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déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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nature

Pour décrire notre enfance dans les basses terres de Caroline du Sud, il me faudrait vous emmener dans les marais, un jour de printemps, arracher le grand héron bleu à ses occupations silencieuses, disperser les poules d'eau en pataugeant dans la boue jusqu'aux genoux, vous ouvrir une huître de mon canif et vous la faire gober directement à la coquille en disant "Tenez. Ce goût-là, c'est toute la saveur de mon enfance." Je dirais: "Inspirez fort", et vous avaleriez cet air dont la saveur serait inscrite dans votre mémoire pour le reste de vos jours, arôme exquis et sensuel, impudent et fécond des marais, parfum de Sud caniculaire, du lait frais, du sperme et du vin répandus, avec, toujours, un relent d'eau de mer. Mon âme se repaît comme l'agneau de la beauté des terres baignées d'eau de mer.
J'ai le patriotisme d'une géographie singulière sur la planète; je parle de mon pays religieusement; je suis fier de ses paysages.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ usa ] [ littérature ]

 

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philosophe-sur-philosophe

N’oublions surtout pas que Schopenhauer, qui a traité la sexualité en ennemie personnelle (la sexualité, et aussi son instrument, la femme, cet "instrumentum diaboli") avait besoin d’ennemis pour rester de bonne humeur ; n’oublions pas qu’il avait une prédilection pour les paroles de colère, pour les paroles hargneuses, haineuses et bilieuse ; qu’il se fâchait pour se fâcher, par passion ; qu’il serait tombé malade, devenu pessimiste (— car il ne l’était pas, quoique ce fût là son plus chaud désir) sans ses ennemis, sans Hegel, sans la femme, sans la sensualité, sans la volonté de vivre, de rester en ce monde. Il y a à parier gros que sans tout cela Schopenhauer n’y serait pas resté, il se serait enfui : mais ses ennemis le tenaient, ses ennemis lui offraient toujours de nouvelles séductions dans l’existence, sa colère était, tout comme pour les cyniques de l’Antiquité, un baume, un délassement, sa rançon et son remède contre le dégoût, son bonheur.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale

[ détestations ] [ tempérament ] [ force vitale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femme

Au cours de son adolescence et de sa prime jeunesse, José Bento venait souvent s'installer, le temps d'une saison, dans la maison Teixeira. Aurora avait un faible pour lui, malgré les mises en garde de sa soeur :
- Ne t'attache donc pas autant à ce garçon. Un jour, il tournera les talons et ne reviendra plus.
- Je sais. Amour d'enfant se garde comme l'eau dans un panier. Mais j'ai plaisir à m'occuper de lui et à le voir content.
Elle lui repassait ses chemises avec un soin extrême, en prenant garde de ne laisser ni faux plis ni boutons branlants. C'était une femme qui mettait sa sensualité dans de petits dévouements sans cesse recommencés, dans des insignifiances rituelles que jamais ne toucherait l'esprit de changement. Sa douceur cachait une bonne dose de cynisme obéissant, où tenait toute sa philosophie de l'espace sentimental ; son amour des concessions exprimait aussi une sorte d'égoïsme ignoré d'elle-même. Ces particularités faisaient d'Aurora une personne indispensable, mais non aimée.

Auteur: Bessa Luís Agustina

Info: In "Le confortable désespoir des femmes", éd. Métailié, p. 76 - trad. F. Debecker-Bardin

[ économie sentimentale ] [ soins maternels ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

désillusion

Avant Valérie, en fait, je n’avais rencontré aucune fille qui arrive à la cheville des prostituées thaïes ; ou alors peut-être quand j’étais très jeune, avec des filles de seize ou dix-sept ans, j’avais pu ressentir quelque chose. Mais dans les milieux culturels que je fréquentais, c’était carrément la catastrophe. Ces filles ne s’intéressaient pas du tout au sexe, mais uniquement à la séduction – et encore il s’agissait d’une séduction élitiste, trash, décalée, pas du tout érotique en fait. Au lit, elles étaient tout bonnement incapables de quoi que ce soit. Ou alors il aurait fallu des fantasmes, tout un tas de scénarios fastidieux et kitsch dont la seule évocation suffisait à me dégoûter. Elles aimaient parler de sexe, c’est certain, c’était même leur seul sujet de conversation ; mais il n’y avait en elles aucune véritable innocence sensuelle. Les hommes, d’ailleurs, ne valaient guère mieux : c’est une tendance française, de toute façon, de parler de sexe à chaque occasion sans jamais rien faire ; mais ça commençait à me peser sérieusement.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ femmes-par-homme ] [ libido ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

femmes-hommes

L'homme ne peut jamais connaître la solitude qu'une femme connaît. L'homme se couche dans le ventre de la femme uniquement pour rassembler des forces, il se nourrit de cette fusion, puis il s'élève et va dans le monde, dans son travail, dans la bataille, dans l'art. Il n'est pas seul. Il est occupé. Le souvenir de ce bain dans le liquide amniotique lui donne de l'énergie, de la plénitude. La femme peut aussi être occupée, mais elle se sent vide. La sensualité pour elle n'est pas tant une vague de plaisir qui la submerge et l'enveloppe et une charge de joie électrique au contact de l'autre. Lorsque l'homme est dans son ventre, elle est comblée, chaque acte d'amour est prise d'homme en elle, un acte de naissance et de renaissance, d'éducation d'enfants et de naissance de l'homme. L'homme passe un temps dans son ventre et renaît chaque fois avec le désir d'agir, d'être. Mais pour la femme, l'apogée n'est pas dans la naissance, mais dans le moment où l'homme se repose en elle. 

