le cas de la belle édition, en un seul volume, des Œuvres complètes de Montaigne, incluant donc le journal de voyage et les Lettres (texte établi et annoté par Robert Barral, Seuil. 1967), dans la collection " L'Intégrale " : c'est dans cette édition que j'ai découvert les Essais, il y a une quarantaine d'années, et il m'arrive encore fréquemment de l'utiliser. Assez pauvre en notes, elle offre l'avantage supplémentaire (qu'on ne trouve pas dans les deux éditions de poche citées plus haut) de moderniser aussi la ponctuation et surtout d'aérer le texte - sans en modifier le contenu - en marquant des paragraphes (comme faisait aussi Villey) là où Montaigne, selon l'usage de son temps, enchaîne ordinairement ses idées, au sein de chaque essai, sans jamais aller à la ligne, même lorsqu'il change manifestement de sujet. Cette édition, qui est fort commode, n'est malheureusement plus disponible.

Auteur: Comte-Sponville André

Info: Dictionnaire amoureux de Montaigne

[ adaptation diachronique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théologie chrétienne

Tout objet est connaissable dans la mesure où il est en acte. Dieu qui est acte pur sans aucun mélange de puissance est donc en soi le plus connaissable des objets. Mais ce qui est le plus connaissable en soi n’est pas connaissable pour une intelligence que cet intelligible dépasse ; ainsi le soleil, bien que le plus visible des objets, ne peut être vu par l’oiseau de nuit en raison de l’excès de sa lumière. En raison de quoi, certains ont prétendu que nul intellect créé ne peut voir l’essence divine.

Mais cette position n’est pas admissible. En effet, comme la béatitude dernière de l’homme consiste dans sa plus haute opération, qui est l’opération intellectuelle, si l’intellect créé ne peut jamais voir l’essence de Dieu, de deux choses l’une : ou il n’obtiendra jamais la béatitude, ou sa béatitude consistera en une autre fin que Dieu, ce qui est étranger à la foi. La perfection dernière de la créature raisonnable, en effet, est en cela qui est pour elle le principe de son être, parce que toute chose est parfaite dans la mesure où elle rejoint son principe. Et cette opinion est étrangère aussi à la raison ; en effet, l’homme a le désir naturel, quand il voit un effet, d’en connaître la cause, et c’est de là que naît chez les hommes l’admiration. Si donc l’intelligence de la créature raisonnable ne peut pas rejoindre la cause suprême des choses, un désir de nature demeurera vain. Il faut donc reconnaître absolument que les bienheureux voient l’essence de Dieu.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.1

[ nécessité ] [ accessibilité ]

 

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naturel-surnaturel

Le principe fondamental de la théologie catholique […] c’est que la grâce ne détruit pas la nature mais la parfait. Il est donc certain que le sens du surnaturel, qui, dans son actualité, est un fruit de la grâce divine, correspond, du côté humain, à une possibilité de notre nature. L’état de pure nature n’est d’ailleurs qu’une abstraction. Comme l’enseigne saint Thomas (Ia, q.95, a.1) l’homme fut créé dans l’état de grâce, état de grâce qui lui permettait d’accomplir et de réaliser ce à quoi le vouait sa nature théomorphe. Car enfin, il ne faudrait pas l’oublier, l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Si la chute originelle lui fit perdre son état de grâce, elle ne pouvait cependant, sans détruire l’homme comme tel, anéantir complètement son essence théomorphe. Il reste donc, après la chute, dans la nature blessée, une possibilité théomorphique, un souvenir de sa destinée spirituelle en attente de son accomplissement, qui constitue proprement la capacité de la nature au surnaturel, capacité en elle-même impuissante et informe, mais réelle cependant, et par laquelle l’homme se distingue des animaux. C’est précisément cette capacité de la nature au surnaturel que la grâce vient informer, en l’ouvrant aux vérités de la foi salvatrice, et rendre efficace […].

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 91

[ actualisation ] [ catholicisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Le souci de l’honneur de Dieu qui hante le cœur de Luther l’entraîne, nous l’avons vu, à une sorte de surnaturalisme radical : plus on abaisse la nature humaine, plus on exalte son Créateur et Rédempteur. Toute immixtion d’une parcelle d’humanité dans l’ordre du divin et dans l’œuvre de justification est pour lui un insupportable blasphème qui déchaîne sa fureur. C’est pourquoi la messe papiste, qui confère au prêtre le pouvoir d’agir in persona Christi en accomplissant un sacrifice réel, est l’abomination et le suprême sacrilège. C’est pourquoi aussi on peut ramener toute son entreprise de réforme à un effort permanent pour effacer les éléments de nature humaine dont l’Eglise catholique consacre la présence en tous ses rites et enseignements. […] Ce n’est d’ailleurs pas seulement l’homme qui "dans sa nature est radicalement corrompu", en sorte qu’il n’y a absolument plus rien de bon en lui, mais c’est aussi la nature extérieure, en sorte qu’elle est totalement étrangère à l’ordre du divin et que rien en elle ne peut servir de matière à une opération sacramentelle […].

