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anecdotes

Euler, appelé en Russie par Catherine 1ère, y était arrivé le jour même de la mort de cette princesse. Il demeura à Pétersbourg pendant tout le règne tyrannique du despote Biren. L'impression que ce règne cruel avait faite sur son âme fut si forte, qu'il la conservait encore lorsqu'en 1741, année qui suivit la chute de Biren, il quitta Pétersbourg pour se rendre à Berlin, où le roi de Prusse l'avait appelé. Il fut présenté à la reine mère. Cette princesse remarqua que le savant géomètre ne lui répondait qu'avec une sorte de crainte. Elle lui reprocha cette timidité, qu'elle ne croyait pas devoir inspirer : " Pourquoi donc, lui dit-elle, ne me répondez-vousqu'en tremblant et par monosyllabes? - Madame, lui dit Euler, parce que je reviens d'un pays où, quand on parle plus hardiment et plus longuement, on court le risque d'être pendu.

Auteur: Condorcet Jean Antoine Nicolas de Caritat

Info: Éloge d'Euler

[ méfiance ] [ dictature ] [ prudence ]

 

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mère-fils

Je pense, donc je suis, dit un homme, rapidement frappé par sa mère en retour, qui lui rétorque : "J'ai frappé mon fils sur la tête donc je suis".

Non non, t'as tout faux, s'exclame l'homme.

Alors elle le frappe à nouveau la tête en criant : "Donc, je suis".

Tu n'es pas, pas comme ça ; tu es censée penser, pas frapper, cria l'homme.



...Je pense, donc je suis, dit l'homme.

Je frappe, donc nous sommes tous les deux, celui qui frappe et celui qui est frappé, lui dit sa mère.

Mais à ce stade, l'homme s'est évanoui ; inconscient, il ne peut penser.

Mais sa mère le peut. Elle se dit alors : "J'existe, et mon fils inconscient aussi, même s'il ne le sait pas..."

Auteur: Edson Russel

Info:

[ parabole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

irréel

Je suis maintenant coutumière de ces moments où je cesse d'être quelque chose ou quelqu'un. La première fois, j'avais dix ans, je visitais les châteaux de la Loire avec ma mère. Tout à coup, tout ce qui nous entourait devint un rêve rêvé par d'autres auxquels j'avais rêvé mais qui étaient morts. La réalité de mes mains, du visage de ma mère, comme des tours, des fontaines et des jardins qui nous entouraient, avait une consistance à laquelle je ne pouvais plus croire. Les mots n'étaient d'aucun secours. Je tombais dans un puits sans parois. Cela se répéta. Une fois, pendant deux ans et demi. Ce fut un grand malheur. Puis j'appris à ne plus en faire une maladie. Je date même de ce moment l'émergence, en moi, d'une très bizarre car très étendue capacité à entendre les angoisses et la tristesse des autres.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés"

[ dépression ] [ effondrement ] [ sensibilité ] [ psy ] [ sensation d'irréalité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

humiliation

Dès son retour, à la fin des émeutes de Mai [1968], ma mère devient féministe. […] Ses nouvelles copines s’assoient en tailleur sur le tapis du salon ; buvant et fumant, elles discutent jusque tard dans la nuit. J’entends souvent un mot, le mot "phallocrate". J’ignore ce qu’il signifie. Un jour, une des copines de ma mère m’apostrophe : "Tu as déjà baisé ?" J’ai treize ans. Qu’est-ce que ça veut dire "baiser" ? Je me réfugie dans ma chambre.
Un soir, la même copine s’amène avec son partenaire du moment, un jeune avocat trotskiste déjà chauve. De la poche de sa veste, il sort un tube de pommade. "c’est une pommade pour mieux bander", explique-t-il en riant. Toutes les copines rient avec lui. Se tournant vers moi, il me dit : "Tu veux essayer ?" Elles rient de plus belle. Je les déteste. Je déteste ma mère.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Le manifeste incertain, tome 6", pages 88-89

[ émancipation sexuelle ] [ enfant-parent ] [ souvenir ] [ intrusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Quand un garçon naît au Pakistan, c'est l'occasion de grandes réjouissances. On tire des coups de feu en l'air. On dépose des cadeaux dans le berceau du bébé. Et on inscrit le prénom du garçon dans l'arbre généalogique de la famille. Mais quand c'est une fille, personne ne vient rendre visite aux parents, et les femmes éprouvent simplement de la sympathie pour la mère.
Mon père n'accordait aucune attention à ces coutumes. J'ai vu mon prénom - écrit à l'encre bleue brillante - juste là, au milieu des prénoms masculins de notre arbre généalogique. Le premier prénom féminin en trois cents ans !
Toute mon enfance, il m'a chanté une chanson sur ma fameuse homonyme pachtoune : " O Malalai de Mainwand fredonnait-il, lève-toi encore pour faire comprendre le chant de l'honneur aux Pachtounes, Tes paroles poétiques font se retourner les mondes, Je t'en prie, lève-toi encore une fois."

Auteur: Yousafzai Malala

Info: Moi, Malala, je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans

[ Islam ] [ papa ] [ gratitude ]

 

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humour

C'est Placido Domingo qui rencontre Luciano Pavarotti :
- Alors, qué cé que tou déviens, maintenant ?
- Eh bé, pour moi, ça va trés fort. J'ai fait uno souper concerto à Milano, 400.000 personnes, 42 rappels, lé poublic était fou ! Et tou sais, la vierge dé Milano, elle a pleuré ! Des larmes sont sorties dé la pierre! Les gens criaient: Miracolo ! Miracolo ! Tout lé monde s'est mis à génoux dévant moi, le bonheur ! Et toi ?
- Eh bé, j'ai fait oun pétit concerto à Rio de Janeiro. Il y avait solément 800.000 personnes. J'ai fait 82 rappels, tou té rends compte ! Et puis là, Jésus, en haut dé la colline, est descendou mé voir, il m'a serré dans ses bras, il m'a dit : "Bravo ! Bravo ! Ton spettacolo, il est souper, pas comme l'autre imbécilé à Milano qui a fait pleurer ma mère.."

Auteur: Internet

Info:

[ musique ] [ chanteur classique ]

 

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anorexie

Ils m'ont dit qu'un mois avait passé. Comment aurais-je pu le savoir, murée je ne connais plus le temps. Ils se sont fâchés en voyant la ligne noire horizontale, en lisant chaque matin le rapport de l'infirmière du soir: "A pleuré. N'a rien mangé. N'a rien dit. A regardé par la fenêtre."
Comment n'ont-ils pas honte ? Moi, j'ai mille fois honte pour eux, je suis meurtrie de honte et de révolte. Ils poussent leur satire burlesque à l'extrême, ils ont des yeux menaçants et se complaisent dans leur chantage dérisoire: " Si tu ne grossis pas d'un kilo, tu ne verras pas ta mère." Ils sont fous, ils croient donc que je veux la voir cette geôlière aux yeux d'épervier qui fait semblant de " remplir son devoir " ? Ils croient vraiment que j'espère la voir entrer dans cette chambre, avec son air de chien battu, comme si c'était elle qui avait été enfermée ?

Auteur: Valère Valérie

Info: Le pavillon des enfants fous

[ thérapie ] [ menaces ]

 

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souvenirs

Il faut commencer à perdre la mémoire, ne serait-ce que par bribes, pour se rendre compte que cette mémoire est ce qui fait notre vie.
Une vie sans mémoire ne serait pas une vie (...) Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action. Sans elle, nous ne sommes rien (...) (Je ne peux qu'attendre l'amnésie finale, celle qui effacera une vie entière, comme cela s'est passé pour ma mère... In : Luis Bunuel, "Mon dernier soupir", Paris, R. Laffont, 1982)
Ce passage effrayant et émouvant tiré des Mémoires de Bunuel pose des question fondamentales, qui sont de nature à la fois clinique, pratique, existentielle et philosophique : quelle sorte de vie (si l'on peut parler de vie), quelle sorte de monde, de soi, peuvent être préservés chez un homme qui a perdu une grande part de sa mémoire et, avec elle, son passé et son ancrage dans le temps ?

Auteur: Sacks Oliver

Info: L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres récits cliniques

[ personnalité ] [ deuil ]

 

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vieillesse

Enterrement de tante Françoise, soeur de ma mère. Une distanciation incroyable lors de la cérémonie. Ailleurs. La défunte, célibataire de 79 ans, issue d'une famille bourgeoise du pays de Vaud, a conservé une tissu de relations plus fidèle que je ne l'aurai cru malgré une vie compliquée et un caractère instable. Une dizaine de ses amies sont là, j'en suis content pour elle. Au total une cinquantaine de personnes. Au milieu de ce groupe, dont beaucoup sont issus de vieilles familles calvinistes romandes, je le vois comme la crête d'une génération qui finit de se dissoudre. Écume légère d'une vague anonyme, au hasard d'infinité d'autres. Mousse iodée s'évaporant dans le grand vent. Ultime soubresaut à la surface de l'océan karmique, dernières humbles flammèches ordinaires d'une patrouille perdue, et déjà oubliée, dans ce brasier constant que nous appelons la vie.
Ma femme et moi, hilares, constatons qu'avec mes deux cousins, tous quinquagénaires ou presques, sommes les gamins de l'assistance.

Auteur: Mg

Info: 22 juin 2010

 

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Islam

Je tourne la tête et je regarde les montagnes comme je regarderais un amoureux. Les pentes sont d'un bleu clair et paisible, comme sculptées dans le ciel même. Les crêtes les plus élevées prennent des reflets tour à tour argentés et dorés à la lumière du soleil. Pareille beauté n'existe qu'au paradis. Le temps commence à battre en pulsations rapides, fiévreuses. L'air matinal n'est ni chaud ni froid, mais d'une consistance qui est la perfection même, et dont moi aussi je suis faite.
J'incline la tête et je dis le nom de mon père, le nom de ma mère. Je dis le nom de mon petit frère Youssouf. Lorsque je lève la tête, je vois les soldats s'avancer vers moi, le capitaine à leur tête. Le géant noir est avec eux, ainsi que Massoud, l'interprète, ce qui est regrettable. Je récite le chahada dans ma tête :
Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu et Mahomet est Son prophète...

Auteur: Roy-Bhattacharya Joydeep

Info: Une Antigone à Kandahar

[ spiritualité ]

 

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