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parapsychologie

René Warcollier avait vécu des expériences personnelles de télépathie et il décida d'étudier le sujet. L'idée était que s'il avait eu des expériences de ce genre, n'importe qui serait susceptible d'y arriver. Le mot télépathie lui doit beaucoup.
Il fit ses expériences avec des gens sans dons particuliers, mis dans des chambres séparées et tentant de se transmettre des images. Il s'aperçut assez vite que les résultats n'étaient pas évidents et s'apparentaient plus à un rébus un peu à la manière du rêve chez Freud. Il étudia alors la large palette des processus qui déforment l'info transmise télépathiquement. Il se rendit compte alors que celle-ci passe par l'inconscient de l'émetteur et aussi du récepteur se chargeant de ces différents imaginaires. Pour s’apercevoir que l'inconscient de l'expérimentateur participe aussi à cet effet collectif. Il appellera ce phénomène "méta psychanalyse". Parti sur l'idée d'une radio mentale il s'apercevra assez vite que la télépathie se base sur un accord réciproque, une communion, et non pas une transmission réciproque ou une communication. "On n'impose pas sa pensée par la force mais par la sympathie." écrira-t'il. De nombreux scientifiques vont s'intéresser à ses recherches. L'amérivain Gardner Murphy, prof de psychologie organise avec lui des tests de télépathie entre la France et les Usa avec des protocoles rigoureux. Rapidement de nouveaux groupes d'autres pays se joignent à eux. Quelques décennies plus tard les américains chercheront à utiliser ces travaux de visionnage à disance pour faire de l'espionnage psychique (le célèbre Stargate). Warcollier étant considéré comme le père des ces travaux sur le remote viewing bien qu'il ait toujours été très clair en considérant que ces capacités n'étaient pas susceptibles d'être entraînées ou utilisées de manière unilatérale. D'ailleurs les résultats qu'il avait obtenus étaient davantage qualitatif que quantitatifs. Il faudra beaucoup de temps pour qu'en France certains neuro-scientifiques reconnaissent sa contribution à la psychologie de l'intuition. Devise de Warcollier "Ne pas avoir été inutile".

Auteur: Evrard Renaud

Info: youtube 20 mars 2015, Présentation de "La légende de l'esprit", Chapitre 9

[ sciences ] [ paranormal ] [ spectre continu ]

 

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pantouflards

Aimer rester chez soi, c'est se singulariser, faire défection. C'est s'affranchir du regard et du contrôle social. Cette dérobade continue de susciter, y compris chez des gens plutôt ouverts d'esprit, une inquiétude obscure, une contrariété instinctive. Prendre plaisir à se calfeutrer pour plonger son nez dans un livre expose à une réprobation particulière. "Tout lecteur, passé et présent, a entendu un jour l'injonction : "Arrête de lire ! Sors, vis !"",constate Alberto Manguel. En français et en allemand, le mépris des "fous de livres", cette créature chétive et navrante, a donné naissance à l'image peu flatteuse du "rat de bibliothèque", qui, en espagnol, est une souris, et en anglais carrément un ver (bookworm), inspiré du véritable ver du livre, l'Anobium pertinax. C'est un fond irréductible d'anti-intellectualisme qui s'exprime là. Ce peu de confiance et de crédit accordé à l'activité intellectuelle se retrouve dans le milieu journalistique. Il explique cette tendance à minimiser l'importance du bagage personnel que chacun se constitue et enrichit continuellement - ou pas - et à faire plutôt du terrain une sorte de deux ex machina.

...

Les écrivains, ou les artistes en général, sont aussi les seuls casaniers socialement acceptables. Leur claustration volontaire produit un résultat tangible et leur confère un statut prestigieux, respecté (à ne pas confondre toutefois avec une profession, puisque la plupart gagnent leur vie par d'autres moyens). Il faut le bouclier de la renommée pour pouvoir déclarer tranquillement comme le faisait le poète palestinien Mahmoud Darwich : "J'avoue que j'ai perdu un temps précieux dans les voyages et les relations sociales, je tiens à présent à m'investir totalement dans ce qui me semble plus utile, c'est-à-dire l'écriture et la lecture. Sans la solitude, je me sens perdu. C'est pourquoi j'y tiens - sans me couper pour autant de la vie, du réel, des gens... Je m'organise de façon à ne pas m'engloutir dans des relations sociales parfois inintéressantes"."

Auteur: Chollet Mona

Info: Chez soi

[ citation ] [ sédentaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Or, le romancier n’est le porte-parole de personne et je vais pousser cette affirmation jusqu’à dire qu’il n’est même pas le porte-parole de ses propres idées. Quand Tolstoï a esquissé la première variante d’Anna Karénine, Anna était une femme très antipathique et sa fin tragique n’était que justifiée et méritée. La version définitive du roman est bien différente, mais je ne crois pas que Tolstoï ait changé entre-temps ses idées morales, je dirais plutôt que, pendant l’écriture, il écoutait une autre voix que celle de sa conviction morale personnelle. Il écoutait ce que j’aimerais appeler la sagesse du roman. Tous les vrais romanciers sont à l’écoute de cette sagesse supra-personnelle, ce qui explique que les grands romans sont toujours un peu plus intelligents que leurs auteurs. Les romanciers qui sont plus intelligents que leurs oeuvres devraient changer de métier.

Mais qu’est-ce que cette sagesse, qu’est-ce que le roman ? Il y a un proverbe juif admirable : L’homme pense, Dieu rit. Inspiré par cette sentence, j’aimerais imaginer que François Rabelais a entendu un jour le rire de Dieu et que c’est ainsi que l’idée du premier grand roman européen est née. Il me plaît de penser que l’art du roman est venu au monde comme l’écho du rire de Dieu.

Mais pourquoi Dieu rit-il en regardant l’homme qui pense ? Parce que l’homme pense et la vérité lui échappe. Parce que plus les hommes pensent, plus la pensée de l’un s’éloigne de la pensée de l’autre. Et enfin parce que l’homme n’est jamais ce qu’il pense être. C’est à l’aube des Temps modernes que cette situation fondamentale de l’homme, sorti du Moyen-Âge, se révèle : Don Quichotte pense, Sancho pense, et non seulement la vérité du monde mais la vérité de leur propre moi se dérobent à eux. Les premiers romanciers européens ont vu et saisi cette nouvelle situation de l’homme et ont fondé sur elle l’art nouveau, l’art du roman.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'art du roman, p186

[ littérature ] [ instinct ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

citation s'appliquant à ce logiciel

Psychanalyse : émergence des tâtonnements psychologiques de la bourgeoisie oisive européenne du vingtième siècle.

Discipline essentiellement dialectique : son développement pourra être aidé par l'apparition de sociétés où, le travail diminuant - de concert avec les pulsions mercantiles avides - le temps libre devra être mieux occupé.

L'analyse personnelle, réflexive, la prise de recul sur soi et ses rapports avec les autres, aidée par un outil linguistique comme celui-ci (qui pourra bientôt être mis en réseau avec grande souplesse - ou pas), répond à sa manière à une problématique qui est en fait une ouverture.

On ne pense pas sans mots et chacun de ceux-ci, " quasi-esprit ", ne cesse d'évoluer en fonction des époques et des localisations. Ces termes " pensées symboles ", leurs radicaux, sens et étymologies (qu'Internet permet sans cesse de désambiguer), constituent donc les briques, voire les atomes, de la réflexion communautaire de FLP.

C'est ainsi que FLP propose une occupation sans consommation de biens tangibles, hormis la (faible) énergie électrique utilisée par ordinateurs et réseaux pour ce faire ; une activité raisonnable au sens où les êtres humains doivent se faire moins encombrants sur leur planète - surtout en termes énergétiques - s'ils ne veulent pas insulter leur avenir.

Tentative collective de développement du versant "esprit" de cette émergence, floue, que nous sommes - singes dépoilés - qui, à grand coups de culture écrite et de technologies, semblont aller vers l'abstraction. 

Tout en encourageant la lecture, le voyage intérieur et les spéculations sans limites que permet l'application des " Fils de La Pensée ", ouvre donc un espace non seulement plus sage et sensé que la course aux biens matériels, mais aussi beaucoup plus vaste et créatif. Encore plus si on songe aux possibilités d'une réflexion collective qui offre de fait un "infini agrandi" puisque moins contraint pas les constantes physiques que nous imposent la conditions humaines et ses restrictions cognitives.

Auteur: Mg

Info: 2017 - 2022

[ politique ] [ écologie ] [ prospective ] [ pré-mémétique ] [ auto-promotion ]

 

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points de situations

En anglais originel, un benchmark (étalon ou repère en français) était un point de référence servant à effectuer une mesure. Un terme issu du vocabulaire professionnel des géomètres qui désignait à l'origine un repère de nivellement, un jalon.

Benchmark est ensuite entré dans la langue française en tant qu'anglicisme informatique, sous la définition de Banc d’essai permettant de mesurer les performances d'un système pour le comparer à d'autres. 

Il s'agit donc d'un désir de se situer, via des test en temps réel dans un cadre de rivalité antagoniste, d'émulation compétitive, voire carrément de combat. Une " étude pragmatique de la concurrence " selon les habitudes capitalistes de marketing du 20e siècle. 

L'évolution étant ce qu'elle est on comprendra aisément combien cette notion de " comment je me situe en tant qu'entité séparée  des autres " intègre l'idée d'une relativité quasi absolue.

Problématique un peu plus éblouissante encore lorsqu'il fut question d'évaluer et comparer les diverses intelligences artificielles vers les années 2020, que ce soit entre elles ou avec les humains et surtout leurs savoirs. 

L'humain, j'en suis un autre, semble quelque peu hanté par une volonté de conclure et c'est bien face à pareil défi, celui de proposer une "explication durable" des phénomènes, de leurs interactions et de leurs conséquences,  qu'il se retrouve limité. Les points fixes sur lesquels il appuie ses savoirs ressemblent à des chimères plus il les investigue profondément. 

Restent néanmoins certains fondamentaux : ma vie, la planète qui m'a vu éclore, mes descendants, etc...

Et puis, si je disparais, tout disparait... sans garantie que cette expérience ne fut qu'une illusion.

Personnellement mon modèle c'est la nature, vu sous cet angle cette notion de benchmark, enfantée par le milieu corporate américain de mon époque, ressemble à une impasse au sens où ce qu'on peut voir dans la nature ressemble plus à des interactions-collaborations qu'à des valorisations comparées, articulées sur des rapports de pouvoir et autres conventions à fond égoïste.

Auteur: Internet

Info: Diverses sources compilées par Mg

[ intraduisible ] [ mot-univers ] [ pas de point fixe ] [ balise ] [       standard ] [     point de référence ] [   base ] [ critère ] [  spécification ] [  canon ] [  convention ] [  principe directeur ] [     norme ] [     critère ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

On ne comprit point, non plus, pourquoi le prestige des hommes politiques et des gouvernants s’en allait diminuant chaque jour ; c’est qu’en réalité, eux aussi, n’étaient plus des chefs, mais de simples cellules différenciées d’un même organisme homogène.

La production dramatique qui reflète toujours exactement les mœurs du temps suivit ce mouvement général. On ne se soucia plus, comme autrefois, de construire une pièce exposant une idée générale ou décrivant un caractère humain éternel ; on écrivit de petites scènes successives, divertissantes, chacune dans le moment où on la jouait, mais sans lien nécessaire, sans idée d’ensemble. On les écrivit pour tel théâtre, pour tel public, pour tel interprète, pour telle saison, pour les nuances de la mode d’un jour. On souhaita le succès dans une minute déterminée et personne, dans ce temps de relativité, ne songea plus, comme autrefois, à l’immortalité.

À côté du théâtre proprement dit, une indication non moins précieuse fut donnée, à cette époque, par l’évolution caractéristique de la musique.

Au lieu d’une musique individuelle où l’art personnel du chanteur était seul en jeu, on préconisa, petit à petit, une orchestration symphonique où le chanteur ne jouait plus que le rôle d’un instrument secondaire. De même que, dans le spectre solaire, au-dessus des rayons colorés, visibles pour l’œil, se trouvent des rayons chimiques dont on constate indirectement la présence, il y eut, dans la musique comme dans la composition dramatique, une sorte de symphonie supérieure à la parole, inaccessible directement à l’être humain, dont l’existence était bien constatée scientifiquement mais dont on ne pouvait plus donner de définition directe, exacte et purement sensuelle.

Ce fut une sorte d’harmonie sociale ne correspondant plus au rythme individuel, dominant l’homme en l’enveloppant, une nouvelle "Marseillaise" scientifique sans charme, sans inspiration, sans harmonie mais harmoniquement juste suivant les lois de l’acoustique et qui appartenait en propre — on ne le comprit que bien plus tard — au colossal Léviathan, qui, peu à peu, développait sa formidable et complexe personnalité.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 99-100

[ dépersonnalisation ] [ totalitarisme ] [ égalitarisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hiérarchie

Il ne faut rien exagérer. La judéo-gangsterie américaine a beau raffiner son boucan énorme, c'est pas elle quand même qui décide des choses vraiment graves, celles qui engagent toute la juiverie. Pas du tout ! Dans les conciles décisifs de la politique juive mondiale, Washington compte pour du beurre. Le personnel politique judéo-américain s'est toujours, partout, démontré d'une connerie sans nom. Il n’a pas droit à la parole. C'est Londres-l'hypocrite qui garde la haute main, le pouvoir très absolu, (par l'intelligence service) de guerre et de paix. Washington ne rame qu'à la traine avec son quarteron marrant de féodaux de la conserve et du soutien-gorge, éberlués du dollar, vieux aventuriers goujatiers, exhibitionnistes, analphabets retraités dans les protocoleries gâteuses.

Washington-la-conne n'ose jamais, ne prend jamais sur la scène mondiale d'initiatives majeures. C'est toujours Londres qui la règle dans toutes ses allures, fringantes, endiablées, sournoises, sermonneuses.

C'est Londres aussi qui règle Moscou dans ses perversités geôlieres, ses partouzes d'aveux spontanés, autant, pas plus, mais pas moins qu'elle oriente tous nos Orients, nos loges pas souveraines, nos trébuchets ministériels, notre démocratie française haletante. Les sages de Londres ne demandent aux Judéo-américains, obtuses, dépravées, infantiles brutes, que leur pétrole surabondant, leur coton, leurs avions, leur cinéma, leur or, leur 70 pour 100 de l'industrie mondiale, leur inégalable tapagerie-bastringue, leur propaganderie abracadabrante, leur bluff cyclopéen. C'est tout. Le matériel en temps voulu, la hurlerie en temps voulu. Pas d'avantage.

On ne leur demande jamais d'idées, surtout pas d'idées, on leur en fait grâce. Les Judéos-américains sont célèbrement idiots, atterants de sottise, voyez Roosvelt, Otto Khan, Morgenthau, Filène, Barush, Rosenthal... Regardez ces têtes de cons... Sottise en personnes ! Londres se méfie de leurs idées pires que de la peste. Les Judéos-américains ne se mettent en branle qu'au commandement de la cité, pour déverser leur brocante, à toute berzingue, toute leur quincaillerie, le crédit, leurs huiles puantes, leur tintamarre, leurs filmeries, où on leur dit, ici, là-bas à l'endroit juste...

Tous les déclics de la guerre, de la paix, sont à Londres...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: l'école des cadavres (1938, 305 p.)

[ empire ] [ domination ] [ état profond ] [ lobby ] [ réseaux occultes ]

 
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faire face

V-A : Vous venez de l’évoquer à l’instant : il me semble que la peur est le seul véritable ennemi de l’homme. Ancré dans notre cerveau reptilien pour retentir comme une alarme dès que l’on est confronté à l’inconnu, la peur est donc forcément présente en voyage qui n’est, par principe, fait que d’inconnu. Vous vous êtes colleté à elle bien des fois. Si on ne peut la vaincre définitivement, comment êtes-vous parvenu à la tenir à distance ?

J-P B : Voici une question clé, passionnante. Oui, la peur est le grand ennemi et il m’a fallu faire, avec elle, un vrai et grand travail. De méditation. Mais attention, pas une méditation assis, immobile… En ce qui me concerne, la méditation transcendantale classique était encore une supercherie, une fuite. Quand je parle de méditer, je veux dire être totalement présent à l’instant, à ce qui se passe, être un avec le réel, at-ten-tif. Lorsque l’on n’est plus là à s’échapper en esprit, à se diviser entre ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas, ce qu’on redoute, le passé, le futur possible, etc., les lourdes valises de la peur se font moins pesantes et notre nature profonde commence alors à se révéler. J’ai vécu des situations très difficiles dans ma vie. Et lorsque j’étais présent à ce que je vivais, il y a eu des rires, des attitudes, des gestes inspirés qui ont désamorcé le danger, comme par enchantement. Avec la peur, rien n’est jamais acquis, elle demeure tapie dans l’ombre. Néanmoins, avec le temps, un espace s’est ouvert en moi ; je ne suis plus le même : j’aime réellement l’inattendu, la part qu’il prend dans nos vies. Quand on réalise cela, l’intègre, l’incarne, la peur émotionnelle, mentale, bat en retraite. Reste la peur physique que l’on peut chercher à apprivoiser ; un travail que j’effectue avec le vide, personnellement. En toutes choses, l’important est de mettre de l’Attention, de la Conscience et de faire face à ce qui se propose. En tous cas, je n’ai plus peur de la peur ! C’est déjà ça.

Auteur: Brouillaud Jean-Pierre

Info: http://www.voyageons-autrement.com/jean-pierre-brouillaud-l-illusion-du-handicap. Interview de Jerome Bourgine

[ affronter ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

carcan sociétal

Défense des minorités, contrôle de ses pulsions sexuelles, condamnation de toutes formes de violence, respect de l’environnement, tri de ses déchets… Aujourd’hui, l’individu est sommé de devenir toujours plus civilisé dans tous les compartiments de sa vie sociale, mais également privée. L’injonction à devenir un “bon citoyen” a supplanté celle d’être un “bon chrétien”. Les modalités ont changé mais le principe est le même. Si bien que l’individu doit se surveiller en permanence, en même temps qu’il doit dénoncer toute attitude ou propos “déviants”. Cela au nom du bien général et particulier car il en va de la Civilisation, de la Démocratie, de la République, etc. Sauf que c’est trop pour la plupart des gens. Ils n’en peuvent plus. On leur implante à chaque instant le sentiment d’être fautif et d’être coupable de l’être. C’est comme si on leur demandait d’adopter en permanence une hyène. Pour beaucoup, l’idéal démocratique apparaît psychiquement trop exigeant, surtout s’il doit être assimilé de force et rapidement. Ce n’est pas pour rien si des gens se défoulent sur Internet ou font des burn out. Comme le disait Philippe Muray, Freud nous a libérés du refoulement, mais qui nous libérera du défoulement ? Et je ne vous parle pas de la vogue du développement personnel, afin d’arriver à se sentir bien dans sa peau et dans son époque, preuve que c’est loin d’être évident. Ces comportements témoignent d’un malaise général. Tout le monde semble assis sur des oursins et ne plus rien supporter. D’ailleurs, tout le monde veut que ça change. Même les conservateurs appellent au “changement”. C’est comme une fuite en avant. Il s’agit là d’un symptôme qui, loin de remédier au problème, l’exprime et le renforce. De là que la moindre étincelle provoque aujourd’hui d’incroyables incendies qui, en temps normal, ne prendraient pas. Nous prenons feu de partout. En devenant toujours plus morale, la conscience contemporaine est devenue un immense champ de bataille qui cache un véritable champ de mines. Nos démocraties marchandes, où la maîtrise de soi se doit d’être toujours plus intériorisée, portent en germe des violences envers soi-même ou envers les autres d’autant plus terrifiantes qu’elles sont volcaniques. C’est le syndrome de la cocotte-minute.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas, 2022

[ étouffantes moralines ] [ sans échappatoire ] [ soupape manquante ]

 

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enfant-roi

Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...

Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.

Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.

Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.

Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".

Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée.

Auteur: Meirieu Philippe

Info:

[ consumérisme ]

 

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