La nature fondamentale de la révolte protestante apparaît ici très clairement : c’est un angélisme*. C’est le refus de l’incarnation du Verbe, le refus de l’immanence de l’Incréé dans le créé. C’est la destruction de toutes les formes charnelles du sacré. Jaloux de l’honneur de Dieu, Luther ne comprend pas que la majesté de l’Absolu puisse consentir à la bonté du relatif et à sa dignité de coopérant de la grâce divine. Corrélativement, dans la mesure même où la nature n’est plus le lieu de la grâce, puisqu’elle n’est plus essentiellement destinée à la gloire de la déification, elle conquiert son autonomie propre et peut devenir le lieu de l’activité technique et industrielle. Alors que selon la doctrine catholique (et orthodoxe), le fond de la Création reste de nature paradisiaque et que son utilisation purement profane et mercantile viole la sacralité essentielle du cosmos. D’où la supériorité économique des pays anglo-saxons.

Il résulte de cette négation radicale de la capacité théomorphe du créé que le sens du surnaturel, dont la nature humaine était capable sous l’effet de la grâce divine, devient impossible. La nature humaine est désormais scellée sur elle-même, son indépendance et ses limites. La nature surnaturalisée disparaît et fait place à une nature entièrement et uniquement naturelle, vouée à la domination et à l’exploitation d’un monde entièrement profane. Dans cette nature humaine purement humaine, scellée et fermée sur elle-même, l’eau de la grâce ne peut pas pénétrer.

A l’instant où la perte de ce sens du surnaturel est consommée, l’univers entier de la Révélation devient inconcevable, littéralement impossible.

[* L’angélisme est, par essence, le péché du plus angélique de tous les anges, Lucifer. Lucifer se révolte contre Dieu parce qu’il ne comprend pas que Dieu puisse créer un être aussi éloigné de la splendeur divine qu’est l’homme, et qu’il puisse même s’incarner en lui. La création infra-angélique lui paraît indigne de la Transcendance du Principe. S’instituant le gardien de l’honneur de Dieu contre Dieu lui-même, il se donne pour mission d’effacer cette tache qu’est la création humaine sur le pur miroir de l’univers céleste, de la détruire et d’en empêcher la rédemption dans la gloire.]

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 87 à 90

[ critique ] [ conséquences ] [ sécularisation ] [ naturel-surnaturel ] [ définition ]

 

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mélancolie

Attendus au printemps, regrettés dès l’automne

Nos plus vastes étés ne furent qu’un instant

Dont notre âme, rentrée en sa torpeur, s’étonne

De n’avoir pu garder qu’un souvenir brûlant.



Etés si désirés en nos cœurs sans courage

Le calme de vos jours semble arrêter le temps,

Comme un navire sur la mer, lorsque le vent

N’a plus la force de chanter dans les cordages.



Votre ardeur se répand comme un peu de gazon,

Vos chemins sont déserts et vos sources taries,

Et vous ne nous laissez, ô cruelles saisons,

Que le parfum séché de vos herbes flétries.

Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: L'horizon chimérique, éditions de la Table Ronde, 2013

[ fugitif ]

 

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déception amoureuse

Le cœur encore vierge et qui se croit lésé

Réclamera la part que veut sa destinée,

Appelant à grands cris les stériles baisers

Du décevant amour pour lequel l’âme est née.



Le cœur plus grave sait, parce qu’il a souffert

Du désir immortel d’une forme éphémère,

Que toute étreinte est vide et que l’amour se perd

Avant qu’il ait jamais possédé sa chimère.



Si la pluie, au printemps, ranime les gazons,

Elle fera mourir, en automne, les feuilles,

Il est vain de chercher d’inutiles raisons

Au fragile destin du plaisir que l’on cueille.



Il faut tendre la voile au premier vent du ciel ;

Il faut saisir le fruit alors qu’il se détache,

Lorsqu’on trouve l’amour, il est essentiel

De détourner les yeux de l’ombre qu’il nous cache.


Auteur: De La Ville de Mirmont Jean

Info: L'horizon chimérique, éditions de la Table Ronde, 2013

[ poème ] [ fatalité ] [ impossible ] [ résignation ]

 

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