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patriarcat
J'aimerais qu'il en soit autrement, mais les faits sont là : nombre d'hommes tuent, violent, exploitent, humilient et se soutiennent entre eux. Pendant que je perds mon temps à clamer " pas tous les hommes ", la misogynie, elle continue à broyer des femmes, sans pitié ni remords.
Auteur:
Alestra Léane
Années: 1999 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine féministe et média-activiste.
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les hommes hétéros le sont-ils vraiment ?
[
femmes-hommes
]
[
hommes-par-femme
]
[
pulsionnels
]
hommes-par-femme
Avec cette analyse de Stoker et Dracula, il ne s'agit pas de sous-entendre que les homophobes seraient en réalité des homosexuels refoulés. Ce serait là un raccourci particulièrement dangereux, revenant à faire de ces tiraillements des affaires individuelles alors qu'ils s'ancrent dans des défis sociaux, collectifs et politiques. Par ailleurs, cela impute la faute de la misogynie et de l'homophobie aux hommes homosexuels eux-mêmes, les rendant à la fois victimes et bourreaux. Ces discours homophobes font ainsi des homosexuels les principaux responsables des discriminations qu'ils vivent. Mon propos consiste à défendre l'exact inverse. J'affirme que les hommes sont homophobes pour s'assurer une place dans la hiérarchie sociale masculine.
Auteur:
Alestra Léane
Années: 1999 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine féministe et média-activiste.
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les hommes hétéros le sont-ils vraiment ?
[
genrés
]
[
inquiets
]
rétablissement
Le sommeil a été productif. Quelque chose se mettait en place. Je savais au fond de moi - c'était peut-être la seule chose que mon cœur savait à l'époque - que lorsque j'aurais suffisamment dormi, tout irait bien. Je serais régénérée, je renaîtrais. Je serais une personne entièrement nouvelle, chacune de mes cellules avait été revivifiée suffisamment de fois pour que les anciennes cellules ne soient plus que des souvenirs lointains et brumeux. Ma vie passée ne serait plus qu'un rêve, et je pourrais repartir à zéro sans regrets, fort de la félicité et de la sérénité que j'aurais accumulées pendant mon année de repos et de relaxation.
Auteur:
Moshfegh Ottessa
Années: 1981 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
My Year of Rest and Relaxation
[
repos
]
[
récupération
]
fierté
J'avais besoin d'attention, mais je refusais de m'humilier en la demandant.
Auteur:
Moshfegh Ottessa
Années: 1981 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
My Year of Rest and Relaxation
[
rapports humains
]
rapports humains
Le rejet, j'ai découvert, peut être le seul antidote à l'illusion.
Auteur:
Moshfegh Ottessa
Années: 1981 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
My Year of Rest and Relaxation
[
réalistes
]
relations humaines
"J’aime quelqu’un", m’a-t-elle dit. Je ne sais pourquoi ces mots quelconques ont subitement fait naître en moi une grande pitié pour elle. Je ne sais pourquoi cette façon de m’annoncer une nouvelle aussi importante m’a montré une Madeleine sans défense. J’ai eu le pressentiment qu’elle allait être dominée, qu’elle allait souffrir encore davantage, parce que je ne serais plus là pour la comprendre. Ce dernier mot me dévoile tout à coup une vérité à laquelle je n’avais pas encore songé. La compréhension la plus profonde, la compréhension qui aujourd’hui m’était apparue comme la base de tout amour, est inutile. Il ne sert à rien de comprendre ses semblables. La compréhension profonde n’ajoute rien à l’amour. Oui, la lassitude qui pèse sur moi est quelque chose d’effrayant. J’ai passé la quarantaine, et me voilà comme au début de l’existence.
Auteur:
Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois
Années: 1898 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 191
[
altérité radicale
]
[
stagnation
]
combler le vide
Comme je venais de me plonger de nouveau dans la lecture des journaux, Madeleine se leva et sortit. Je restai un long moment à lire, puis j’entendis la porte d’entrée se refermer. Cette fois, Madeleine était vraiment partie. Afin qu’il n’y eût aucun doute, je me rendis dans notre chambre. En effet, elle était sortie. Je dois dire que, contre mon attente, son absence me laissa indifférent. Pas une seconde il ne me vint à l’esprit de me fâcher. Je trouvais maintenant tout à fait naturel que Madeleine fût sortie, sans même me dire au revoir. Je me rendis dans mon bureau où je restai jusqu’à quatre heures. Je me fis ensuite servir à goûter, puis, ne sachant que faire, je me décidai à aller voir un ami. Mais, devant sa maison, je fis demi-tour. Ce genre de mésaventure m’arrive souvent. La vérité est que j’ai besoin d’un but pour vivre, qu’il me faut des étapes dans ma journée. Je projette alors de bonne foi de faire une visite, je sors comme si j’allais chez quelqu’un. En cours de route, je prépare même ce que je vais dire. Mais, une fois arrivé, j’abandonne mon projet. L’essentiel est pour moi non que je l’exécute, mais qu’il m’occupe, comme si j’allais l’exécuter. Je revins donc sur mes pas.
Auteur:
Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois
Années: 1898 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 131
[
occupation
]
[
solitude
]
insomnie
Je retournai dans ma chambre, refermai les portes et me couchai en sermonnant : "Il faut que je dorme. Il faut tout oublier jusqu’à demain. Il faut que je dorme." J’éteignis la lumière. Je fermai les yeux et, m’appliquant à ne penser à rien, m’efforçai de m’endormir. La lutte pour le sommeil est déjà quelque chose d’effrayant. On n’a pas de prises. La seule volonté de dormir vous tient éveillé. Je ne pensais à rien, mais il y avait pourtant en moi la volonté de dormir qui à mon insu me tenait éveillé. Je me retournais sans cesse. De temps en temps, à travers l’obscurité, venait à moi de très loin le tintement d’une horloge. Tout était noir. Je n’avais déjà plus de volonté. Pourtant, je ne dormais pas. Combien de temps s’écoula ainsi ? Je ne le sais pas. J’avais complètement perdu la notion du temps. J’étais absolument comme si je dormais, pourtant une conscience suffisante faisait que je savais que j’étais éveillé. A la longue, après m’être retourné je ne sais combien de fois, mon engourdissement se fit plus grand. Une joie minuscule m’envahit. J’allais perdre toute notion des choses lorsque, insensiblement, j’eus la sensation que mon cerveau grossissait, grossissait, que mon corps était de plomb, que tout mon être se gonflait et que, à mesure qu’il gonflait, je pouvais de moins en moins remuer afin de reprendre mon aspect habituel.
Auteur:
Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois
Années: 1898 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, pages 106-107
[
sensations
]
tristesse
Je ne suis pas neurasthénique, ni sentimental. Je ne suis rien de particulier. D’où vient alors que je ressemble à ce point à une épave ? Si on était entré en coup de vent au moment où je pleurais, je me serais dressé comme si rien n’était et j’eusse fait ce qu’on m’aurait proposé avec la gaieté nécessaire, comme si jamais je n’avais souffert. Ce n’est pourtant pas de la comédie tout cela. Je ne me trompe pas. Je pleure. Je souffre et je ne peux rien contre moi-même, et je vis comme tout le monde. Je suis incapable d’envisager une autre existence. C’est surtout cela qui m’étonne, de pleurer ainsi et tout de suite après de ressembler au premier venu. J’ai les occupations de tout le monde, je vais au théâtre, je suis gai, et au fond de moi-même, il y a toujours quelque chose qui n’est pas heureux, quelque chose d’insatisfait.
Auteur:
Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois
Années: 1898 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 43
[
apparences
]
[
masque
]
[
division subjective
]
[
simultanéité
]
relations humaines
S’il arrive que ces gens qui m’ennuient, que je trouve ridicules pour une raison ou une autre, sont obligés de me laisser plus tôt que je ne l’avais prévu, je souffre profondément. J’essaie alors, par tous les moyens, de les suivre, au risque de passer pour indiscret. Je leur propose de les accompagner, de les attendre. Je leur demande si réellement je suis de trop. Et quand, sous le prétexte de ne pas m’obliger à une corvée, ils se débarrassent de moi, il m’arrive, devant le fait accompli, de pousser un cri de joie.
Auteur:
Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois
Années: 1898 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Journal écrit en hiver, Flammarion, 1983, page 34
[
paradoxe
]
[
déchirement
]
[
tiraillement
]
[
solitude
]
[
libération
]