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compromission

Samuelson, lobbyiste maniaque de l'interprofession, agit en coulisse dès les années cinquante pour créer un Nobel de l'économie, prix qui n'avait pas été prévu par Alfred Nobel (inventeur du célèbre prix). Samuelson constate que la médaille Clark créée en 1947 pour récompenser des chercheurs américains, dessert l'économie car elle la fait passer pour une justification de l'idéologie dominante américaine plutôt que pour une science.
Il faudra des années avant que le gouvernement suédois accepte que soit remis en janvier 1969 le premier prix Nobel d'économie, plus précisément le prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel (l'astuce de ses promoteurs était de célébrer le tricentenaire de la première banque centrale du monde, qui est suédoise). Très solidaire de ses obligés à l'université, Samuelson intriguera immédiatement pour que ce soient eux qui remportent les récompenses (lui-même se dépatouille pour se faire attribuer le Nobel dès 1970, chapeau bas !).
Avec le temps, le prix va honorer nombre de nos économistes extraordinaires (Hayek, Friedman, Tobin, Allais, Sen, Stiglitz, Krugman). Mais ce vivier va s'épuiser rapidement. Le prix récompensera peu à peu de parfaits inconnus.
Pis, il a été calculé que près de 70% des primés sont en définitive... américains. Quant à la première femme à avoir été honorée par l'académie, Elinor Ostrom (2009), elle ne se disait pas économiste mais... sociologue.

Auteur: Simmat Benoist

Info: La Ligue des Économistes extraordinaires

[ avancement ]

 

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nombre mystérieux

La véritable tâche de la métaphysique n’était pas, contrairement à ce que d’aucuns prétendaient, d’expliquer la nature de la réalité. Cela ne pouvait être. Les dix dernières années avaient amplement démontré que la réalité avait une composante irrationnelle extrêmement forte. Non, la tâche de la physique était d’expliquer les valeurs de ces constantes. En dernier ressort, la mécanique quantique devait expliquer la relation entre c, h et e, quand les trois étaient combinés dans l’inverse constante de la structure fine de Sommerfeld.
(hc) / (2πe²)
qui avait la valeur de 137. Un nombre pur, dépourvu de dimension. Un entier – presque. Mais maintenant, pourquoi 137 plutôt que n’importe quel autre nombre ? Qu’est-ce que 137 avait de si spécial pour devoir être au fondement de tout l’univers ?

[Après un rêve où Pauli rencontre un rabbin qui le regarde furieusement avant de disparaître]

Il se réveilla en sueur. Sans essuyer son front, il se leva et alla jusqu’à son bureau en titubant. Il écarta quelques papiers et alla pêcher un livre au bas d’une pile. Il feuilleta le volume jusqu’à un tableau qui donnait la valeur numérique de chaque lettre de l’alphabet hébreu. Comme les règles de la gématrie l’exigeaient, il ajouta la valeur de chaque consomme du mot kabbalah.
ק, ב, ל, ה
100, 2, 30 et 5.
Il pâlit quand, incrédule, il vit le résultat.
137.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 458-460

[ question ] [ arbitraire ] [ nombre premier ]

 
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totem et tabou

Ce coupable du mal, qui met la communauté en danger, à son insu peut-être, il faut le débusquer. Les animaux politiques, malades de la crise, se réunissent donc pour confesser leurs fautes et trouver le coupable - fût-ce le baudet, le bouc, le taureau, le cheval ou le premier venu – afin de le sacrifier (de le "faire sacré"), et d’apaiser la colère du ciel. Car, dit ce vieux salaud de Caïphe, le sacrificateur, "il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, plutôt que la nation entière périsse." (Jean. Ch. 11, v.48, 51) On sait la suite. Le sacrifice unanime de la victime émissaire, son effusion de sang, purge, purifie la communauté de ses maux et fautes. Vient le moment où saisie de remord et de culpabilité, elle s’écrie d’une voix, "nous avons tué un dieu !" Ou, "brûlé une sainte !" Ou, "pendu un innocent !" Cette révélation prend souvent du temps. Elle travaille la communauté au fur et à mesure de la répétition du lynchage primitif, transformé en rite religieux (qui relie). Un rite de gratitude et d’adoration envers le dieu caché dans la victime, qui par sa mort a fait que tous vivent. Ensemble et en paix. Alors naît le culte du Loup, cette fierté d’appartenir à la meute, d’en être reconnu membre et de chasser avec.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/je_hurle_avec_les_loups.pdf

[ chasse au loup ] [ ambivalence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Dans la voiture, elle ne lui laissa pas le temps de démarrer. Elle ouvrit son pantalon, subjuguée d'en voir jaillir le sexe bien dur, comme monté sur un ressort. Tout de suite elle le prit en bouche et retrouva sa saveur de cuir, de daim plutôt, qui lui rappela leur première rencontre. Il lui avait dit "Suce-moi", puis "Prends mes couilles dans ta main, presse-les, comme ça, oui, un peu plus fort", et encore : "Mets-moi un doigt". Ces mots qui l'auraient révulsée venant d'un homme moins désiré l'avaient érotisée pour la vie. Elle se les racontait, seule dans son lit, ils accompagnaient ses masturbations nocturnes, elle les roulait dans sa bouche comme de perverses friandises. C'était comme le porto. Elle n'avait jamais apprécié ce vin trop sucré, jusqu'au jour où elle en avait bu plus que de raison à Albufeira, en 1974, bras dessus bras dessous avec des soldats braillant dans la nuit d'été portugaise "O povo, unido...", les seuls militaires de l'histoire du monde à avoir eu l'idée d'une révolution joyeuse, les meilleurs ambassadeurs du porto, qu'elle aimait désormais.
Elle but son amant avec la même gourmandise. Il renversa la tête contre le dossier lorsqu'il jouit, et elle retrouva avec une émotion intacte sa violence de félin griffant son dos de marques qu'elle regarderait les jours suivants dans son miroir, avec un sourire...

Auteur: Simpère Françoise

Info: Des désirs et des hommes

[ fantasmes ] [ sexe ] [ érotisme ]

 

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morale individuelle

Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : "Ne jugez pas !" J’avoue que je comprends mal, ou plutôt que je réprouve, ces discussions sur la croyance ou non d’un homme connu, multipliées et prolongées après sa mort, dans notre siècle. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. "Le Seigneur seul connaît les siens", dit l’Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon nous servir d’argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre incroyance, — parce qu’un de plus vient renforcer notre parti, et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper la place du Juge, ou mêler vanités et salut.

Si Gide a refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera dire : "Je ne crois pas !" quand l’État contre l’homme invoquera les Nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant, mais il reste un douteur exemplaire.

Auteur: Rougemont Denis de

Info: fin de "Un complot de protestants", portrait de Gide publié dans le numéro de novembre 1951 de la NRF

[ indiscrétion ] [ références bibliques ] [ perplexité ] [ rejet des dogmes ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

néo-capitalisme

Kekulé rêve du Grand Serpent qui tient sa propre queue dans sa bouche, le Serpent rêveur qui entoure le Monde. Mais la mesquinerie, le cynisme avec lesquels ce rêve est utilisé. Le Serpent qui annonce "Le Monde est une chose fermée, cyclique, résonnante, un éternel retour", doit être placé dans un système dont le seul but est de violer le Cycle. Prendre et ne pas rendre, exigence que "productivité" et "gains" continuent d'augmenter avec le temps, le Système enlève au reste du Monde ces vastes quantités d'énergie pour que sa propre minuscule fraction désespérée fasse du profit : et pas que la plus grande partie de l'humanité - les plus grandes autres parts du Monde, animale, végétale et minérale, sont mises à mal dans le processus. Le système peut comprendre ou pas qu'il ne fait que gagner du temps. Et ce temps n'est que ressource artificielle, sans valeur pour qui ou quoi que ce soit hors du le Système, qui va tôt ou tard s'effondrer, lorsque sa dépendance à l'énergie deviendra plus importante que ce que le Monde peut fournir, entraînant avec lui des âmes innocentes sises le long de la chaîne de la vie. Vivre dans le Système, c'est comme traverser le pays dans un bus conduit par un maniaque suicidaire... C'est vrai qu'il est plutôt aimable, puisqu'il continue à faire des blagues dans les hauts-parleurs...

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow

[ sans issue ] [ ouroboros ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

caste

Ce qui permet le mieux de le comprendre, c’est la notion de ce que la doctrine hindoue appelle swadharma, notion toute qualitative elle-même, puisqu’elle est celle de l’accomplissement par chaque être d’une activité conforme à son essence ou à sa nature propre, et par là même éminemment conforme à l’"ordre" (rita) au sens que nous avons déjà expliqué ; et c’est aussi par cette même notion, ou plutôt par son absence, que se marque nettement le défaut de la conception profane et moderne. Dans celle-ci, en effet, un homme peut adopter une profession quelconque, et il peut même en changer à son gré, comme si cette profession était quelque chose de purement extérieur à lui, sans aucun lien réel avec ce qu’il est vraiment, avec ce qui fait qu’il est lui-même et non pas un autre. Dans la conception traditionnelle, au contraire, chacun doit normalement remplir la fonction à laquelle il est destiné par sa nature même, avec les aptitudes déterminées qu’elle implique essentiellement ; et il ne peut en remplir une autre sans qu’il y ait là un grave désordre, qui aura sa répercussion sur toute l’organisation sociale dont il fait partie ; bien plus, si un tel désordre vient à se généraliser, il en arrivera à avoir des effets sur le milieu cosmique lui-même, toutes choses étant liées entre elles par de rigoureuses correspondances.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 61

[ vocation ] [ individu-collectif ] [ errance moderne ]

 

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histoire

Lorsque René Guénon mentionne Lyon comme l’un des centres contre-initiatiques répartis dans le monde, souvenons-nous que cette ville, Lugdunum dans l’Antiquité, fut la capitale gallo-romaine, le cœur sacré des Gaules. Sa légende de fondation raconte qu’après avoir été chassés du pouvoir par un certain Seseroneos, deux frères, Momoros et Atepomaro, se rendirent sur une colline située près de la Saône qu’on appelait alors l’Arat pour y fonder une nouvelle cité. Alors que les ouvriers commençaient tout juste à creuser les fondations, des corbeaux firent leur apparition dans les cieux, couvrant les arbres environnants. Momoros décida alors de donner à la ville le nom de Lugdounon car dans sa langue, lougos désignait le corbeau et dounon un "lieu élevé". Selon les historiens, cette étymologie serait fantaisiste et relèverait avant tout du folklore puisque dunum est un mot gaulois désignant à l’origine une hauteur fortifiée puis, plus pacifiquement, une bourgade et que Lug, loin d’évoquer le corbeau, renverrait plutôt au dieu Lug du panthéon celtique, dieu du soleil et de la lumière. Mais dans le fond, il n’y a pas contradiction. Lug était l’équivalent celtique d’Hermès et d’Apollon et, dans la tradition celtique, le corbeau désigne le messager des dieux, comme Hermès chez les Grecs. Quant au "lieu élevé", le "haut lieu", le cairn, nous avons constaté à de nombreuses reprises qu’il désigne symboliquement un substitut de la "montagne sacrée".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" page 659

[ naissance ] [ signification ]

 

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société du spectacle

Le capitalisme, c’est la réduction de toute chose à sa valeur d’échange, forme abstraite devenue indifférente à tout contenu matériel, qui peut ainsi circuler indéfiniment dans l’espace-temps du marché : le spectacle parachève ce processus en réduisant toute chose à sa représentation, et en instituant ainsi un milieu universel et abstrait où circulent indéfiniment des images détachées de la vie réelle. L’univers spectaculaire est ainsi l’espace public produit par le dispositif capitaliste de production (qui pulvérise donc l’espace politique de la res publica). Cet univers médiatique est entièrement technique : il est fondé sur une infrastructure cybernétique et un réseau planétaire, où les écrans servent d’interface entre les hommes réels en chair et en os, et ce milieu numérique et virtuel. Or un écran de télévision, d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, c’est une machine phénoménologique (phénoménotechnique, plutôt) qui produit des apparitions phénoménales. D’où l’importance de la Critique de la raison pure pour analyser le dispositif contemporain, puisque l’on se retrouve là avec des phénomènes, des représentations ou des objets, qui ne sont plus résultats d’activités de constitutions immanentes à la subjectivité : ce sont des phénomènes intégralement objectifs, où les fonctions de la sensibilité, de l’imagination productive et de la synthèse catégoriale sont prises en charge par la machine, des phénomènes donnés à un sujet passif et réceptif qui retrouve ainsi la position contemplative du philosophe idéaliste.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de

[ immatériel ] [ cyberespace ]

 

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bonification

[...] le surmoi desserre en général son étau à mesure que l’individu vieillit, selon une règle qui souffre, bien entendu, des exceptions. Les dispositions d’esprit à l’égard du père sont modifiées par la réalisation partielle des objectifs caressés lors de l’enfance. [...] La pression du ça et la tyrannie du surmoi cèdent la place à des attitudes moins extrémistes. La technique de la non-violence a fini par s’imposer dans le domaine de la vie affective.

Ce processus de l’assimilation progressive au père et de l’assouplissement du surmoi est parfois repérable dans l’analyse des cas de névrose. Un grand nombre de névrosés connaissent, à mesure qu’ils avancent en âge, quelque chose qui ressemble à une paix tardive, à une tranquillité dans laquelle tous les conflits et les crises perdent de leur intensité affective. Cette paix n’est pas la conséquence d’une victoire sur les motions pulsionnelles si longuement combattues mais bien le résultat d’une usure psychique. Elle représente un refuge plutôt qu’un foyer pour les sans-patrie de la vie affective. Pourtant il ne faut pas oublier que la cause essentielle de cette acceptation de soi-même et de cette résignation, qui le plus souvent interviennent après que l’alliance du surmoi et des motions implacables issues du ça a amené le moi au bord du désastre, c’est l’affaiblissement progressif des composantes morales du moi qui le vouaient à l’auto-destruction.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, pages 394-395

[ adoucissement ] [ tranquillisation ] [ paradoxal ] [ renoncement ]

 
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