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rémanence

- Prenant d'avance le contre-pied de tous ses avatars, le premier romantisme annonçait que "l'idée de la poésie" serait "la prose" (selon la phrase qu'aime citer Philippe Lacoue-Labarthe). Cette annonce ne vaut-t-elle pas encore aujourd'hui ? Le goût de la poésie pour les objets partiels, son fétichisme formel lui font périodiquement toucher sa limite : est-ce qu'ils ne l'invitent pas ainsi à une sorte d'autodépassement, c'est-à-dire de "prosaïsation" ?



- Non seulement l'annonce romantique de la "prose" vaut encore aujourd'hui, mais il est certain que nous sommes plus que naguère sous son injonction, ou, si l'on préfère, devant son invite (comme on dirait en langue d'ordinateur, "à l'invite POE.SIE\>, entrez cd PRO\SE...").

Auteur: Nancy Jean-Luc

Info: "Compter avec la poésie", in "Revue de littérature générale", éd. P.O.L., p. 246

[ littérature ] [ informatique ] [ citation ] [ modes d'écriture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mai 68

La presse écrite ne vaut guère mieux. Minute, dans une prose rappelant les heures les plus sombres de l'histoire de France, assure que nombre de jeunes français, dans un geste de salubrité publique, seraient prêts à accompagner Cohn-Bendit à la frontière, pour ne pas abandonner la rue à la chienlit des enragés. L'aurore voit dans ces événements la "main de véritables commandos sur le mode "prochinois", conduits par "des meneurs étrangers". L'Humanité, jouant les Ponce Pilate, renvoie dos à dos les forces de répression avec leurs matraques et les aventuriers gauchistes ... Le Figaro fait de ces étudiants des "jeunes relevant de la correctionnelle plutôt que de l'université. Le Parisien titre "Paris en état de siège"

Auteur: Cortanze Gérard de

Info: Laisse tomber les filles

[ presse conservatrice ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lire

La fiction développe l'empathie. Quand vous regardez la télé ou un film, vous voyez des choses qui arrivent à d'autres gens. La fiction en prose est une construction que vous bâtissez à partir de vingt-six lettres et d'une poignée de signes de ponctuation ; vous et vous seul, en utilisant votre imagination, vous créez un monde, vous le peuplez et vous voyez par d'autres yeux. Vous avez l'occasion d'éprouver des choses, de visiter des lieux et des mondes que vous ne connaîtriez jamais autrement. Vous apprenez que tous les gens autour de vous sont des moi, eux aussi. Vous êtes quelqu'un d'autre et, lorsque vous regagnez votre propre monde, vous allez en être légèrement changé.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Conférence de l'auteur sur la défense de la lecture et des bibliothèques

[ littérature ] [ onirisme ]

 

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écriture

C'est grâce à Holan, autant qu'à Michaux, que j'ai compris que certaines visites que la vie nous rend sont si mystérieuses qu'elles doivent prendre la forme d'un poème, que la prose la plus éclatante ne rendrait justice ni à leur transparence ni à leur opacité qui sont forcément voisines puisque nous ne comprenons pas la transparence mais pouvons seulement la flairer comme un limier flaire un gibier dont il sait qu'il n'est pas pour lui. Ce sont eux qui m'ont, sur le tard, conduit à écrire des poèmes, non par ambition littéraire, mais pour survivre et mieux vivre, sachant, à travers eux, que la poésie est le seul antidote contre la solitude et la mort.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: Oeuvres complètes, p. 885

[ indicible ] [ poésie ]

 

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torpeur

Une impression cotonneuse, comme celle qui embrume subtilement mon esprit, s’empare de chacun de mes membres pour les maintenir à hauteur de tête, siège possible de l’inconscient au travail. Ainsi étendu à l’horizontale – bien que ce repère lui-même ait perdu de sa pertinence –, je tente de m'accommoder de postures peu naturelles, de me mouvoir en brassant l’air épais, comme le ferait un bébé nageur, davantage focalisé sur son instinct de survie que sur ses repères terrestres. L’élément onirique rejoint l’élément aqueux, symbiose parfaite du réel et de l’imaginaire. Tout est fluide, amorti, assourdi. Je me laisse porter autant que je lutte ; le lâcher-prise n’a jamais été aussi étranger à ma conviction d’être pensant.

Auteur: Pantalé Bastien

Info: Épidermiques et autres humanités (Pensées, prose et pulsations) - T]Rêve

[ somnolence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

Le rythme, cette puissance qui ordonnance à nouveau tous les atomes de la phrase, qui enjoint de choisir les mots et colore à neuf la pensée, la rendant plus obscure, plus étrange, plus lointaine ...? car on avait remarqué qu'un vers se retient mieux qu'une phrase de prose ; on pensait également, grâce au tic-tac rythmique, se faire entendre de plus loin ...? Mais surtout : on voulait se donner le bénéfice de contrainte élémentaire, de cet effet d'attaque brusquée que la musique révèle à l'homme : le rythme est une contrainte ; il engendre une irrésistible envie de céder, de faire écho ; ce ne sont pas seulement les pieds qui suivent la cadence de la mesure, l'âme aussi.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir, Gallimard, Collection Folio essais n°17, 1985, p.118

[ cadence ]

 

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introspection

Chose inouïe, c’est au dedans de soi qu’il faut regarder le dehors. Le profond miroir sombre est au fond de l’homme. Là est le clair-obscur terrible. La chose réfléchie par l’âme est plus vertigineuse que vue directement. C’est plus que l’image, c’est le simulacre, et dans le simulacre il y a du spectre. Ce reflet compliqué de l’Ombre, c’est pour le réel une augmentation. En nous penchant sur ce puits, notre esprit, nous y apercevons à une distance d’abîme, dans un cercle étroit, le monde immense. Le monde ainsi vu est surnaturel en même temps qu’humain, vrai en même temps que divin. Notre conscience semble apostée dans cette obscurité pour donner l’explication.
C’est là ce qu’on nomme l’intuition.

Auteur: Hugo Victor

Info: Proses philosophiques, Préface de mes œuvres et post-scriptum de ma vie

[ miroir ] [ mémoire ]

 

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espoir

Peut-être, de ton cerveau horriblement brûlé, des circuits qui achèvent de se consumer alors même que je te serre dans mes bras, une étincelle colorée a-t-elle jailli, que tu n'as pas encore reconnue, mais dont le souvenir te guidera au long des années noires que tu vas traverser. Un mot imparfaitement compris, une toute petite chose aperçue mais non interprétée; un fragment d'étoile mêlé à la boue de ce monde, pour te guider d'instinct jusqu'au jour où ... mais c'était si loin. Elle ne parvenait pas elle-même à l'imaginer. Mêlé à la prose de ce monde, quelque chose d'un monde autre était peut-être apparu à Bob Arctor avant la fin. Elle ne pouvait pour l'instant que serrer Bob dans ses bras et espérer.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Substance mort

[ infime ] [ étincelle ] [ déclic ] [ altruisme ] [ littérature ]

 

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possibilités

Le rôle du poète est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut s'attendre, ce qui peut se produire conformément à la ressemblance ou à la nécessité. En effet, la différence entre l'historien et le poète ne vient pas du fait que l'un s'exprime en vers ou l'autre en prose (on pourrait mettre l'œuvre d'Hérodote en vers, et elle n'en serait pas moins de l'histoire en vers qu'en prose) ; mais elle vient de ce fait que l'un dit ce qui a eu lieu, l'autre ce à quoi on peut s'attendre. Voilà pourquoi la poésie est une chose plus philosophique et plus noble que l'histoire : la poésie dit plutôt le général, l'histoire le particulier.

Auteur: Aristote

Info: Dans "La poétique"

[ prospective ] [ imaginaire ] [ comparaison ] [ écriture ] [ réel-imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

A l'approche de la quarantaine, on se rend compte qu'il vaut mieux vivre dans le commerce des femmes que dans celui des hommes. Elles sont loyales, attentionnées, elles s'émerveillent facilement, elles sont serviables, dévouées et fidèles. Elles ne rivalisent pas avec nous, du moins pas sur le terrain où les hommes rivalisent: la vanité et l'amour. Avec elles nous savons à quoi nous en tenir: soit elles sont avec nous, soit elles sont contre nous; jamais ces demi-teintes, cette jalousie, ces frictions courantes entre nous et nos pairs. De plus elles sont les seules à nous mettre en contact direct avec la vie, dans son sens le plus immédiat mais aussi le plus profond: la compagnie, la conjonction, le plaisir, la fécondation, la descendance.

Auteur: Ribeyro Julio Ramon

Info: Proses apatrides, Chap 21, Chap 66

[ éloge ] [ supérieures ]

 

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