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essentiel

Don Gaetano regrettait la nature qu'il avait connue en Argentine. Les plaines où les troupeaux paissent en liberté, où le tonnerre éclatait "à coups de tarentelle et où la terre était une piste de danse du ciel."
Etre orphelin était la condition naturelle, nous étions tous des orphelins, bêtes et hommes, sur une plaine vaste comme un océan.
L'Argentine donnait de l'espace à volonté.
Les solitudes réglaient leur respiration face aux horizons.
Je m'étais enfui là-bas sans savoir allumer un feu.
L'Argentine m'a appris à vivre, c'est-à-dire à survivre.
Tout autre chose que vivre, qui est passer le temps.
Survivre a pour objectif la fin de la journée, le bon endroit pour bivouaquer, de l'eau pour le cheval et du petit bois pour le feu.

Auteur: Luca Erri De

Info: Le jour avant le bonheur

[ littérature ]

 

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contamination

M Leuret, le médecin des fous, est en train de devenir fou. La contagion de la folie a ceci de remarquable que ne se communiquant pas par le toucher comme la peste, la rage, la vérole, etc., ne se communiquant pas par l'air respirable comme le typhus, le choléra, la fièvre jaune etc., la maladie se communique évidemment par l'imagination. Troisième agent morbide, troisième véhicule à contagion auquel les médecins n'avaient pas pensé. Plus on ira, plus on reconnaîtra que les maladies peuvent naître, empirer, guérir par l'imagination. Beaucoup de remèdes, beaucoup de systèmes médicaux sont efficaces par cela seul que le malade y croit. En médecine comme en autre chose, la foi sauve. Ceci n'est qu'une vue jetée de côté sur une immense question ; j'y reviendrai.

Auteur: Hugo Victor

Info: Choses vues, Histoire, OEuvres complètes, Laffont, Bouquins 1987 16 décembre 1847 p.657

[ placebo ] [ inquiétude ] [ suggestion ]

 

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aube

Le lait tiède du ciel se répand silencieusement sur toute chose. Les toits, les arbres endormis, les automobiles scintillantes. C'est une luminosité blanchâtre qui jaillit dans un soubresaut, épaisse, trouble. Elle tache les nuages et s'y suspend. On entend le halètement du jour qui vient, une respiration profonde qui s'arrête un moment, comme si la Terre était sur le point de s'immobiliser et de tourner dans l'autre sens avant de reprendre sa trajectoire et d'apporter un nouveau jour.

La nuit n'a pas pu refroidir le bitume, il est toujours là, somnolent et chaud, serpentant de toute sa croute de fièvre. Le soleil monte, obstiné. La vue frémit. C'en est finit des heures vaines, de la pitrerie de la mort. Le jour commence. Les insectes creusent la terre.

Auteur: Soler Antonio

Info: Sud. Incipit

[ aurore ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dépression

C'est la nuit, la nuit d'avant ce jour attendu malgré elle, il est quatre heures du matin. Mathilde sait qu'elle ne se rendormira pas, elle connaît le scénario par coeur, les positions qu'elle va adopter l'une après l'autre, la respiration qu'elle tentera d'apaiser, l'oreiller qu'elle calera sous sa nuque. Et puis elle finira par allumer la lumière, prendra un livre auquel elle ne parviendra pas à s'intéresser, elle regardera les dessins de ses enfants accrochés aux murs, pour ne pas penser, ne pas anticiper la journée,

ne pas se voir descendre du train,

ne pas se voir dire bonjour avec l'envie de hurler,

ne pas se voir rentrer dans l'ascenseur,

ne pas se voir avancer à pas feutrés sur la moquette grise,

ne pas se voir assise derrière ce bureau.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les heures souterraines

 

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assoupissement

Pour schématiser ces modifications différentes de nature, psychiques, hallucinatoires, sensorielles, circulatoires, vasomotrices, respiratoires, etc., et les localiser dans l’espace et le temps, on pourrait dire que le sommeil commence, dans une première phase, par un état de distraction qui provoquerait des états d’absence, s’accompagnant toujours davantage d’hallucinations hypnagogiques nombreuses et disparates, intimement liées à la longueur des absences ; qu’immédiatement après, dans une seconde phase, ces états de distraction se traduisent par un trouble moteur très délicat, constitué par l’absence de parallélisme dans le regard, ou par la déviation des mouvements conjugués des yeux ; enfin qu’en dernier lieu, ou dans une troisième phase, indice d’un sommeil probable, ou en tout cas très proche, les vaso-moteurs semblent se conformer à des lois différentes de celles qui règlent leur mécanisme pendant la veille.

Auteur: Vaschide Nicolas

Info: Recherches expérimentales sur la psycho-physiologie du sommeil, Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 136, p. 779-782. (en coll. avec Claude Vurpas)

[ narcose ] [ endormissement ]

 

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poème

Si je meurs, pensez seulement ceci à moi :
Ce là est un certain coin d'un champ étranger
C'est pour jamais l'Angleterre. Il y aura
En cette terre riche une poussière plus riche cachée ;
Une poussière lequel alésage de l'Angleterre, formé, mis au courant,
A donné, une fois que, elle fleurs à aimer, ses manières d'errer,
Un corps de l'Angleterre, air anglais de respiration,
Lavé par les fleuves, blest par les soleils de la maison.
Et pensez, ce coeur, tout le hangar mauvais loin,
Une impulsion dans l'esprit éternel, aucun moins
Donne quelque part à dos les pensées par l'Angleterre donnée ;
Elle vues et bruits ; rêve heureux en tant que son jour ;
Et rire, appris des amis ; et gentillesse,
Aux coeurs à la paix, sous un ciel anglais.

Auteur: Brooke Rupert

Info: Le soldat

[ guerre ] [ patrie ]

 

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veillée mortuaire

Pendant les cinquante années de sa vie, [ma mère] ne se reposa pas une seule fois, elle ne se croisa pas une seule fois les bras ; elle travaillait et s’évertuait comme une fourmi, mais sans aucune utilité, ce que nul ne dira d’une fourmi. Un ver infatigable la rongeait nuit et jour. Une fois seulement je la vis parfaitement tranquille, et cela dans son cercueil, le lendemain de sa mort. Aussi son visage me semblait-il vraiment exprimer un silencieux étonnement. On aurait dit que ses lèvres à demi fermées, ses joues creuses et ses yeux paisiblement immobiles respiraient ces paroles : "Qu’il fait bon ne pas bouger !" Oui, certes, il est bon de se dépouiller enfin de l’accablante conscience de la vie, de la sensation continue et inquiète de l’existence !

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Le Journal d'un homme de trop

[ maman morte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

respiration

Inspire les petites peurs elles se changent en doutes en mots en idée en colère en haine en violence.

Expire les grandes peurs et les grands mots ils te retombent à l'intérieur c'est facile d'être ensevelie sous nos miroirs.

Insipre les petites peurs elles se chuchotent un chemin vers ta tête observe les dis leur merci d'avoir essayé de te protéger.

Expire la reconnaissance pour la beauté lovée dans tes instincts pour le courage d'aimer les petites peurs.

Inspire la dureté de l'amour inspire le parfum récompense récolte et mange mâche avale dévore tout le bon et l'amour qu'on te donne.

Expire le calme en reconnaissance de la beauté lovée dans le courage qu'il faut pour ne pas fuir l'amour.


Auteur: Tagaq Tanya

Info: Croc fendu

[ zazen ] [ dualité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Une femme aristocratique et son sourire fin, la distinction de ses manières et son respect d’elle-même m’enchantent ; quand elle met une barrière entre elle et le monde, elle flatte en moi toutes les vanités, qui sont la moitié de l’amour. Enviée par tous, ma félicité me paraît avoir plus de saveur. En ne faisant rien de ce que font les autres femmes, en ne marchant pas, ne vivant pas comme elles, en s’enveloppant dans un manteau qu’elles ne peuvent avoir, en respirant des parfums à elle, ma maîtresse me semble être bien mieux à moi : plus elle s’éloigne de la terre, même dans ce que l’amour a de terrestre, plus elle s’embellit à mes yeux. En France, heureusement pour moi, nous sommes depuis vingt ans sans reine : j’eusse aimé la reine !

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 140

[ privilège ] [ exclusif ] [ hautaine ] [ attirantes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théorie endosymbiotique

A la différence des cellules dans lesquelles elles résident, les mitochondries se reproduisent par simple division, et elles se reproduisent à d’autres moments que le reste de la cellule. Sans les mitochondries, la cellule à noyau – et, par voie de conséquence, la plante ou l’animal – ne peut pas utiliser l’oxygène, et ne peut donc pas vivre.
Les spéculations qui suivirent cette découverte conduisirent les biologistes à un scénario étonnant : les descendants des bactéries qui nageaient dans les mers primitives et respiraient de l’oxygène il y a trois milliards d’années existent aujourd’hui dans les cellules humaines sous la forme de mitochondries. A une époque reculée, les bactéries se combinèrent avec d’autres micro-organismes. Elles s’installèrent à l’intérieur, fournissant de l’énergie tirée de l’oxygène et s’occupant d’éliminer les déchets, en échange du gîte et du couvert.

Auteur: Margulis Lynn

Info: Dans "L'univers bactériel", page 21

[ eucaryotes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson