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corporate attitude

En fait, le thème du "masque" est revenu plusieurs fois dans mes lectures de fond. Richard Sennett, par exemple, dans "The Corrosion of Character : The Personal Consequences of Work in the New Capitalism", ou Robert Jackall, dans "Moral Mazes" : The World of Corporate managers", font référence à plusieurs reprises aux "masques" que les employés d'entreprise doivent porter, comme les acteurs d'un drame de la Grèce antique. Selon Jackall, les dirigeants d'entreprise soulignent la nécessité d'exercer un contrôle de fer et de masquer toute émotion et intention derrière des visages publics fades, souriants et agréables.

Kimberly semble avoir perfectionné la fausseté requise et même si je ne l'aime pas, mon objectif est d'être accueilli dans la même culture d'entreprise qu'elle semble maîtriser, ce qui signifie que je dois "faire face" à ma répulsion et la surmonter. Mais en attendant d'atteindre ce point transcendant, je demeure comme coincée dans l'espace émotionnel qui ressemble à celui de mes quinze ans : Je te déteste ; s'il te plaît, aime-moi. 

Auteur: Ehrenreich Barbara

Info: Bait and Switch: The (Futile) Pursuit of the American Dream

[ comédie ] [ self-contrôle ] [ culture d'entreprise ] [ simulation ] [ capitalisme américain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

Richard Hell : Je ne me rappelle pas avoir porté le tee-shirt "Please Kill Me", mais je me souviens avoir forcé Richard Lloyd [= guitariste, chanteur et parolier de Television] à le porter. J'étais bien trop lâche.
Richard Lloyd : Richard Hell s'était fabriqué un tee-shirt qui disait "Please Kill Me", mais il ne voulait pas le porter. J'ai dit : "Je vais le porter, moi." Alors, je l'ai mis quand on a joué l'étage au Max's à Kansas City et, après le concert, ces gamins se sont pointés vers moi. Ces fans m'ont jeté ce regard vraiment psychotique - ils ont regardé aussi profond qu'ils ont pu dans mes yeux - et ils ont demandé : "T'es sérieux ?"
Puis, ils ont poursuivi : "Si c'est le cas, on se fera un plaisir de t'obliger, parce qu'on est tes plus gros fans !" Ils n'arrêtaient pas de me mater, avec ce regard sauvage, et je me suis dit : "C'est la dernière fois que je porte ce tee-shirt." ... [...]

Auteur: McNeil Legs

Info: Please Kill Me, L'histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs

[ provocation ]

 

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constitution européenne

Des Oui-Oui magnifiques, dorés sur tranche, on vient d’en voir toute une meute rassemblée par Jack Lang dans un superbe comité de soutien comique du oui au oui. "Femmes et hommes de culture, de science, de recherche et de sport attachés depuis toujours à la construction européenne" comme ils se présentent eux-mêmes avec cette modestie qui les caractérise. Tous ces écrivains audiovisuels, ces acteurs mûris en studio et ces penseurs de synthèse, toutes ces vedettes cuites au micro-ondes, toutes ces élites pour Soleil vert ne nous dissuadent pas seulement d’être tentés par le non ; ils nous avertissent d’arrêter de faire joujou avec l’idée grotesque qu’on pourrait dire oui ou dire non. Chez Oui-Oui, on ne peut voter que oui ou oui. [...]

Dans ces conditions, pourquoi perdre son temps à imprimer des bulletins non ? Le jour du référendum, l’électeur ne devrait avoir à se décider qu’entre deux piles de oui : ainsi ne saurait-il faire d’autre choix que le seul. Ainsi saurait-il également ce qu’à l’avenir, en Europe, signifiera le mot choix.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1757

[ parodie de démocratie ] [ lavage de cerveau ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

développement personnel

Indépendamment de la question de savoir si la science du bonheur est en elle-même bonne ou mauvaise, il est essentiel de se demander quels acteurs sociaux considèrent l'idée de bonheur comme une idée utile, quels intérêts et quels postulats idéologiques cette idée sert activement, et quelles sont les conséquences économiques et politiques de sa mise en pratique à grande échelle. À cet égard, l'approche scientifique du bonheur et l'industrie du bonheur qui a fait son apparition et qui prospère avec elle contribuent de façon significative à entériner l'idée selon laquelle la richesse et la pauvreté, le succès et l'échec, la santé et la maladie seraient de notre seule responsabilité. Cela légitime également l'idée selon laquelle il n'y aurait pas de problème structurel mais seulement des déficiences psychologiques individuelles ; autrement dit, et pour citer une formule de Margaret Thatcher, qu'il n'y aurait pas de société mais seulement des individus. Et il se pourrait que nous comprenions d'ici peu que le bonheur tel qu'il est formulé aujourd'hui n'est rien d'autre que l'esclave des valeurs imposées par la révolution culturelle néolibérale.

Auteur: Illouz Eva

Info: Happycratie

[ collaborateur inconscient ] [ individualisme ] [ management ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théâtre

Le souffleur a sa légende dans l'histoire comique des accidents de la scène. On jouait à Lunéville la Mélanide de La Chaussée. L'acteur qui représentait Darviam manqua de mémoire à tel point, au moment de la déclaration d'amour, que le souffleur fut obligé de réciter toute la tirade à haute voix. Lorsqu'il eut fini, Darviam se tourna, sans se déconcerter, vers l'actrice : " Mademoiselle, reprit-il, comme monsieur vous a dit... " etc., en montrant le souffleur. On peut juger de l'hilarité du parterre à ce beau sang-froid. Un autre, dans le même cas, dit naïvement au souffleur, assez haut pour être entendu : " Taisez-vous! Laissez-moi rêver un moment. Morbleu ! je le savais si bien ce matin. "
Un des principaux acteurs de la Comédie Française s'arrête court, dans une tragédie, à ce passage : J'étais dans Rome alors... Il eut beau recommencer deux ou trois fois, il ne trouvait pas la suite. Voyant que le souffleur, distrait ou déconcerté, ne le tirait pas d'embarras : " Eh bien, maraud, lui dit-il avec dignité, que faisais-je dans Rome ?

Auteur: Fournel François-Victor

Info: Curiosit. théàtr.

[ anecdote ]

 

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expérience de pensée

Le pardon est impossible parce qu’il est impossible de ne plus en vouloir à quelqu’un par le simple truchement d’une décision. […]
Ce qui est possible, en revanche, c’est de comprendre. C’est une opération dingue que seuls les Sans Roi, les voyants et les acteurs connaissent vraiment. C’est entrer dans la logique de l’autre : revivre ses angoisses, ses incertitudes, ses joies, repasser en détail chaque instant qui précède ses prises de décision. C’est avoir peur à sa place, honte à sa place, croire à des sornettes à sa place, être dingue à sa place. C’est voir le monde à travers ses yeux et goûter les fruits de son amertume par sa bouche. Il faut le vivre comme le profiler vit les crimes du serial killer : s’infliger jusqu’aux flashs aveuglants, jusqu’aux signes équivoques et aux tentations. Il faut avoir l’impression que tout autre geste était alors impossible pour celui qui a agi. C’est un comportement à la fois animal et froid : dans un état de détachement total, il faut se déplacer dans l’appareil nerveux de l’autre et décrypter son fonctionnement.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", page 98

[ conscience ] [ altérité ] [ empathie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inflation

Ricardo développe une vision très pessimiste de l'économie de marché en gestation. Pour lui, le péril majeur de l'époque n'est pas la surpopulation, mais ce qu'il nomme la rente foncière. L'Anglais décrit son pays comme un système bloqué par la coexistence de trois acteurs, dont deux subissent les vices du troisième : les propriétaires fonciers (les grands aristocrates de l'époque, propriétaires des terres) qui encaissent, bien calés dans leur fauteuil, un loyer foncier sans rien faire. Dans le même temps, les ouvriers touchent le fruit de leur travail (le salaire) et les entrepreneurs - les capitalistes - le résultat de leurs investissements (le profit). Pis, l'absence de concurrence entre rentiers - qui touchent leur rente en lisant le Times - et la concurrence exacerbée entre capitalistes anglais naissants aboutit à une situation paradoxale : les profits des capitalistes baissent. Les solutions ? En bloc : ouvrir les frontières, importer des céréales (et autres denrées) moins chères, ruiner un peu plus les rentiers, donc enrichir les capitalistes, c'est-à-dire doper les investissements et, au final, diffuser le progrès technique et assurer la richesse des nations (la croissance).

Auteur: Simmat Benoist

Info: La Ligue des Économistes extraordinaires, David Ricardo

[ économie ] [ triade ]

 

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illusion

La réalisation majeure du nouveau complexe militaro-cognitif a consisté à rendre superflue toute oppression directe et manifeste : les individus sont bien mieux contrôlés et "poussés" dans la direction qui convient lorsqu’ils continuent de se vivre comme des acteurs libres et autonomes de leurs propres existences… Il y a une autre leçon essentielle de Wikileaks : notre absence de liberté est dangereuse au plus haut point lorsqu’elle est vécue comme le médium même de notre liberté. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que ce flux communicationnel incessant qui permet à chacun de faire connaître à tous ses opinions et de former à volonté des communautés virtuelles ? Dans la mesure où la licence et le libre choix font figure de valeurs suprêmes, il semble que le contrôle social et la domination ne menacent plus le sujet et sa liberté : l’individu supposément libre en fait l’expérience en tant qu’expérience de soi-même et, ce faisant, les conforte. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que nos manières de "surfer" sur la Toile sans la moindre contrainte ? Voilà comment opère aujourd’hui "le fascisme qui a l’odeur de la démocratie".

Auteur: Zizek Slavoj

Info:

[ indépendance ] [ GAFAM ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

montage vidéo

J'ai vu ici des films qui, bien sûr, s'expriment par la mimique, les gestes, les intonations des acteurs, puisqu'ils font tous ainsi. Par exemple j'admire Charlie Chaplin, sauf ceux de ses films qui s'expriment par la mimique. Le cinéma n'est pas cela : il doit s'exprimer non pas par des images, mais par des rapports d'images, ce qui n'est pas du tout la même chose. De même un peintre ne s'exprime pas par des couleurs mais par des rapports de couleurs ; un bleu est un bleu en lui-même, mais s'il est à côté d'un vert, ou d'un rouge, ou d'un jaune, ce n'est plus le même bleu : il change. Il faut arriver à ce qu'un film joue des rapports d'images ; il y a une image, puis une autre qui a des valeurs de rapport, c'est-à-dire que cette première image est neutre et que, tout à coup, mise en présence d'une autre, elle vibre, la vie y fait irruption : et ce n'est pas tellement la vie de l'histoire, des personnages, c'est la vie du film. A partir du moment où l'image vit, on fait du cinéma.

Auteur: Bresson Robert

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°75, octobre 1957 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 569-570

[ beaux-arts ] [ comparaison ] [ langage ] [ cognition visuelle ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

idées prisons

Nous sommes presque tous dans la vie comme les esclaves fugitifs sont aux spectacles. Ces esclaves prennent grand plaisir à voir la pompe des jeux ; ils admirent les acteurs d'une tragédie. Mais ils sont toujours inquiets ; ils regardent de côté et d'autre, et, si l'on vient à nommer leur maître, les voilà remplis de frayeur, ils prennent la fuite. Nous sommes de même. Nous admirons les merveilles de la nature, ce spectacle nous ravit. Mais nous sommes toujours en alarme, et, si l'on nomme notre maître, nous voilà perdus. Qu'est-ce donc qu'un maître ? Ce n'est pas un homme, car l'homme ne peut être le maître de l'homme. C'est la mort, c'est la vie, c'est la volupté, c'est la douleur, c'est la pauvreté, ce sont les richesses. Que César lui-même vienne contre moi sans ce cortège, tu verras ma fermeté. Mais s'il vient avec ces satellites, tonnant, éclairant, menaçant, et que je les craigne, ne suis-je pas cet esclave fugitif qui a reconnu son maître ? Mais si je ne les crains pas, me voilà en pleine liberté, je n'ai plus de maître que moi-même.


Auteur: Épictète

Info: Entretiens, Livre I, LXXVIII

[ peur innée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel