Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 98224
Temps de recherche: 0.1195s

microbiologie

Découverte d'un organisme-limite

Dans les profondeurs du vivant, là où s'effacent les frontières entre la vie organisée et ses vestiges les plus élémentaires, une entité singulière voit le jour : Candidatus Sukunaarchaeum mirabile . Cette archée énigmatique, détentrice d'un génome à peine supérieure à 238 000 paires de bases – un chiffre dérisoire qui pulvérise les enregistrements antérieurs de parcimonie génétique –, apparaît comme l'incarnation d'un extrême biologique. Ce minimalisme ne fait pas qu'intriguer ; il ébranle la notion même de ce qu'est une cellule vivante.

Le cœur nu de la réplication

Dépouillé de la quasi-totalité des voies métaboliques propres aux cellules traditionnelles, cette archée ne conserve que l'essentiel : la machinerie nécessaire à la réplication de son matériel génétique, à la transcription et à la traduction, soit le strict noyau de la reproduction. Tout le reste – ces raffinements qui témoignent d'une vie autonome – lui échappe, l'obligeant à vivre aux crochets d'un hôte. En cela, Sukunaarchaeum s'apparente à une frontière : ni tout à fait cellule, ni tout à fait virus, mais présence suspendue sur le fil ténu du vivant.

Une énigme phylogénétique

L'étude de ses parents, dressée par l'arbre phylogénétique, révèle que cet être s'inscrit sur une branche jusqu'alors inconnue des archées, son lignage glissant dans les interstices inexplorés des classifications existantes. D'innombrables similitudes génomiques entraînent l'existence d'un clade entier, tapi dans l'ombre des grands inventaires microbiens, un monde génétique discret prêt à bouleverser nos schémas.

Questions évolutives et conceptuelles

L'éclosion de cette créature pose, dès lors, mille questions à la science : où situer la frontière de la vie ? Jusqu'où peut-on réduire l'organisation cellulaire avant de basculer dans l'inertie virale ? Par sa seule existence, cette archée minimaliste interroge la genèse du vivant, le cheminement évolutif vers la simplicité extrême et jusqu'à la définition même de la " cellule ". Elle s'affirme ainsi comme un jalon conceptuel d'une portée rare.

Un parasite au destin singulier

C'est dans la relation intime et asymétrique qu'elle tisse avec un dinoflagellé — Citharistes regius — que cette archée, première de son espèce à être reconnue comme parasite parmi les siennes, déploie son étrange mode d'existence. Cette singularité parasitaire éclaire d'un jour paradoxal la diversité du monde archéal.

Portée universelle

Ce récit, à la croisée des domaines — de la biologie évolutive à l'astrobiologie —, nous contraint à rouvrir le débat sur les seuils du vivant. Sur cette ligne de crête, Sukunaarchaeum mirabile remet en cause bien des dogmes et laisse miroiter la promesse d'autres découvertes, d'autres audaces qui viendront bouleverser nos représentations du vivant, de sa naissance et de ses destins.

En somme, Sukunaarchaeum est une incarnation poétique et radicale de la simplicité extrême, et s'offre comme un miroir énigmatique, tendu à notre compréhension des limites, des origines et des architectures possibles de la vie sur Terre — et au-delà.

On peut aussii dire que Sukunaarchaeum, par son statut de parasite/holoparasite doté d'un ultra-miniaturisme génomique, préfigure – ou plutôt illustre de manière contemporaine – des étapes critiques de la transition évolutive vers l'endosymbiose : perte d'autonomie, spécialisation, intégration croissante des fonctions dans un complexe hôte-symbiote, franchissant la limite entre agent vivant indépendant et composant cellulaire semi-autonome

Auteur: Internet

Info: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2025.05.02.651781v1.full - synthèse de perplexity.ai

[ pré-endosymbiose ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

imagination

Et précisément, tandis qu'il écoutait, la maison remua. Car les vieilles maisons bougent dans leur sommeil, semblables aux membres rêveurs, pleins de souvenirs, des très vieilles gens. Les armoires chuchotent, les marches pleurent doucement au souvenir murmuré des bruits de pas qui depuis longtemps ont quitté la terre. Les cheminées peinent doucement dans les ténèbres sous le poids de vieux bas de Noël fantomatiques. Les solives et les traverses et les chevrons s'arc-boutent légèrement comme les côtes fragiles des vieilles femmes dans leur sommeil, comme le ferait le bruit des chaussons usés dans les couloirs.

Auteur: Grubb Davis

Info: La Nuit du chasseur

[ vieux logis ] [ hanté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vieillir

Quelque chose se meurt. Le monde que j'ai quitté a disparu dès que je lui ai tourné le dos. J'ai cru, l'habitant et y ayant enterré comme un trésor, mon enfance, qu'il était devenu indestructible par la seule grâce de ce don. j'ai cru à sa loyauté éternelle pour mon existence passée. Rien n'était plus chimérique : le monde jadis aimé n'a pas signé de pacte de fidélité. Sitôt m'en étais-je absenté qu'il s'éloignait déjà dans le tunnel du temps. Je regarde sa ruine : ce qui m'attriste dans ces moments-là n'est pas le fait que ce monde ait été détruit : ce monde était vivant, c'est à dire mortel ; ce qui me chagrine, c'est qu'il ait été détruit si facilement quand je pensais lui avoir donné les ressources pour tenir.

L'exilé est obsédé par la séparation géographique, l'éloignement dans l'espace. C'est pourtant le temps qui fonde l'essentiel de sa solitude ; et il accuse les kilomètres alors que ce sont les jours qui le tuent. J'aurais pu supporter d'être à des milliards de bornes du visage parental si j'avais eu la certitude que le temps glisserait sur lui sans lui nuire. Mais c'est impossible ; il faut que les rides se creusent, que la vue baisse, que la mémoire flanche, que des maladies menacent.

Auteur: Mbougar Sarr Mohamed

Info: La plus secrète mémoire des hommes

[ isolement ] [ transformation ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

signaux incarnés

Ce qui m’intéresse, c’est ce qui peut advenir causalement dans l’Univers. Je pense qu’il existe beaucoup de processus possibles, mais qui ne se produisent simplement pas. Ce que fait la biologie, c’est qu’elle parvient, d’une certaine manière, à provoquer l’occurrence de choses qui n’auraient pas lieu en dehors du processus biologique. […] Je pense qu’il y a une connexion profonde entre l’information et la causalité.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: interview dans le podcast Mindscape, épisode 79, 2020

[ cause-effet ]

 
Commentaires: 20
Ajouté à la BD par miguel

abiotique-biotique

L’origine de la vie pourrait correspondre à une transition physique associée à un changement de structure causale, où l’information acquiert une efficacité causale directe et contextuelle sur la matière où elle est incarnée.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: "  The Algorithmic Origins of Life ", Journal of The Royal Society Interface, 2013

[ énactions ] [ transductions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

biologie évolutive

La vie, c’est l’information qui se propage à travers la matière.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: Consciocentric.com - quotes

[ définition ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

patriotisme

On peut aimer la France pour la gloire qui semble lui assurer une existence étendue au loin dans le temps et l'espace. Ou bien on peut l'aimer comme une chose qui, étant terrestre, peut-être détruite, et dont le prix est d'autant plus sensible.

Ce sont deux amours distincts ; peut-être, probablement, incompatibles, quoique le langage les mélange. Ceux dont le cœur est fait pour éprouver le second peuvent, par la force de l'habitude, employer le langage qui ne convient qu'au premier.

Le second seul est légitime pour un chrétien, car seul il a la couleur de l'humilité chrétienne. Il appartient seul à l'espèce d'amour qui peut recevoir le nom de charité. Qu'on ne croie pas que cet amour puisse seulement avoir pour objet un pays malheureux.

Le bonheur est un objet pour la compassion au même titre que le malheur, parce qu’il est terrestre, c’est-à-dire incomplet, fragile et passager. Au reste il y a malheureusement toujours dans la vie d’un pays un certain degré de malheur.

Qu’on ne croie pas non plus qu’un tel amour risquerait d’ignorer ou de négliger ce qu’il y a de grandeur authentique et pure dans le passé, le présent et les aspirations de la France. Bien au contraire. La compassion est d’autant plus tendre, d’autant plus poignante, qu’on discerne davantage de bien dans l’être qui en est l’objet, et elle dispose à discerner le bien. Quand un chrétien se représente le Christ en croix, la compassion en lui n’est pas diminuée par la pensée de la perfection, ni inversement. Mais d’un autre côté, un tel amour peut avoir les yeux ouverts sur les injustices, les cruautés, les erreurs, les mensonges, les crimes, les hontes, contenus dans le passé, le présent et les appétits du pays, sans dissimulation ni réticence, et sans en être diminué ; il en est rendu seulement plus douloureux. Pour la compassion, le crime lui-même est une raison, non pas de s’éloigner, mais de s’approcher, pour partager, non pas la culpabilité, mais la honte. Les crimes des hommes n’ont pas diminué la compassion du Christ. Ainsi la compassion a les yeux ouverts sur le bien et le mal et trouve dans l’un et l’autre des raisons d’aimer. C’est le seul amour ici-bas qui soit vrai et juste. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 219

[ définition ] [ imperfections ] [ totalisant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

colonisation

La France a un Empire, et par suite, quelle que soit la position de principe adoptée, il en découle des problèmes de fait qui sont très complexes et très différents selon les localités. Mais il ne faut pas tout mélanger. Il se pose d'abord une question de principe ; et même quelque chose de moins précis encore, une question de sentiment. Dans l'ensemble, un Français a-t-il lieu d'être heureux que la France ait un Empire, et d'y penser, d'en parler avec joie, avec fierté, et sur le ton d'un propriétaire légitime ?

Oui, si ce Français est patriote à la manière de Richelieu, de Louis XIV ou de Maurras. Non, si l'inspiration chrétienne, si la pensée de 1789 sont indissolublement mélangées à la substance même de son patriotisme. Toute autre nation avait à la rigueur le droit de se tailler un Empire, mais non pas la France ; pour la même raison qui a fait de la souveraineté temporelle du pape un scandale aux yeux de la chrétienté.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 214

[ conceptions antagonistes ] [ question ] [ sacré-profane ] [ définition ] [ Gaule ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

engagement militaire

Chaque individu dans la population doit au pays la totalité de ses forces, de ses ressources, et sa vie même, jusqu’à ce que le danger soit écarté. Il est désirable que les souffrances et les périls soient répartis à travers toutes les catégories de la population, jeunes et vieux, hommes et femmes, bien portants et mal portants, dans toute la mesure des possibilités techniques, et même un peu au-delà. Enfin l'honneur est tellement lié à l'accomplissement de cette obligation, et la contrainte extérieure est tellement contraire à l'honneur, qu'on devrait bien autoriser ceux qui le désirent à se soustraire à cette obligation ; on leur infligerait la perte de la nationalité, et de plus soit l'expulsion avec interdiction de revenir jamais dans le pays, soit des humiliations permanentes comme marque publique qu'ils sont sans honneur. 

Il est choquant que le manquement à l’honneur soit puni de la même manière que le vol et l’assassinat. Ceux qui ne veulent pas défendre leur patrie doivent perdre, non pas la vie ni la liberté, mais purement et simplement la patrie. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 209

[ armée ] [ devoir ] [ châtiment ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

état-providence

L’État avait cessé d’être [avant la seconde guerre mondiale], sous le nom de nation ou de patrie, un bien infini, dans le sens d’un bien à servir par le dévouement. En revanche il était devenu aux yeux de tous un bien illimité à consommer. L’absolu lié à l’idolâtrie lui est resté attaché, une fois l’idolâtrie effacée, et a pris cette forme nouvelle. L’État a paru être une corne d’abondance inépuisable qui distribuait les trésors proportionnellement aux pressions qu’il subissait. Ainsi on lui en voulait toujours de ne pas accorder davantage. Il semblait qu’il refusât tout ce qu’il ne fournissait pas. Quand il demandait, c’était une exigence qui paraissait paradoxale. Quand il imposait, c’était une contrainte intolérable. L’attitude des gens envers l’État était celle des enfants non pas envers leurs parents, mais envers des adultes qu’ils n’aiment ni ne craignent ; ils demandent sans cesse et ne veulent pas obéir.

Comment passer tout d’un coup de cette attitude au dévouement sans bornes exigé par la guerre ? Mais même pendant la guerre les Français ont cru que l’État avait la victoire quelque part dans ses coffres, à côté des autres trésors qu’il ne voulait pas se donner la peine de sortir. On a tout fait pour encourager cette opinion, comme en témoigne le slogan : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts. »

La victoire va libérer un pays où tous auront été presque exclusivement occupés à désobéir, pour des motifs bas ou élevés. On a écouté la radio de Londres, lu et distribué des papiers interdits, voyagé en fraude, caché du blé, travaillé le plus mal possible, fait du marché noir, on s’est vanté de tout cela entre amis et en famille. Comment fera-t-on comprendre aux gens que c’est fini, que désormais il faut obéir ?

On aura aussi passé ces années à rêver de rassasiement. Ce sont des rêveries de mendiants, en ce sens qu’on ne pense qu’à recevoir de bonnes choses sans aucune contre-partie. En fait, les pouvoirs publics assureront la distribution ; comment éviter alors que cette attitude de mendiant insolent, qui déjà avant-guerre était celle des citoyens envers l’État, ne devienne infiniment plus accentuée ? Et si elle prend pour objet un pays étranger, par exemple l’Amérique, le danger est encore bien plus grave. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 198-199

[ socialisme ] [ infantilisation ] [ renversement ] [ revendications ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson