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jugement dernier

A cette heure, il y avait aussi, partout, des hommes qui arrivaient en vue de la mort. Ceux qui s’étaient gouvernés par des principes, et ceux qui, mollement, s’étaient abandonnés aux hasards, ceux qui s’étaient torturés pour rien et ceux qui n’avaient eu d’autre souci que jouir, ceux qui avaient fait le mal et ceux qui ne l’avaient pas fait, tous, quand ils arrivaient en vue de la Grande Muraille, prenaient entre eux une ressemblance qui était un aveu. On ne voyait plus bien en quoi ils différaient et avaient différé les uns des autres. On voyait moins encore à quoi il leur avait servi de chercher à différer, de chercher à dépasser, de vouloir ceci plutôt que cela, de croire ceci plutôt que cela ; tout cela, en fin de compte, était la même chose ; cela n’avait été, pour les uns comme pour les autres, qu’une façon de passer le temps, et maintenant ces hommes, qui avaient marché disséminés et hostiles, se rapprochaient et se groupaient comme font des hommes qui sont obligés de passer par la même porte.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, pages 295-296

[ absurdité ] [ indifférenciation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

culpabilisation

William Atkins, 14 ans, originaire de Sutton Coldfield au Royaume-Uni, voulait savoir s’il était possible qu'un œuf de supermarché soit fécondé ou non. L’adolescent s’est procuré un incubateur sur eBay, ainsi qu’une demi-douzaine d’œufs de canard. Soixante-douze heures après, un cœur battant transparaissait à travers la coquille, et vingt-huit jours plus tard, un caneton apparut.

Le cas de William et son canard peut nous alarmer. Qui ne s’est jamais demandé en cassant en œuf si un poussin allait en sortir? Mais en même temps, nous mangeons souvent des œufs sans vraiment réfléchir à ce qu’ils sont ou pourraient être. "Les gens ont une double relation avec les œufs", explique au Guardian Mark Diacono, auteur du manuel Chicken & Eggs: River Cottage Handbook.

[...]

Votre œuf au plat aurait donc pu avoir un autre destin, même si "tout cela concerne le potentiel plutôt que la réalité, précise Mark Diacono. Ça nous rappelle que les œufs ont la capacité de vivre. Cela ne signifie pas que nous devrions tous devenir des végétaliens, mais ça nous encourage à réévaluer notre relation avec la nourriture."

Auteur: Slate.fr

Info: "Chaque boîte d'oeufs contient-elle un poussin en devenir?", https://www.slate.fr/story/173733/boite-oeufs-poussin-en-devenir?utm_source=Ownpage&_ope=eyJndWlkIjoiZDQ1M2YyYWIyN2FhZWVjYWYzMzU1YzQzOWUyZmI5OGIifQ%3D%3D

[ suspicion généralisée ] [ alimentation ] [ anecdote ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

judaïsme

Les juifs sont le cas de résilience d'un groupe au milieu des autres groupes humains. D'abord ils se sont isolés par leur statut - véritable ou pas - d'élus. Ceci ajouté au fait qu'ils ont tué Jésus (fondateur, malgré lui, d'une secte qui a vaguement fait parler d'elle depuis lors) leur a amené - lors des grandes frustrations populaires - une haine générale. Ainsi a-t-on vu apparaître ce magnifique cas de survie de toute une communauté - judaïsme
Cette résilience, normale chez n'importe quel groupe agressé, est renforcée par trois modes de fonctionnement très importants :
1) La qualité juive ne se transmet que par les femmes ? ...
2) Ils n'acceptent pas - en général - les gens d'autre confession, sauf par mariage, alliance qui demandera au non-juif bien des efforts pour être accepté. Certaines mauvaises langues prétendent qu'ils acceptent les goys que quand ceux-ci sont riches ou ont des positions importantes dans un système social
3) L'éducation, primordiale chez eux, programme très efficacement leur descendance. "On fait danser les ours" a dit Leibniz. Tout ceci donne une race plutôt dure à cuire.

Auteur: Mg

Info: Parole de Piotr-Idriss Smith Lee 2000

 

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contemplation

"Pourquoi regardez-vous toujours les choses sous un angle aussi terriblement prosaïque ? […] Il me semble que votre prosaïsme vous empêche de voir la beauté ; vous détruisez la beauté comme ces garçons qui, en attrapant les papillons, font disparaître la poudre de leurs magnifiques ailes."

Il secoua la tête.

"La beauté a un sens, mais auparavant je l'ignorais. Je me contentais d'accepter la beauté comme une chose dénuée de sens ; elle était simplement là, sans rime ni raison. Je ne connaissais rien à la beauté. À présent je sais, ou plutôt je commence à savoir. Cette herbe est plus belle pour moi maintenant que je sais pourquoi elle est une herbe, et quelle chimie du soleil, de la pluie et de la terre l'a fait devenir ce qu'elle est. La vie d'un brin d'herbe est un vrai roman, savez-vous, et même un roman d'aventures. J'en palpite rien que d'y penser. Lorsque je songe au jeu de l'énergie et de la matière, et au formidable combat qu'elles se livrent, j'ai l'impression que je pourrais écrire une épopée sur l'herbe.

Auteur: London Jack

Info: Martin Eden, Chapitre XIV

[ émerveillement ] [ profondeur ] [ hyper-complexité ] [ splendeur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

individualisme

La publicité se met du côté de la femme (ou fait semblant) contre l’oppression masculine, du côté de l’enfant contre l’autorité de ses aînés. Il est logique, du point de vue de la création de la demande que les femmes fument et boivent en public, qu’elles se déplacent librement, qu’elles affirment leurs droits au bonheur, plutôt que de vivre pour les autres. L’industrie de la publicité encourage ainsi une pseudo-émancipation qu’elle flatte en lui rappelant insidieusement “Tu reviens de loin, ma belle”, sur une marque de cigarette, et déguise sa liberté de consommer en autonomie authentique. De même, elle encense et glorifie la jeunesse dans l’espoir d’élever les jeunes au rang de consommateurs de plein droit, avec téléphone, télévision, appareil haute-fidélité dans sa chambre. L’“éducation” des masses a altéré l’équilibre des forces au sein de la famille, affaiblissant l’autorité du mari vis-à-vis de sa femme, et celle des parents vis-à-vis de leurs enfants. Mais si elle émancipe femmes et enfants de l’autorité patriarcale, ce n’est que pour mieux les assujettir au nouveau paternalisme de la publicité, des grandes entreprises industrielles et de l’État.

Auteur: Lasch Christopher

Info: La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion

[ libération illusoire ] [ société de consommation ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

superstitions

Remettre en cause les croyances d'une personne, c'est remettre en cause sa dignité, son standing et son pouvoir. Et lorsque ces croyances ne reposent que sur la foi, elles sont chroniquement fragiles. Personne ne s'offusque de la croyance que les pierres tombent vers le bas plutôt que vers le haut, parce que toute personne saines d'esprit peut le voir de ses propres yeux. Il n'en va pas de même pour la croyance que les bébés naissent avec le péché originel, que Dieu se décompose en trois entités ou qu'Ali est le deuxième homme le plus divinement inspiré après Mahomet. Lorsque les gens organisent leur vie autour de ces croyances, et qu'ils réalisent ensuite que d'autres personnes semblent très bien s'en passer - ou pire, qu'elles les réfutent de manière crédible - ils risquent de passer pour des idiots. Puisqu'on ne peut pas défendre une croyance basée sur la foi en persuadant les sceptiques qu'elle est vraie, les fidèles sont susceptibles de réagir à cette incrédulité avec rage, et peuvent essayer d'éliminer cet affront à tout ce qui donne un sens à leur vie.

Auteur: Pinker Steven

Info: The Better Angels of Our Nature: Why Violence Has Declined

[ religions réconforts ] [ tolérance ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

idiomes

Le langage fonctionne de deux façons : il nous ouvre une petite fenêtre sur l’existence d'un monde indépendant, mais (via ses structures et son vocabulaire propres) il détermine comment nous voyons ce monde. On pourrait avancer que l’action du langage sur notre réalité est restrictive, réductrice, limitante, et peut-être trompeuse. C’est bien le cas. " Le menu n’est pas le repas ". Mais plutôt que de répudier le langage et de marmonner des Vérités Indicibles, nous devons retourner au cœur du langage. Faire du langage une clairvoyance, se libérer grâce à lui et trouver en lui le prisme d’une vision du monde qui nous transcende, cela revient à extrêmement bien connaître l’esprit et le langage, et à jouer avec leurs nombreuses possibilités sans nourrir d’attachement particulier envers elles. En procédant ainsi, une langue dévoile des surprises et des aspects qui nous émerveillent. La créativité n’est pas une chose externe que le poète apporte au langage, mais elle est la fonction d’une lecture double ; un motif caché ou inaperçu dans la fabrique du monde est mis au grand jour depuis les profondeurs du langage.

Auteur: Snyder Gary

Info:

[ retournement ] [ mise en question ] [ dualité ] [ renversement ] [ distanciation ] [ système fermé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

J'ai presque peur, en vérité,

Tant je sens ma vie enlacée

À la radieuse pensée

Qui m'a pris l'âme l'autre été,



Tant votre image, à jamais chère,

Habite en ce coeur tout à vous,

Mon cœur uniquement jaloux

De vous aimer et de vous plaire ;



Et je tremble, pardonnez-moi

D'aussi franchement vous le dire,

À penser qu'un mot, un sourire

De vous est désormais ma loi,



Et qu'il vous suffirait d'un geste.

D'une parole ou d'un clin d'oeil,

Pour mettre tout mon être en deuil

De son illusion céleste.



Mais plutôt je ne veux vous voir,

L'avenir dût-il m'être sombre

Et fécond en peines sans nombre,

Qu'à travers un immense espoir,



Plongé dans ce bonheur suprême

De me dire encore et toujours,

En dépit des mornes retours,

Que je vous aime, que je t'aime !

Auteur: Verlaine Paul

Info: la bonne chanson et autres poèmes (1870, 318 p.)

[ passion ] [ romantisme ] [ dimension sacrificielle ]

 

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lire

En effet, Umberto Eco postule qu’il existe deux types de textes : des textes "ouverts" et des textes "fermés". Les textes dits fermés ne laissent pas vraiment place à une interaction entre le texte et le lecteur, car il y a peu de place pour les interprétations dans ce genre de textes. Le lecteur est plutôt amené à "suivre" le texte et ainsi accepter les idées que ce dernier lui suggère. Tout au contraire, les textes "ouverts" sont des textes qui laissent, peu ou prou, le lecteur libre de faire des interprétations. Ce dernier est donc amené à formuler des hypothèses et à faire des interprétations tout en étant inconsciemment guidé par le texte. De fait, même si ce dernier garde un sens implicite que le lecteur doit trouver, le texte est toujours guidé et contrôlé par l’auteur à travers les indications lexico syntaxico sémantiques qui constituent l’artéfact. Ces interprétations sont possibles car les textes "ouverts" prévoient et guident le lecteur dans ses multiples interprétations. Nous constatons donc que les textes "ouverts" sont propices aux mouvements coopératifs entre le lecteur et le texte. 

Auteur: Internet

Info: de Fuzeiro Carla et Dubre Deborah, A propos de la théorie du Lecteur Modèle d’Umberto Eco. In leur mémoire de fin de cycle : Un loup c'est méchant, parce que c'est pas gentil ! Lire et comprendre un album de jeunesse : l'encyclopédie personnelle à l'épreuve de l'empirie (2P/3P et 6P)

[ lecteur orienté ] [ dualité sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cauchemar

Une brume d’un bleu pastel délicat stagne, accumulée au fond des vertigineuses tranchées qui s’ouvrent entre les parois verticales et parallèles des hautes façades, comme coupées au couteau dans une unique matière d’un brun noir. Elle enveloppe dans une transparence veloutée le flot docile des voitures semblable à quelque migration d’insectes. Précédées par les pinceaux de leurs phares, eux-mêmes veloutés, elles viennent s’accumuler aux croisements, s’immobilisent, repartent, s’égrènent, s’immobilisent de nouveau dans une sorte d’irréel silence, comme si le grondement qui s’élève de l’énorme ville, uniforme, étale pour ainsi dire, recouvrait ou plutôt absorbait indistinctement les millions de bruits confondus dans une unique et formidable rumeur, vaguement inquiétante, déchirée de loin en loin par le sporadique hululement de sirènes (police, ambulances, pompiers ?), croissant, s’exaspérant, strident, décroissant, mourant. Comme des cris de folles, d’oiseaux exotiques, ou les cornes de navires en perdition. Comme si la ville elle-même criait. Comme si, par intervalles, l’étincelant et orgueilleux amoncellement de cubes et de tours agonisait sans fin dans une sorte de diamantine apothéose, relançait de moment en moment vers le ciel opaque de longs signaux d’alarme, d’angoisse.

Auteur: Simon Claude

Info: Le jardin des plantes

[ irréalité ] [ léviathan ] [ sonorité ] [ trafic ] [ obscurité ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin