Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 252
Temps de recherche: 0.0663s

paysage

Autant se taire et regarder dehors, par la fenêtre, les velours gris du soir prendre déjà l’avenue d’en face, maison par maison, d’abord les plus petites et puis les autres, les grandes enfin sont prises et puis les gens qui s’agitent parmi, de plus en plus faibles, équivoques et troubles, hésitants d’un trottoir à l’autre avant d’aller verser dans le noir.
Plus loin, bien plus loin que les fortifications, des files et des rangées de lumignons dispersés sur tout le large de l’ombre comme des clous, pour tendre l’oubli sur la ville, et d’autres petites lumières encore qui scintillent parmi des vertes, qui clignent, des rouges, toujours des bateaux et des bateaux encore, toute une escadre venue là de partout pour attendre, tremblante, que s’ouvrent derrière la Tour les grandes portes de la Nuit.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Voyage au bout de la nuit"

[ description ] [ urbain ] [ dérisoire ] [ couchant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

triade

רבן שמעון בן גמליאל אומר,על שלושה דברים העולם עומד, על הדין ועל האמת ועל השלום, שנאמר 'אמת ומשפט שלום שפטו בשעריכם'

Rabban Shim'on fils de Gamliel dit : le monde tient sur trois choses : sur le droit, sur la vérité et sur la paix, comme il est dit : " Vérité et sentence de paix, tels doivent être vos jugements entre vos portes " (Zacharie 8:16). I-18.

Ramban (Maïmonide) : le droit (דין), c'est le fait qu'une société fonctionne sur la base de la justice. Et nous avons déjà expliqué dans le quatrième chapitre de l'Introduction au traité Avot que la vérité est une vertu intellectuelle et la paix une vertu morale. Et lorsque sont atteintes ces trois élévations, l'existence est alors la plus parfaite possible sans le moindre doute ni la moindre contestation.

Auteur: Maïmonide Mosche dit le Rambam

Info: Commentaires du Traité des pères, p. 83

[ lois ] [ harmonie ] [ exactitude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

catholicisme-protestantisme

Malheureux ! Vous croyez m’insulter en me traitant de papiste ! Vous m’honorez au contraire. Je suis papiste et m’en fais gloire. Parce que "papiste" veut dire que ma foi, par l’intermédiaire de la succession ininterrompue des Papes, remonte à Jésus-Christ, tandis que la vôtre ne remonte qu’à Luther, Calvin, Henri VIII ! Parce que "papiste" veut dire que je suis de l’Église fondée sur la pierre papale, contre laquelle ne prévaudront pas les portes de l’enfer. Si vous aviez une miette de bon sens, vous comprendriez que c’est quelque chose de bien meilleur, en matière de foi, de dépendre du pape que d’un roi ou d’une reine, d’une croix que d’une couronne, parce que c’est seulement au Pape que le Christ a dit : "Pais mes agneaux !" Je me glorifie d’être guidé dans la foi par ce Pasteur !

Auteur: O'Connell Daniel

Info: Réponse à un adversaire au Parlement anglais

[ défense ] [ temporel-éternel ] [ infaillibilité pontificale ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

handicap

Lorsque combattant pour sa patrie, il eut perdu un bras,

il prit soudain peur :

"Désormais, tout ce que je ferai, sera fait à moitié.

Je ne ramasserai que la moitié des récoltes,

tandis qu’au piano, je ne jouerai que la mélodie

ou que l’accompagnement,

jamais les deux portées ensemble.

Je ne pourrai frapper que d’un seul poing

dans les opiniâtres vieilles portes

et la bien-aimée, je ne pourrai l’étreindre

qu’à moitié.

Il y aura des choses que je ne pourrai faire du tout :

applaudir, par exemple,

aux fêtes où chacun applaudit."

Dès ce moment, il se mit à tout faire

avec deux fois plus d’ardeur.

Et à la place d’un bras arraché

une aile lui poussa.

Auteur: Cassian Nina

Info: Un homme, traduit par Claude Sernet

[ compensation ] [ estropié ] [ manchot ] [ amputé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

misère

La pauvreté, ce n'est pas la privation. La pauvreté, c'est de n'être jamais seul. Je m'en rends compte maintenant que je suis de l'autre côté. Le pauvre n'a pas droit à la solitude. Il naît à la maternité, avec les autres. Il crève avec les autres, à l'hôpital. Entre la crèche et l'hospice il y a les garderies et les asiles, les taudis et les casernes. Sa vie, de bout en bout, il lui faut la vivre en commun. On joue dans le sable public des squares et sur le trottoir de tout le monde. On couche à dix dans la même pièce. On se heurte dans les escaliers et les couloirs. Et c'est plein de murs, d'escaliers et de couloirs, la pauvreté. Les portes ferment mal. Les murs ne séparent pas. N'importe qui peut entrer chez les autres pour emprunter cent pitance.

Auteur: Hyvernaud Georges

Info: La-Peau-et-les-Os

[ cohue ] [ ennui ]

 

Commentaires: 0

radio France

Pour monter jusqu'au troisième étage et atteindre le studio 334, les ascenseurs offrent la méthode la plus simple. Trois cabines, portes automatiques en alu brossé, quasi désertes entre minuit et 5 heures du matin, les heures creuses du camembert, quand les vigiles sont partis en bouclant derrière eux.
Les escaliers sont plus discrets encore.
Les bruits de la ville n'arrivent pas jusqu'ici. Les bureaux sont vides, la plupart plongés dans l'obscurité. Tout baigne dans la luminosité spectrale des veilleuses le long du couloir. On avance en se repérant aux numéros sur les portes. Si on se trompe, il n'est pas rare qu'on se tape un tour complet du camembert. Exercice courant chez les nouveaux venus. À force de déambuler dans ces couloirs circulaires on perd ses repères. On tourne. On marche. On tourne. Certains visiteurs décrivent plusieurs circonférences avant d'atterrir dans le bon bureau.

Auteur: Yves Hughes

Info: Eclats de voix

[ Paris ] [ Gaule ]

 

Commentaires: 0

spiritualité

Un jour un maître reçoit un disciple qui désire être initié au Nom suprême.

"Patiente, lui dit le maître, et va aux portes de la ville pour me rapporter ce qui s'y passe." Le disciple s'y rend et observe. Il voit là un vieillard conduisant un âne chargé de fagots de bois. Lorsque ce dernier se présente aux soldats pour entrer dans la cité, ils lui volent son chargement et le frappent violemment. Ému, le disciple rentre chez son maître et lui raconte la scène.

"Si tu avais la puissance et l'énergie qui sont contenus dans le Nom suprême, qu'aurais-tu fait de ces soldats ? demande le maître.

- Je les aurais terrassés !

- Sache que le vieillard qui s'est fait battre ainsi est mon maître. C'est lui qui m'a transmis la puissance du Nom suprême !

Auteur: Bentounès Khaled

Info: La fraternité en héritage : Histoire d'une confrérie soufie

[ acceptation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

famille

Les saisons à Tbilissi étaient de vraies saisons. A la fin du printemps, la ville devenait colorée, poussiéreuse, bruyante.
Nous gardons les portes ouvertes, la chaleur entre chez nous. Mes cousins habitent la maison d'à côté, la rue devient notre rue. Des fragments dans ma mémoire. On nous laisse plus libres. Je cours jusqu'au marchand de fruits, il me donne des cerises, nous nous cachons pour les manger, nous nous déshabillons pour ne pas tacher nos vêtements et fâcher Bébia, notre grand-mère. Quand nous avons tout fini, nous envoyons le plus petit, Gougou, en chercher d'autres. L'épicier l'aime bien, il lui donne un sac plein. Les fruits s'écrasent au fond du sac, ils ont le goût de l'humidité de la cachette sous les escaliers près du vieux mur. Nous sommes six, mes cousins, mes cousines, ma soeur et moi, serrés contre le mur qui s'effrite dans nos dos.

Auteur: Davrichewy Kéthévane

Info: La mer noire

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

deuil

Vers la mi-décembre, la fille d'un des voisins s'empoisonna par amour. Elle aimait un musulman et tout était vraiment trop compliqué. Elle avait avalé du shiré et le garçon s'était pendu de son côté, Capulets et Montaigus. Longs cris de femmes au-dessus du quartier. Des affiches vertes et noires placardées sur toutes les portes annonçant l'heure du culte mortuaire... A la chapelle arménienne, la fille reposait mains jointes dans son cercueil ouvert. Elle portait une robe de velours presque neuve et des anneaux d'or aux oreilles. Au fond de l'église les vieilles formaient un groupe d'une extraordinaire noblesse : une phalange de Parques drapées dans leurs châles noirs, silencieuses, dures, féminines, les yeux comme des soleils. Jamais, sauf chez quelques vieilles Tziganes, je n'avais vu cette dignité de Sphinx, poignante et puissante. C'étaient vraiment les gardiennes de la race, cent fois plus belles que les filles à marier.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: L'usage du monde, p 147

[ femmes-par-hommes ]

 

Commentaires: 0

enfance

Quand nous étions encore toutes petites, c'étaient les secrets cachés sous les dalles qui nous attiraient, plus tard ce fut le soleil couchant. Cet escalier extérieur était un lieu merveilleux. Il appartenait tout à la fois à la maison et au jardin. Il était pris d'assaut par un rosier grimpant, et quand la porte d'entrée restait ouverte, l'odeur des pierres du vestibule se mêlait au parfum des roses. L'escalier n'était ni en haut ni en bas, ni dedans ni dehors. Il était là pour assurer en douceur mais avec fermeté la transition entre deux mondes. Ainsi s'explique sans doute la prédilection des adolescents pour ce genre d'endroit, leur penchant à s'installer dans des escaliers comme celui-là, à se tenir dans l'entrebâillement des portes, à s'asseoir sur les murets, à s'agglutiner à des arrêts de bus, à courir sur les traverses d'une voie ferrée, à regarder du haut d'un pont. Passagers en transit, consignés dans l'entre-deux...

Auteur: Hagena Katharina

Info: Le Gout des Pépins de Pomme

[ nostalgie ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0