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PMA pour toutes

L’exigence de légalisation du désir d’enfant trahit la volonté de puissance puérile et destructrice de l’individu-consommateur (alias "client roi", "enfant roi"). Le refus de toute règle, toute limite autre que "mon bon plaisir", abolit toute vie en société au profit de négociations interpersonnelles où chacun défend au mieux son intérêt. Ce retour à la barbarie, c’est ce que la philosophie politique nomme libertarisme. On voit que le "combat d’avant-garde" des parents d’intention et de leurs alliés technocrates macroniens ne risque pas de perturber le technocapitalisme, ni la marche des choses.

Si l’éthique change au gré des désirs et si les désirs sont des droits, il n’y a nulle raison de refuser l’hybridation avec des dispositifs "d’augmentation", ni cette "large marge de manœuvre dans le choix des modalités liées à leur épanouissement personnel" que réclament les transhumanistes.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alertez les bébés ! ", éditions Service compris, 2020, page 113

[ immanence du marché ] [ anarchisme ] [ logique marchande ] [ procréation médicalement assistée ] [ enfant-roi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

refus

On aime quelquefois mieux un Non qu'un Oui : un Non assaisonné contente plus certains caractères qu'un Oui sec. Il y a bien des gens qui ont toujours dans la bouche, non ; non est toujours la première réponse à ce qu'on leur demande : quoiqu'ils accordent après cela on ne leur en a point d'obligation, à cause du désagrément que l'on a d'abord essuyé. Il ne faut point brusquer un refus, mais disposer peu à peu à ne rien prétendre : il ne faut pas non plus refuser tout ; ce serait soustraire les gens à la dépendance. Qu'on laisse toujours quelque espérance pour l'avenir, laquelle adoucisse la tristesse d'un refus : que l'on substitue une manière honnête à la place de la chose que l'on n'accorde pas ; et que de bonnes paroles suppléent au défaut des effets.

Auteur: Gracian Y Morales Baltasar

Info: Maximes, Paris, Rollin fils 1730 <Maxime LXX Savoir refuser, p.79>

[ . ]

 

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anecdote

Un jour que Liszt et Rubini avaient annoncé leur concert dans une grande ville de France, amie intelligente de la belle musique, ils ne furent pas médiocrement surpris de ne trouver que cinquante auditeurs dans la salle. Rubini, maugréant, chanta comme un ange, et Liszt joua comme un Dieu; mais, voyant que l'assemblée était assez maussade : "Messieurs, dit-il et madame (il n'y en avait qu'une), je pense que vous avez assez de musique ; oserai-je maintenant vous prier de vouloir bien venir souper avec nous ? Il y eut un moment d'indécision parmi les cinquante, conviés ; mais comme, à tout prendre, cette proposition ainsi faite était engageante, ils n'eurent garde de la refuser. Le souper coûta à Liszt 1,200 fr. Les deux virtuoses ne reuouvelèrent pas l'expérience. Ils eurent tort.
Nul doute qu'au second concert la foule n'eût accouru... dans l'espoir du souper.

Auteur: Janin Gabriel-Jules

Info: Débats

[ argument ] [ publicité ]

 

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immanence

Certains écrivains romantiques interpréteront le livre d’Enoch d’une curieuse façon, mélangeant spiritualisme douteux et mysticisme social, le tout formant un édifiant exemple d’inversion spirituelle derrière laquelle se cache la griffe à peine voilée de la contre-initiation, puisque les anges déchus se sacrifieraient ici-bas pour apporter le bonheur à l’humanité. Il n’y aurait donc pas eu, selon eux, le péché originel si "Dieu" (ou la société, ou la bourgeoisie…) au lieu de refuser le bien-être au plus grand nombre, avait accepté d’être l’égal de tous. Si l’on suit ce genre de raisonnement, la seule voie pouvant amener au salut du monde serait celle de la révolte contre l’ordre divin. Les bases d’un occultisme prométhéen, pseudo-initiatique, étaient alors toutes tracées, ces thèmes contre-initiatiques dessinant la mythologie de base sur laquelle allaient se greffer les nombreuses théories conspirationnistes qui pulluleront sur la Toile à l’aube du XXIe siècle.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", pages 351-352

[ dévoiement ] [ récupération politique ] [ Hénoch ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

animal politique

Une grande différence qu’il y a, en effet, entre l’homme et l’animal, c’est que l’animal naît parfait, l’homme perfectible. [...]

Ébauché par la nature, l’homme est modelé par la société. L’homme est le chef d’œuvre de la civilisation.

Telle est la pensée du traditionaliste. [...] la tradition c’est le passé livrant au présent tout son trésor accumulé par les siècles. Et comprenant que c’est ce trésor qui nous élève à la dignité d’homme, de quels soins ne devrons-nous pas l’entourer !

L’individualiste croit prouver sa tendresse pour l’homme en concentrant toute son attention sur l’individu. Nous, qui disons que l’homme n’est homme qu’en tant qu’il porte en lui le passé, le conservant ainsi pour l’avenir, c’est aussi par tendresse pour l’homme, mais par tendresse prévoyante que nous refuserons de considérer l’homme en dehors de ce qui le prolonge dans le temps.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, pages 50-51

[ transmission générationnelle ] [ essentialité ]

 
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désinvolture

"Le temps c’est de l’argent" - on invoque sur les affiches l’autorité de Lénine pour cette phrase étonnante ; ce sentiment est tellement étranger aux Russes. Ils musardent à tout propos. (On dirait que les minutes sont un tord-boyau dont ils ne peuvent jamais se rassasier, ils sont grisés par le temps.) Lorsqu’on tourne une scène pour un film dans la rue, ils oublient pourquoi ils sont sortis, où ils vont. Ils font escorte pendant des heures et arrivent hagards au bureau. […] L’unité de temps est au fond le "seïtchass". Cela signifie "tout de suite". C’est une réponse qu’on peut entendre selon les cas dix, vingt, trente fois, et on peut perdre son temps avec elle pendant des heures, des jours ou des semaines, avant que n’arrive ce qu’on vous a promis. C’est qu’on entend bien peu facilement la réponse "non". On laisse au temps le soin de refuser.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Moscou" in Images de la pensée, pages 47-48

[ approximation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Les gens qui éprouvent le besoin impérieux de lire lorsqu'ils se trouvent au coeur d'une foule ou dans les transports en commun ne savent pas qu'ils adoptent un parangon de l'attitude autistique.

La lecture est un repli sur le monde intérieur de l'imagination et de la représentation mentale ; en lisant un livre en public, on se coupe de la réalité qui nous entoure parce qu'elle nous agresse par ses bruits, ses odeurs, ses images, ses mouvements spasmodiques ; lire en public, c'est refuser le contact avec autrui. Bien sûr, lire un livre permet de passer le temps tout en se distrayant ou se cultivant. Mais au coeur de la masse mouvante du peuple, lire un livre équivaut souvent à protéger sa bulle individuelle, à fermer les frontières, à ériger des barrières et à tenir à distance les quidams indésirables. Et pourtant qui osera dire que lire est un comportement pathologique ?

Auteur: Vall David

Info: De chair et de marbre

[ bouquiner ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rationalisation

On peut dire, jusqu’à un certain point, que toute morale qui s’est exprimée jusqu’à présent dans la tradition philosophique a en somme pris pour base ce que l’on pourrait appeler la tradition hédoniste. Celle-ci consiste à établir une sorte d’équivalence entre ces deux termes, le plaisir et l’objet – au sens où l’objet est l’objet naturel de la libido, au sens où il est un bienfait. Il s’agit en fin de compte d’admettre le plaisir an rang des biens cherchés par le sujet, au rang du souverain bien, voire même de s’y refuser, mais avec le même critère.

Quand on est engagé dans le dialogue de l’École, la tradition hédoniste de la morale cesse de surprendre, on ne s’aperçoit plus de ses paradoxes. Pourtant, en fin de compte, quoi de plus contraire à ce que nous appellerons l’expérience de la raison pratique que cette prétendue convergence du plaisir et du bien ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 15

[ philosophie ] [ jouissance ] [ fausse évidence ]

 

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division primordiale

L’impératif catégorique est donc de refuser toute unité au départ, car c’est à nous de la réaliser. Ceci à rebours non seulement du poids de l’univers, mais surtout de notre propre faiblesse ; car l’horreur du vide nous pousse à fuir une condition humaine vouée à l’ignorance, l’impuissance, et la finitude. Ce pourquoi depuis toujours la société assure à ses membres non seulement la sécurité matérielle grâce à sa science, mais dans la mesure où celle-ci ne le peut, la sécurité morale par la culture. Depuis dix mille ans, les sociétés fournissent à la masse des individus qui les composent, travaillés par le sentiment de leur néant, les divers stupéfiants qui les réintègrent au centre d’un cosmos unifié. Peu importe que ces divers tranquillisants culturels soient vendus par l’Académie, l’Église, la Magie, scientifique ou non. A l’esprit libre de chacun d’ouvrir une brèche dans ce rempart millénaire qui nous protège du vertige en nous emprisonnant.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 317

[ anarchie spirituelle ] [ anti-idéalisme ]

 

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différence

Pour Schopenhauer, le pessimisme est la croyance selon laquelle, dans le pire des mondes, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue et approuvée. D’après cette doctrine, il faut refuser la vie, et cela signifie en même temps l’étant comme tel dans son entier. Pour Nietzsche, c’est là le "pessimisme de la faiblesse". Celui-ci ne voit partout que le noir, ne trouve partout que des raisons d’échec, et prétend savoir que tout se produira dans le sens d’un échec universel. Le pessimisme de la force, au contraire, en tant que force, ne se fait pas d’illusions non plus, mais envisage le danger, sans vouloir le dissimuler ni le retoucher. Il devine ce qu’il y a de funeste à se résigner, à guetter toujours le retour de ce qui a été jusqu’ici. Il pénètre analytiquement les phénomènes et postule la prise de conscience des forces et des conditions qui sont nécessaires pour dominer malgré tout la situation historique.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Le mot de Nietzsche "Dieu est mort"" in Chemins qui ne mènent nulle part, pages 270-271

[ résistance ] [ insurrection ]

 
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