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Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
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savoir désagréable

Qu’on aime le pot-au-feu, la lecture, le surf, parce que dans chaque cas un bon cuisinier, un professeur de lettres, une belle amie a su éveiller une sensibilité, sans doute. Mais jamais un philosophe n’a eu le talent encore moins la capacité d’apprendre à quiconque à aimer le monde. Aurait-il ces qualités, il ferait de son élève un non-philosophe. La philosophie ne comble pas un besoin d’aimer le monde mais de l’interpréter. Une fois interprété, le monde demeure le monde — y compris pour le philosophe. Non un objet d’amour mais l’intarissable source d’incertitudes et d’inquiétudes. Pas de philosophie sans un monde anxiogène. De tous les animaux, l’humain est le plus apeuré. De tous les humains, le philosophe est le plus angoissé. Dans un système ou un aphorisme, il épanche sa phobie des hommes, de l’histoire, de la nature — de tout. Si on désire aimer le monde, pas de moyen plus funeste que de philosopher. Comme en toute recherche d’amour, que ce soit pour en recevoir ou en donner, c’est s’exposer au désarroi et au ridicule. Il est plus sage de se divertir, de s’ébattre, de boire, de se droguer. Le monde, alors, devient plus aimable.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Publication facebook du 22.10.2021

[ déplaisante ] [ maladive ] [ anti-idéaliste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Ce qui compte aussi, c'est le fait de feuilleter, de courir, de fuir d'une page à l'autre, d'être complice d'un épanchement délirant qui s'est coagulé ; ce qui compte, c'est la bassesse d'un enjambement, l'assurance de la vie dans une seule phrase, et la réassurance des phrases dans la vie. Lire est un vice qui peut se substituer à tous les autres pour nous aider à vivre, parfois ; c'est une débauche, une intoxication qui vous ronge. Non je ne prends pas de drogue, seulement des livres ; certes j'ai aussi mes préférences, il y a beaucoup de livres que je ne digère pas, il y en a certains que je ne consomme que l'après-midi, d'autres la nuit seulement, il y a des livres que je ne lâche pas, que je traîne dans tout l'appartement, du salon à la cuisine, je les lis debout dans le couloir sans utiliser de marque-page, je ne remue pas les lèvres en lisant, j'ai très tôt appris à lire parfaitement, je ne me rappelle pas la méthode mais vous devriez la rechercher un jour ; elle devait être excellente dans nos écoles primaires de province, du moins à l'époque où j'ai appris à lire.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: malina (1971, 288 p.)

[ addiction ] [ sensations ] [ permanence du mouvement ]

 

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action-réaction

[Il y a une catégorie] que la rudesse et le tumulte de la vie révèle. Nous nous heurtons continuellement à la dure réalité. Nous nous attendions à une chose, ou la prenions passivement pour acquise, et en avions l'image dans notre esprit, mais l'expérience fait passer cette idée à l'arrière-plan et nous oblige à penser tout autrement. Vous obtenez ce genre de conscience dans une approche assez pure lorsque vous mettez votre épaule contre une porte et essayez de l'ouvrir de force. Il y a un sens de la résistance et en même temps un sens de l'effort. Il ne peut y avoir de résistance sans effort ; il ne peut y avoir d'effort sans résistance. Ce ne sont que deux façons de décrire la même expérience. C'est une double conscience de l'ego et du non-ego. Nous prenons conscience de nous-mêmes en prenant conscience du non moi. L'état d'éveil est conscience de la réaction ; et comme la conscience est à double face, elle a aussi deux variétés, à savoir, l'action, où notre modification des autres choses est plus importante que leur réaction sur nous, et la perception, où leur effet sur nous est beaucoup plus grand que notre effet sur eux.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Lowell Lectures on Some Topics of Logic Bearing on Questions Now Vexed. Part 1 of 3rd draught of 3rd Lecture. MS [R] 464. 1903

[ je ] [ intérieur-extérieur ] [ réalité ] [ existence murphique ] [ secondéité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

examiner

J'ai longtemps cru que dans la vie on ne peut que juger ou comparer. Depuis le développement de FLP je pense qu'il y a une autre voie : celle qui consiste à réfléchir parce qu'il faut classer, étiqueter, ranger, indexer, etc... de manière multipolaire et intriquée. Alors bien sûr on juge et on compare un peu, mais on fait surtout comme si l'extrait était un objet à facettes irrégulières qu'on traiterait (en suivant les règles établies), afin de l'intégrer pertinemment à la base de données avec comme objectif principal de pouvoir le retrouver aisément. Un peu comme un algorithme collectif humain et organique dont le code serait la langue française et ses signifiés reconnus consensuellement (d'une époque donnée, la nôtre bien sûr), et correctement orthographiés.

La tentative de commercer, à plusieurs, sur le sens et l'usage des mots - de manière réflexive et donc subjective...

Une autre manière de passer le temps, de s'amuser, se délasser... désambiguer certaines choses... ou les emberlificoter... les relier, échanger avec d'autres autour de tel ou tel extrait, rigoler, etc. Pour plus de détails, voir ici.

Auteur: Mg

Info: 31 août 2018

[ lecture ] [ analyser ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ relativisme collaboratif ] [ réflexion ]

 

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sémantique expérimentale

Application francophone prévue pour l'accompagnement des changements d'habitudes de lecture apportées par le numérique, FLP développe un nouveau genre de classifiation lexicographique et permet aussi d'aller vers une lecture analytique approfondie, au sens sémantique du terme. Nous sommes ici dans le domaine des participants actifs au projet des Fils de La Pensée. 

C'est donc la proposition d'une nouvelle forme de slow slow thinking au sens où le logiciel, en dispensant un nuage de corrélats après tout résultat de recherche, aide le lecteur attentif et motivé, via la permutation intellectuelle des termes/concepts proposés par le nuage, à aller vers une lecture plus verticale, "arrêtée", puisque la grappe de corrélats "ouvre" la confrontation de sa propre réflexivité sémantique avec un corpus de termes plus étendu. Rencontre qui permettra, fortuitement, de comparer sa subjectivité avec une certaine objectivité du langage consensus. Ensuite l'usage de FLP en rétroaction aidera les plus assidus avec des investigations plus fouillées. Chacun sa sauce. 

On pourra aussi voir cette opération comme une confrontation/réflexion du factuel avec le téléologique, du contextuel avec le téléonomique voire même du performatif avec le constatif. Nous ne sommes pas très loin de l'idée de l'Heptapod B proposé par Ted Chiang.

Auteur: Mg

Info: 3 mars 2022

[ sérendipité ] [ citation s’appliquant à ce logiciel ] [ mode d'emploi ] [ non-séquentiel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imagination

La raison d’être fondamentale de la littérature romanesque, c’est que l’homme a en général un cerveau beaucoup trop compliqué, beaucoup trop riche pour l’existence qu’il est appelé à mener. La fiction, pour lui, n’est pas seulement un plaisir ; c’est un besoin. Il a besoin d’autres vies, différentes de la sienne, simplement parce que la sienne ne lui suffit pas. Ces autres vies n’ont pas forcément besoin d’être intéressantes ; elles peuvent être parfaitement mornes. Elles peuvent comporter beaucoup d’événements, de grande ampleur ; elles peuvent n’en comporter aucun. Elles n’ont pas forcément besoin d’être exotiques ; elles peuvent se dérouler il y a cinq siècles, dans un continent différent ; elles peuvent se dérouler dans l’immeuble d’à côté. La seule chose importante, c’est qu’elles soient autres.

Ce besoin d’autres vies est peut-être politique, au sens large ; mais aucune solution politique valable ne semble, jusqu’à présent, avoir été proposée. Je crois plus probable qu’il soit, avant tout, intime, physique, émotionnel ; mais, là non plus, aucune solution pertinente ne semble s’être dégagée. Je ne crois pas du tout qu’il passe par le virtuel ni les métavers ; tout ça, c’est du flan. La vérité est que la littérature reste la seule, jusqu’à présent, à faire le travail.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Discours prononcé le 15 juin 2022 à l’université Kore d’Enna (Sicile)

[ nécessaire ] [ curiosité ] [ mise en perspective ] [ éloge ] [ lecture ] [ ouverture ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

relire

Moi aussi, je ressens le besoin de lire à nouveau les livres que j'ai déjà lus, dit un troisième lecteur, mais à chaque relecture, il me semble que je lis un nouveau livre, pour la première fois. Est-ce moi qui change sans cesse et qui vois de nouvelles choses dont je n'avais pas conscience auparavant ? Ou bien la lecture est-elle une construction qui prend forme, assemblant un grand nombre de variables, et donc quelque chose qui ne peut être répété deux fois selon le même schéma ? Chaque fois que je cherche à revivre l'émotion d'une lecture antérieure, je ressens des impressions différentes et inattendues, et ne retrouve pas celles d'avant. À certains moments, il me semble qu'entre une lecture et la suivante il y a une progression : au sens, par exemple une meilleure pénétration de l'esprit du texte, ou l'accoissement de mon détachement critique. A d'autres moments, au contraire, j'ai l'impression de conserver  le souvenir des lectures d'un même livre comme séparées les des autres, enthousiastes ou froides ou hostiles, éparpillées dans le temps, sans perspective, sans fil conducteur. La conclusion à laquelle je suis arrivé est que la lecture est une opération sans objet ; ou que son véritable objet est lui-même. Le livre est une aide accessoire, voire un prétexte.

Auteur: Calvino Italo

Info: Si par une nuit d'hiver un voyageur

[ instable secondéité ]

 

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thérapie

La lecture c'est l'oxygène de mes jours et de mes nuits, l'échappatoire de ma vie, la liberté, c'est vital - "Il fait oublier le vide, l'isolement". Une relation passionné et passionnante.
C'est retrouver parfois l'image de mon imaginaire, de mes pensées, de mes rêves. Et puis, elle me donne d'autres rêves, d'autres pensées, de voir des personnes, des paysages, de réflexions. Le livre est toujours là, il suffit de tendre la main, il y en a toujours un. Lire, relire, une histoire sans fin. C'est la mémoire du temps. C'est aussi faire connaissance avec les auteurs.
Je ne peux pas passer devant un libraire sans y rentrer et en sortir avec un livre à la main. Toujours à la recherche du prochain, récent ou ancien qui ira rejoindre une étagère de la bibliothèque.
Pour certains Internet me permet de relire des anciens livres de mon enfance, de ma jeunesse qui ont disparu des rayons des libraires et des bibliothèques; pourtant il y en a de merveilleux.
Je tiens à mes livres, même s'ils sont en format de poche et usés. J'aime les voir. Je lis les titres sur la tranche et les sensations de la lecture me reviennent, je revois ce qu'ils ont changé en moi. Cela m'aide à vivre. J'en ai besoin. Point.

Auteur: Lachaud Denis

Info: Comme personne

[ refuge ] [ passion ]

 

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termes

Ainsi, dans toute langue il y a des mots qui n'expriment pas exactement pour tous la même idée, n'éveillent pas en tous la même image, fait notable qui explique bien des mésintelligences et bien des erreurs. Nous touchons ici à un point capital de la vie du langage, les rapports des mots avec les images qu'ils évoquent. Le plus ordinairement, chez chacun de nous, les mots, désignant des faits sensibles, rappellent à coté de l'image générale de l'objet un ensemble d'images secondaires plus ou moins effacées, qui colorent l'image principale de couleurs propres, variables suivant les individus. Le hasard des circonstances, de l'éducation, des lectures, des voyages, des mille impressions qui forment le tissu de notre existence morale, a fait associer tels mots, tels ensembles d'expressions à telles images, à tels ensemble de sensations. De là tout un monde d'impressions vagues, de sensations sourdes, qui vit dans les profondeurs inconscientes de notre pensée, sorte de rêve obscur que chacun porte en soi. Or, les mots, interprètes grossiers de ce monde intime, n'en laissent paraître au-dehors qu'une partie infiniment petite, la plus apparente, la plus saisissable : et chacun de nous la reçoit à sa façon et lui donne à son tour les aspects variés, fugitifs, mobiles, que lui fournit le fonds même de son imagination.

Auteur: Darmesteter Arsène

Info: Vie des Mots Etudiee Dans Leurs Significations

[ relatifs ] [ intersubjectifs ]

 

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psycho-sociologie

Ainsi, le non-pauvre (qui parfois est même aisé) peut tenter d’apprendre au pauvre quelle est la manière de se payer un costard. Spoiler : c’est de travailler.

Le non-pauvre (qui parfois est même carrément riche) peut continuer sur sa lancée et lui montrer comment se trouver un travail. Spoiler : il faut traverser la rue.

Le non-pauvre (qui parfois – c’est rare mais ça existe – est carrément président de la République), peut s’agacer de ce que le pauvre reste pauvre et il se filme en train de le dire : "On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas". Et il insiste : "Il faut responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté". Parce qu'il paraît évident au non-pauvre qu'un pauvre responsable, ça n'existe pas. Que le pauvre ne manque pas d'argent – ce serait une lecture trop "premier degré" de la pauvreté – mais de sens des responsabilités. 

Et ce qui est bien avec le sens des responsabilités, c'est qu'on peut prétendre qu'on le distribue sans que ça coûte un pognon de dingue. Ça ne risque pas d'appauvrir un non-pauvre. Ça ne risque pas non plus d'enrichir un pauvre. Ça ne change rien. On ne s'en sort pas. 

Auteur: Zeniter Alice

Info:

[ rhétorique financière ] [ arrogance inconsciente ]

 

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