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langage

Pour un linguiste le phénomène est familier: routine de l'euphémisme. Les gens inventent de nouveaux mots "polis" pour désigner les choses émotionnellement chargées ou de mauvais goût. Mais l'euphémisme devient entaché par l'association et la nouvelle formulation trouvée acquiert vite ses propres connotations négatives. "Salle d'eau" devient "salle de bains", qui devient "salle de repos", pour devenir "toilettes" (à l'origine un terme pour les soins du corps, comme dans "trousse de toilette")... Ce tapis euphémiste montre que ce sont des concepts, et non les mots, qui sont transportés. Donnez à un concept un nouveau nom, et le nom sera coloré par le concept; le concept ne se rafraîchit pas par le nom. (Nous saurons que nous aurons atteint égalité et respect mutuel lorsque les noms des minorités resteront en place.)

Auteur: Pinker Steven

Info: The game of the name, 03/04/1994, archive originale

[ apparence ] [ illusion ] [ abstraction ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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illusion

La force de l’image en rêve à quelque chose de paradoxal : elle repose sur une fascination, mais c’est justement par là qu’elle échappe au visible. Car le visible vit d’inspections, de parcours, de lacunes et non pas d’enfoncement dans la certitude de l’image fixe. L’image de rêve, elle, est toujours complète et absolue parce qu’elle n’est pas une image mais une "idée" d’image. Et une idée ne souffre ni de flou, ni d’incomplétude, ni d’aucune des servitudes du visible. Elle n’est jamais jaunie, ni froissée, ni friable. Elle se donne d’emblée comme une totalité parfaite, faisant ainsi oublier qu’on ne peut pas la détailler. Un exemple classique de cette impossibilité rappelée par Sartre, c’est l’incapacité où l’on se trouverait, face à une image mentale ou onirique du Panthéon, d’en compter les colonnes.

Auteur: Jenny Laurent

Info: Le désir de voir p 126

[ mirage ] [ Tantale ] [ chimère ] [ mémoire imparfaite ] [ visualisation ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

veillée mortuaire

Pendant les cinquante années de sa vie, [ma mère] ne se reposa pas une seule fois, elle ne se croisa pas une seule fois les bras ; elle travaillait et s’évertuait comme une fourmi, mais sans aucune utilité, ce que nul ne dira d’une fourmi. Un ver infatigable la rongeait nuit et jour. Une fois seulement je la vis parfaitement tranquille, et cela dans son cercueil, le lendemain de sa mort. Aussi son visage me semblait-il vraiment exprimer un silencieux étonnement. On aurait dit que ses lèvres à demi fermées, ses joues creuses et ses yeux paisiblement immobiles respiraient ces paroles : "Qu’il fait bon ne pas bouger !" Oui, certes, il est bon de se dépouiller enfin de l’accablante conscience de la vie, de la sensation continue et inquiète de l’existence !

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Le Journal d'un homme de trop

[ maman morte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

élégie

Paco de Lucia. Guitariste clair et puissant, être simple, doux, discret, immense virtuose de l'instrument, homme entier au sens où son art reposait sur sa terre originelle du sud de l'Espagne, pas comme ces artistes qui copient bêtement les bêlements clinquants de la culture mercantile dominante.
Inconsolable à la mort de son ami et alter ego le chanteur Camaron de la Isla, avec qui il partageait et transmettait le plus dense et le plus puissant des duende, Paco a imperturbablement continué de transmettre le feu du flamenco. Cette musique qui a capté l'âme de l'Islam et son humilité devant Allah le grand, lumière du désert, pas une divinité occidentale avide et anthropocentriste, mais l'ultime créateur miséricordieux et grand qui aide l'humain à transformer son vide intérieur en espace.
Ça doit chauffer là-haut.

Auteur: Mg

Info: 27 fév. 2013. Suite à la mort de Paco

[ passion ] [ musique ]

 
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libération

La mort est aujourd’hui devant ma face comme la guérison que reçoit le malade sa première sortie après le temps des maux La mort est aujourd’hui devant ma face comme l’arôme de la myrrhe le repos sous la voile aux jours battus de vent La mort est aujourd’hui devant ma face comme un parfum de lotus en fleur comme la berge de l’ivresse où l’on repose La mort est aujourd’hui devant ma face comme un chemin de pluie après l’orage comme un retour au port sur la nef de combat La mort est aujourd’hui devant ma face comme le ciel purifié des nues comme un pays sans nom où se perd l’oiseleur La mort est aujourd’hui devant ma face pareille à ce désir de revoir sa demeure qui étreint l’homme longtemps captif et libre enfin

Auteur: anonyme ancienne Egypte

Info: Papyrus Berlin 3024, dit du Lebensmüde. Dialogue d’un homme avec son âme ba (ou Chants du désespéré) , Troisième chant . Traduction de Gustave Roud (in Cahiers Gustave Roud, n° 3, Lausanne et Carrouge 1982). D'après d’Adolf Erman

[ mourir ] [ poème ] [ délivrance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

La montagne portait sa robe d’or bruni,

Or fragile tombant, feuille à feuille, des branches,

Dans le chemin, parmi la foule du dimanche,

Sur les sentiers ombreux et le gazon terni.

Reposés de leur course à travers l’infini,

Et doux, comme l’émoi d’une âme qui s’épanche,

Les rayons du soleil d’octobre, en nappes blanches

Sur le sol déjà froid, versaient un feu béni.

Ce ne fut que le soir, en soufflant ma veilleuse,

Que me vint nettement l’image glorieuse

Dans ses mille détails ternes et rutilants.

J’avais distraitement vu les choses agrestes,

Trop attentif à suivre ou deviner les gestes

D’une fille aux yeux noirs qui ramassait des glands.


Auteur: Beauregard Alphonse

Info: Les forces. L’Éternel Féminin

[ fascinante ] [ poème ]

 

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amorce

"Un paradoxe auquel je m'étais déjà heurté à l'âge de seize ans : si je poursuis un rayon de lumière à la vitesse c (vitesse de la lumière dans le vide), j'observerais ce rayon comme un champ électromagnétique au repos, bien que d'un point de vue spatial il soit oscillatoire. Cependant cela ne semble possible ni en termes d'expérience, ni en partant des équations de Maxwell. Dès le début, j'eus la conviction intuitive que, pour un tel observateur, tout se passerait selon les mêmes lois que pour un observateur au repos par rapport à la Terre. Car comment le premier observateur pourrait-il savoir, ou comment pourrait-il arriver à déterminer, qu'il se trouve dans un état de mouvement rapide et uniforme ?" "On voit, ajoute-t-il, que le germe de la théorie de la Relativité restreinte est déjà contenu dans ce paradoxe".

Auteur: Paty Michel

Info: Einstein philosophe : La physique comme pratique philosophique

[ déclic ] [ physique théorique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égoïsmes

...grâce à Soljenitsyne, l’expression "droit de l’homme" a retrouvé sa place dans le vocabulaire de notre temps… Mais comme en occident on ne vit pas sous la menace des camps de concentration, comme on peut dire ou écrire n’importe quoi, à mesure que la lutte pour les droits de l’homme gagnait en popularité elle perdait tout contenu concret, pour devenir finalement l’attitude commune de tous à l’égard de tout, une sorte d’énergie transformant tous les désirs en droits. Le monde est devenu un droit de l’homme et tout s’est mué en droit : le désir d’amour en droit à l’amour, le désir de repos en droit au repos,… le désir de publier un livre en droit de publier un livre, le désir de crier la nuit dans les rues en droit de crier la nuit dans les rues.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'immortalité, p 206

[ tout m'est dû ] [ déresponsabilisation ]

 
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deuil

La vieille jument avait décidé de mourir ici, après s'être enivrée des fleurs et des horizons de l'estive, comme si elle avait choisi son lieu et son moment. Il songea à Jean, qui serait aussi heureux que triste, de la savoir partie ainsi. Il lui dirait qu'il l'avait trouvée déjà entamée par les rapaces, reposant au milieu d'un tapis mauve de crocus éclos dans les derniers rayons de l'été. Il rentra à la cabane en pleurant, laissant les vautours, auxquels succéderaient les gypaères, faire disparaître l'enveloppe charnelle de la jument. Il se plut à penser que son esprit allait désormais résider en ces lieux, dans l'herbe qui s'agitait sous la brise d'été, les rochers, les nuages, disséminés un peu partout, veillant l'esrive. Cette mort-là était gracieuse, il en parlerait à ses filles, elles verseraient une larme mais elles comprendraient.

Auteur: Arnaud Clara

Info: Et vous passerez comme des vents fous

[ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

regrets

Vous connaissez tous cette intraitable mélancolie qui s’empare de nous au souvenir des temps heureux. Ils se sont enfuis sans retour ; quelque chose de plus impitoyable que l’espace nous tient éloignés d’eux. Et les images de la vie, en ce lointain reflet qu’elles nous laissent, se font plus attirantes encore. Nous pensons à elles comme au corps d’un amour défunt qui repose au creux de la tombe, et désormais nous hante, splendeur plus haute et plus pure, pareil à quelque mirage devant quoi nous frissonnons. Et sans nous lasser, dans nos rêves enfiévrés de désir, nous reprenons la quête tâtonnante, explorant de ce passé chaque détail, chaque pli. Et le sentiment nous vient alors que nous n’avons pas eu notre pleine mesure de vie et d’amours, mais ce que nous laissâmes échapper, nul repentir ne peut nous le rendre.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Sur les falaises de marbre

[ passion étouffée ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson