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acting-out

La psychanalyse est née d’un malaise dans la culture bien repéré par Freud. On est quand même frappé, lorsqu’on lit les romanciers du XIXe siècle, ceux d’avant Freud, par cette impression qu’ils s’adressent quasiment à un interlocuteur qui n’existe pas, ou plutôt pas encore. On a souvent cherché la psychanalyse dans les romans ; il serait plus amusant de noter que l’écriture romanesque aussi bien que la pathologie semblent dessiner en creux une place, celle de l’analyste à venir, celle que Freud a occupée. Du coup, cela n’a rien d’étrange de penser que la psychanalyse, une fois articulée, et renvoyée dans le milieu social où elle agit comme agent qui interprète ce qui se passe, aurait cet effet dont je parlais il y a un instant. C’est-à-dire de provoquer un passage à l’acte qui la vise pour se débarrasser des questions qu’elle pose.

Auteur: Melman Charles

Info: Dans "L'homme sans gravité", page 91

[ roman moderne ] [ sans destinataire ] [ hypothèse ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

C'était une vallée misanthrope, n'aimant pas les hommes et ne faisant aucun effort pour être aimée d'eux.
En fait, elle repoussait l'homme comme elle invitait le loup.
Pas un brin de tendresse, dans ses pentes. Abruptes, elles plongeaient du plateau dans le creux d'une rivière plus sinueuse que bien des serpents, et qui, là, en bas, usait ses crocs liquides sur quelques rochers barbus.
Et la forêt, maîtresse partout.
Elle tapissait ce coin du monde, lui faisait chevelure hirsute, de branches et de feuillages, touffue en diable. On la sentait habile à vous gober l'imprudent, à le perdre dans ses entrailles d'écorces et d'humus, à lui tendre racines et branches traîtresses pour mieux le rudoyer.
Par-ci, par-là, verrues granitiques, lui poussaient quelques dents de pierre qui perçaient les gencives brun et or des bois... Des rocs sans nom que personne n'avait jamais songé à baptiser.

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Louis le Galoup, Tome 3 : Le Maître des Tours de Merle

[ hostile ]

 

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suiveurs

Non, j’accorde que je ne suis pas un paladin de mon époque, pas plus un "guide", ni ne veux l’être. Je n’aime pas les guides, les Führer, ni non plus les "professeurs", par exemple, les "professeurs de démocratie". J’aime et j’estime encore moins ces petits, ces médiocres, ces nez creux qui vivent d’informations récoltées et de pistes flairées, cette racaille de valets et d’estafettes du temps qui trottent aux côtés de tout ce qui est nouveau, en manifestant sans cesse leur dédain pour ceux qui sont moins dispos et moins agiles. Ou encore les freluquets et conformistes de leur époque, ces gens chics, ces élégants intellectuels, qui portent les dernières idées et les dernières paroles à la mode comme ils portent leur monocle, qui, par exemple, manient les concepts "esprit, amour, démocratie" – en sorte qu’il est aujourd’hui déjà difficile d’entendre ce jargon sans avoir la nausée.

Auteur: Mann Thomas

Info: Dans "Considérations d'un apolitique"

[ opinions à la mode ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chapelles

Je ne crois en rien, nous sommes seuls et nous ne serons pas secourus, mais j'aime les églises alanguies dans le creux des après-midi. Je ne parle pas des cathédrales orgueilleuses ni des basiliques perchées, ni de la Madeleine ni de Saint-Germain-des-Prés, ni de Saint-Etienne-du-Mont ni de Saint-Sulpice, je parle des églises sans qualité, des églises de semaine, assoupies, à peine frottées de catéchèse par des dames de bonne volonté que chapeaute de loin un prêtre encore jeune, expéditif et souriant. Même dans les villes, même à Paris, à l'heure du goûter, la trépidance ordinaire reflue dans le ventre des modestes églises de quartier ; la température y est à peu près constante, la lumière aussi, le temps s'y oublie, on y berce à bas bruit des douleurs irrémédiables, personne ne demande rien à personne, le confessionnel est vide, les araignées s'affairent, ça sent la poussière froide.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Nos vies

[ maison de Dieu ] [ sanctuaire ] [ recueillement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ouragan

Les derniers rayons du jour illuminèrent aussi les vagues déferlantes d’un océan en furie. Des colonnes de lumière lardèrent les nuages tumultueux de l’ouest et tachèrent d’or la surface de l’eau, telles des pétales de fleurs tombés du royaume des cieux. Par-delà ces pétales, des nuages noirs dessinaient un monde aussi obscur que la nuit, tandis que se levait une tempête, rideau divin suspendu entre ciel et mer. Il ne resta bientôt plus comme source de lumière que de brefs éclairs foudroyant l’écume neigeuse crachée par les vagues. Au creux d’un de ces pétales d’or, un destroyer se retrouva bientôt à la crête d’une déferlante née dans les abysses et, dans un grondement terrible, sa proue se heurta à un mur de vagues qui souleva une écume si monumentale qu’elle absorba avidement les dernières rémanences de clarté vespérale, comme un gigantesque oiseau mythique déployant ses immenses ailes d’un or aveuglant…

Auteur: Liu Cixin

Info: La forêt sombre

[ couchant ] [ crépuscule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mariage

Parmi les bagues trouvées dans le trésor de Saint-Melaine, plusieurs portent des chatons de pâte de verre gravés soit d'inscriptions, soit de personnages. L'une d'elle porte sur son chaton, surélevé et gravé en creux à l'envers, la mot latin "IULLI" que l'on peut traduire par "propriété de IULLUS". Iullus est un surnom d'origine celtique très répandu en Gaulle à la fin du IIIème siècle. Cet objet prouve l'influence des us et coutumes en provenance de Rome. En effet, le port de la bague se répand après la conquête de César ainsi que l'usage du sceau, de l'écriture et bien sûr de la langue latine. La forme de la bague permet de dater avec précision ce bijou, que les romains portaient à la main gauche car ils pensaient que la veine de ce doigt le reliait directement au cœur. L'usage perdure avec l'alliance conjugale portée au quatrième doigt de la main gauche...

Auteur: Brohan Gilles

Info: Guide secret de Rennes et de ses environs

[ tradition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pornographie

La femme exhibait son cul dans ma direction, se cambrant au maximum et hurlant, s’efforçant de resserrer ou d’offrir ses sphincters, prête à y recevoir une orchidée, des allumettes, un stylo-plume, le goulot d’une bouteille de vin qu’on lui enfonçait profondément puis qu’on la forçait à lécher avant de la rouer de coups de pied pour l’obliger à demander pardon. On lui pissait dessus, on lui enfonçait la pointe d’une chaussure dans le vagin, en la forçant à rire au milieu d’éclats de rire qui fusait autour d’elle. La sueur s’accumulait au creux de ses reins. On lui ordonnait de laisser s’écouler la mouille de sa chatte, le foutre de sa bouche, puis on la badigeonnait de Baby Oil et lui faisait répéter un millier de fois qu’elle avait honte, qu’elle mourait, la chevelure souillée de foutre, les cheveux blanchis par le sperme et son cul qui continuait malgré tout à se cambrer davantage.

Auteur: Murakami Ryūnosuke

Info: Ecstasy

[ scatophilie ] [ partouze ] [ sado-masochisme ] [ humiliation ]

 
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démagogues

La rhétorique des populistes le montre: "argent, pouvoir d'achat, reprise économique, sécurité, fermeté, répression", des mots creux, dont est absente toute vision globale de la société. A croire qu'ils n'ont pas compris que la crise dont nous souffrons est en réalité une crise de civilisation. La crise financière est, de fait, une crise d'ordre moral que l'on ne résoudra pas en renforçant les contrôles. Si l'on fait taire les muses de la connaissance, comment exprimerons-nous nos émotions, nos sentiments les plus profonds? La violence sous toutes ses formes ne peut être enrayée par des lois et des peines de prison toujours plus sévères, elle ne peut l'être que par le retour à une éthique. Or le monde de l'esprit et des valeurs spirituelles n'a plus sa place en politique. Seuls comptent le pouvoir, l'aspiration aveugle à s'emparer du pouvoir, un pouvoir qui préfère fermer les yeux sur les dangers que représente le retour du fascisme.

Auteur: Riemen Rob

Info: "L'Eternel retour du fascisme", NiL, 2011

[ simplificateurs ]

 
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déforestation

L'arbre se changea en main qui chasse des nuages

inutilement tendue vers la lumière au loin ;

sur ses doigts se promenaient de minuscules lézards

qui guettaient entre les feuilles un souvenir obscur.



Des haches l'abattirent, on lui ouvrit la poitrine

à l'aide de crochets, rengaines et paumes baveuses ;

le faîte reposait son oreille sur le sol

enrobé dans sa pluie de grenouilles violacées.



Tombèrent le pin, l'ombu, le mauve eucalyptus,

le peuplier de lait et le saule de douleur.

On les passait la nuit par la scie ou la hache

pour tromper les oiseaux et recenser le bois.



( Les papillons inlassables dans les creux de l'air

de tous côtés cherchaient l'emplacement des feuilles ;

le criquet égaré déambula longtemps

et les oiseaux nichèrent dans l'image disparue ).

Auteur: Supervielle Jules

Info: Cherchez, cherchez, oiseaux... Abattage

[ poème ] [ coupes sylvestres ]

 

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nourriture

L'huître
L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une cou-leur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à pro-prement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.

Auteur: Ponge Francis

Info: Le Parti pris des choses, suivi de Proêmes, et précédé de Douze petits écrits

[ littérature ] [ manger ] [ animal ]

 

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