Auteur: Nin Anaïs

Info: Le journal d'Anaïs Nin, Vol. 1 : 1931-1934. Trad Mg.

[ différents ] [ sexualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

séduction marchande

De plus, le produit se donne à voir, à manipuler : il s'érotise - non seulement par l'utilisation explicite de thèmes sexuels mais par le fait que l'achat, l'appropriation pure et simple y est transformée en un manège, en un scénario, en une danse complexe, ajoutant à la démarche pratique tous les éléments du jeu amoureux : avance, concurrence, obscénité, flirt et prostitution (même l'ironie) . Au mécanisme de l'achat (déjà investi d'une charge libidinale) est substituée toute une érotisation du choix et de la dépense. Notre ambiance moderne est ainsi sans trêve, dans les villes surtout, avec ses lumières et ses images, son chantage au prestige et au narcissisme, à l'affection et à la relation forcée, celle d'une espèce de fête à froid, de fête formelle, mais électrisante, de gratification sensuelle à vide, par où est illustré, illuminé, joué et déjoué le processus même de l'achat et de la consommation, comme la danse anticipe l'acte sexuel. Et par la publicité, comme par les fêtes de jadis, la société se donne à voir et à consommer sa propre image.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ manipulation ]

 

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femmes-par-hommes

Joséphine était plus âgée que lui (...). A la voir habillée et coiffée avec mesure, on ne devinait pas qu'elle était une personne ardente. Au départ, d'ailleurs, Narcisse, qui ne s'en doutait pas, s'était intéressé à elle presque par amusement. Au guichet de la banque où elle l'accueillait, il avait vite compris que " le coup était jouable " - je reprends son expression. Et dès leur première rencontre, Joséphine révéla une qualité qui euphorisait chaque fois Narcisse : elle gémissait. Elle s'exprimait, chuchotait, câlinait avec des mots qu'il importe peu de reproduire ici. Elle aimait susurrer le prénom de Narcisse. Cela électrisait Narcisse ; il se sentait alors puissant, efficace, performant. Oui, Joséphine avait l'expérience et le talent pour encourager un homme. Son corps était accueillant, et, à la différence de la plupart des femmes de notre pays - les lycéennes en particulier, qui faisaient l'ordinaire de la vie sexuelle de Narcisse -, elle prenait l'initiative, embrassait en retour. Dès la première étreinte, elle avait su découvrir les endroits les plus sensibles de Narcisse, et les exploitait calmement, habilement.

Auteur: Ananissoh Théo

Info: Un reptile par habitant

[ sensuelle ] [ habile ]

 

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envol

L’un des 4 paramètres du voyage multidimensionnel est la STASE : corps physique endormi. Les 3 autres : conscience, intention, et non faire. Quoi que l’on vive, où que l’on soit, entendre et regarder le bruit du corps : Ses pensées assourdissantes, désirs infinis, besoins d’immortalité, de sensualité. Il fait du bruit depuis sa naissance, il en fera jusqu’à sa destruction. Écouter le bruit, et progressivement écouter plus loin, à la périphérie, s’éloigner du vacarme du corps. Il est toujours là, mais c’est moi qui me déplace, en silence. Moi, comme conscience, je suis la source de vie du corps. C’est ce-que-je-suis-vraiment qui ordonne à l’énergie de s’associer avec un corps biologique, de le faire vivre. Me déplacer en silence vers la périphérie va réduire la quantité d’énergie qui afflue vers le corps biologique. En silence, sans effort, sans travail. Le corps, l’ego vont automatiquement se mettre en veille, en stand-by. Voici la STASE, elle ne doit pas dépendre de quoi que ce soit de physique, c’est l’être qui prend le contrôle. Voici la sortie, la porte sur l’infini. S’éloigner, en silence.

Auteur: Auburn Marc

Info: 21 mars 2020

[ astral ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mère-filles

De ses quatre filles, j'étais celle qui correspondait le moins à ses canons esthétiques. Planche à pain, j'avais les cheveux qui n'ondulaient pas, un front trop bombé, des sourcils mal dessinés, des dents pas du tout éclatantes, des lèvres charnues, indices d'une sensualité à réfréner, une myopie m'obligeant à porter des lunettes aux verres aussi épais que des culs de bouteille, la dégaine d'une iroquoise qui a avalé son parapluie, bref, selon Big Mother, je faisais bien d'être une bûcheuse, car je n'étais pas mariable - qui s'intéresserait à moi, promise à un emploi d'institutrice ou de prof de français, insatisfaite et mal rétribuée? Je m'offusquais de ce mépris pour mes enseignants, sans qui le dressage de Big Mother aurait occasionné un ébranlement. Aller en classe, c'était lui échapper pour quelques heures, fouiner dans les bibliothèques, c'était amasser des trésors et y puiser, pas seulement afin de me doter d'une teinture de culture: forte de ces richesses, je me fabriquais une personnalité, je me blindais contre les méchancetés de celle qui, en tous lieux, se plaisait à nous diminuer, mes sœurs et moi.

Auteur: Lê Linda

Info: À l'enfant que je n'aurai pas

[ sororie ] [ famille ] [ autoportrait ] [ humiliation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel