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personnage-par-écrivain

Il va de soi que de nombreux enseignements de mon starets Zossima (ou, pour mieux dire, la façon dont ils sont traduits) appartiennent vraiment à sa personnalité ou plus exactement à sa représentation littéraire. Bien que je partage entièrement les idées qu’il exprime, si j’avais dû les exposer, en mon nom à moi, je l’aurais fait sous une autre forme et dans une autre langue. Lui, ne pouvait s’exprimer ni dans une autre langue, ni dans un autre esprit que ceux que je lui ai attribués. [...] J’ai emprunté sa personnalité et sa figure aux vieux moines et prélats russes : en même temps qu’une profonde humilité, des espérances infinies, naïves concernant l’avenir de la Russie, sa vocation morale et même politique.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Lettre à son éditeur, 5 septembre 1879, à propos des Frères Karamazov

[ création ] [ mode d'élaboration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

entrevue

A l’époque de " gloire " de la théorie des catastrophes, j’ai déjeuné avec le docteur Lacan. Le Maître m’avait invité, et il m’a fait parler d’abondance tout au long du repas, sur mes conceptions des mathématiques, sur ma carrière, sur mon évolution en matière d’idées mathématiques, sur mes rapports au " mathème ". Je ne sais pas très bien ce que c’était que le " mathème " !… Et lui n’a pratiquement rien dit. A la fin du repas, j’ai utilisé une formule qui l’a fait réagir. Je lui ai dit: " Ce qui limite le vrai, ce n’est pas le faux, c’est l’insignifiant ". Il a alors pris un air songeur et a dit : " Cela me retient, cela me retient. " Voilà : j’avais " retenu " le Maître… 

Auteur: Thom René

Info:

[ mondanité intellectuelle ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

provocation

Déguisé en fidèle, c’est-à-dire aussi vilainement habillé que possible, le journaliste était allé piéger les prêtres de diverses paroisses parisiennes en confessant des péchés de plus en plus fantaisistes. Il le racontait sur un ton amusé, impliquant comme une évidence qu’il était mille fois plus libre et intelligent que les malheureux prêtres et leurs fidèles. Même à l’époque, j’avais trouvé ça débile, choquant – d’autant plus débile et choquant que le type qui se serait permis une chose pareille dans une synagogue ou une mosquée aurait immédiatement soulevé, provenant de tous les bords idéologiques, un concert de protestations indignées : les chrétiens sont les seuls dont il semble qu’on ait le droit de se moquer impunément, en mettant les rieurs de son côté.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: Le royaume

[ religion ] [ transgression ] [ monothéisme ]

 

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subversion

Aujourd’hui, j’habite en Bretagne et je suis dans la culture des poireaux, avant, j’habitais Paris et j’étais dans la culture tout court. La culture avec un grand Cul. J’habitais Paris… Pour être précis, je cultivais des pauvres. Essentiellement. J’étais dans la culture des pauvres, et maintenant dans celle des poireaux et je connais beaucoup plus de succès dans la culture des poireaux que dans celle des pauvres ! j’ai considéré qu’il y avait assez de pauvres comme cela et que ça n’était plus la peine de les cultiver. J’avais compris que la culture, ça sert à reproduire les pauvres, pas à les supprimer. On dit aussi que la culture ça sert à reproduire les rapports sociaux. Moi j’en eu ai marre de les reproduire.

Auteur: Lepage Franck

Info:

[ éducation ]

 
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malentendus

Un désir de dévoiler à cette vieille parente tout ce qui allait mal me vint aux lèvres. De confesser que tout n’allait pas comme il faut. Que ma femme n’était pas au mieux. Que mon travail n’existait pas. Mais c’était impossible. J’étais, après tout, la célébrité de la famille. Mon nom était imprimé ici ; ma photo parue là. J’avais échappé à leur lot commun. Ou, du moins, le croyaient-ils. Du moins ma pauvre Tante Dora le croyait-elle. Asher s’en sortait bien ; Asher vivait dans une région où le soleil brillait tout au long de l’année ; Asher avait une femme fantastique. Oh, mon petit, aurais-je dû lancer, à la façon de Tante Dora, que te dire ? J’étais condamné à une version fictive de moi-même.

Auteur: Hayes Alfred

Info: C'en est fini de moi

[ parenté ] [ jouer un rôle ]

 

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inspiration

La nuit précédant le dimanche de Pâques de cette année-là (1920), je me réveillai, allumai et griffonnai quelques notes sur une petite feuille de papier fin. Puis je me rendormis. À six heures, le lendemain matin, je me souvins que, pendant la nuit, j’avais écrit quelque chose d’important, mais je ne pus déchiffrer mon gribouillage. La nuit suivante, à trois heures, l’idée revint. C’était le protocole d’une expérience pour déterminer si oui ou non l’hypothèse d’une transmission chimique, que j’avais émise dix-sept ans auparavant, était juste. Je me levai sur-le-champ, me rendis au laboratoire et fis une expérience simple sur le coeur d’une grenouille, selon le plan nocturne. [...] Les résultats obtenus devinrent le fondement de la théorie de la transmission chimique de l’impulsion nerveuse.

Auteur: Loewi Otto

Info: “An Autobiographical Sketch, ”Perspective in Biology and Medicine (Autumn 1960).

[ rêve ] [ songe ] [ découverte ] [ maturation ] [ eurêka ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

question

J’écrirai pour venger ma race. Faisait écho au cri de Rimbaud : "Je suis de race inférieure de toute éternité." J’avais 22 ans. J’étais étudiante en lettres dans une faculté de province, parmi des filles et des garçons pour beaucoup issus de la bourgeoisie locale. Je pensais orgueilleusement et naïvement qu’écrire des livres, devenir écrivain, au bout d’une lignée de paysans sans terre, d’ouvriers et de petits commerçants, de gens méprisés pour leurs manières, leur accent, leur inculture, suffirait à réparer l’injustice sociale de la naissance. Qu’une victoire individuelle effaçait des siècles de domination et de pauvreté, dans une illusion que l’école avait déjà entretenue en moi avec ma réussite scolaire. En quoi ma réalisation personnelle aurait-elle pu racheter quoi que ce soit des humiliations et des offenses subies ?"

Auteur: Ernaux Annie

Info:

[ compensation sociale ] [ écriture ] [ chimère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Dans la salle il y a les sempiternelles petites vieilles penchées sur des encyclopédies médicales. Je passe derrière le comptoir et je me retrouve dans une forêt de livres. D’étroits passages entre les étagères, personne, le silence, une odeur de papier qui fait tourner la tête. Je suis pris de tremblements. Je sais déjà comment ça s’appelle : je suis sous l’empire de la convoitise. Je choisis vingt à trente livres, je les empile sur le rebord de la fenêtre, je les trie, j’en mets de côté, j’en prends huit avec moi.... Chaque semaine, je prenais à la bibliothèque tellement de livres que c’était à peine si j’arrivais à les rapporter à la maison. J’avais envie de tout lire, tout, même les Essais sur l’univers de Vorontsov-Veliaminov, nom de nom.

Auteur: Bujda Ûrij Bouïda

Info: Voleur, espion et assassin

[ appétence ] [ avidité ]

 

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mystère

Arrivé derrière lui, je tâchai de me rendre compte de ce qu’il pouvait lire tous les soirs avec tant de persévérance. La bibliothèque contenait beaucoup de bouquins, toute la ribambelle qu’ordonne la marine soucieuse de distraire les prisonniers du large, des livres de science, des récits de voyage, et des histoires d’amour pas trop brûlantes : Robinson Crusoé, Paul et Virginie, les Fables de La Fontaine. Mais ce petit bouquin-là vous avait une forme de catéchisme ou mieux d’un… Je me redressai, le frisson dans le dos. J’avais bien vu. C’était… l’Alphabet. Le père Barnabas, le gardien-chef du phare d’Ar-Men, ayant fait ses études et obtenu son diplôme depuis longtemps, lisait… l’alphabet, par conséquent ne savait pas lire !… Pourquoi que cela me donna la chair de poule, au lieu de m’amuser ?

Auteur: Rachilde Marguerite Eymery dite

Info: La Tour d'amour

[ inquiétude ] [ incompréhension ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

couple

Nous avons passé la soirée dans la bonne humeur ; à présent, nous nous entendons très bien tous les deux. Mon Dieu, comme je serais heureuse, si cela pouvait durer ! Je crois qu’il m’aime réellement, tout particulièrement ces derniers temps, et que je n’ai pas à craindre maintenant qu’il vienne à en aimer une autre. Le soir, nous avons évoqué le passé, mon amour, ma joie lorsqu’il était venu chez nous, et bien d’autres choses encore. Nous avons eu ainsi une conversation calme et amicale. J’ai eu mal au côté et au bout du pied. Fedia [Fiodor Dostoïevski], très anxieux, m’a alors demandé ce que j’avais ; il m’a entourée de couvertures ; il est même allé me chercher un verre d’eau, afin de m’épargner la peine de marcher pieds nus sur le carreau froid.

Auteur: Dostoïevski Anna Grigorievna Snitkine

Info: "Journal (1867)", traduit du russe par Jean-Claude Lanne, éditions des Syrtes, Genève, 2019, entrée du 28 septembre 1867

[ découverte ] [ harmonie ] [ tendresse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson