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nature

Dans la vallée de la Mort et dans le Great Sand Dunes National Monument, au Colorado, les dunes les plus hautes atteignent cinq cents pieds. Les seules dunes de sable plus hautes se trouvent en Iran; culminant à quelques sept cents pieds, elles détiennent le record du monde.

Vues du ciel, la plupart des dunes sont en forme de croissant, comme une nouvelle lune. Les cornes du croissant pointent sous le vent, et la pente de glissement se trouve sur la face concave. Les dunes de ce type s'appellent des barkhanes - terme d'origine russe. (Une mer de sable, comme dans le Gran Desierto mexicain, près de l'embouchure du Colorado, s'appelle un erg, terme d'origine hamitique*.)


Auteur: Abbey Edward

Info: Un fou ordinaire - Images du désert - p.104 *berbère

[ minérale ]

 

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post-cybernétique

Google a franchit une étape spectaculaire : un ordinateur quantique pulvérise 47 ans de calculs en quelques secondes

La technologie quantique franchit une nouvelle étape spectaculaire. Google a récemment annoncé une avancée majeure : un ordinateur quantique capable d’effectuer en quelques secondes des calculs que les superordinateurs classiques mettraient 47 ans à résoudre. Cette prouesse technologique ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de l’informatique, avec des implications potentielles pour de nombreux domaines.

Qu’est-ce que l’informatique quantique ?

L’informatique quantique repose sur les principes de la mécanique quantique, une branche de la physique qui explore les comportements des particules à l’échelle subatomique. Contrairement aux ordinateurs traditionnels, qui fonctionnent avec des bits pouvant être soit 0 soit 1, les ordinateurs quantiques utilisent des qubits. Grâce au phénomène de superposition, un qubit peut exister simultanément dans plusieurs états, augmentant de manière exponentielle la capacité de calcul.

Un autre principe fondamental de cette technologie est l’intrication. Deux qubits intriqués partagent un lien si profond que l’état de l’un influe immédiatement sur l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. Ces propriétés permettent aux ordinateurs quantiques de traiter des problèmes complexes que les machines traditionnelles peinent à résoudre.

Les capacités révolutionnaires de Sycamore

Google a présenté son dernier processeur quantique, Sycamore, doté de 70 qubits. Cette mise à jour représente un bond considérable par rapport à son précédent modèle de 53 qubits. Avec une capacité multipliée par plus de 241 millions, ce processeur atteint une puissance de calcul jamais vue.

Un exemple frappant ? L’ordinateur quantique de Google peut effectuer en quelques secondes des calculs qui nécessiteraient des décennies sur Frontier, le superordinateur classique le plus rapide à ce jour, basé dans le Tennessee.

Une révolution pour la recherche scientifique

Grâce à cette puissance, les chercheurs pourront aborder des problématiques complexes, comme :

- La découverte de nouveaux médicaments : en simulant des interactions moléculaires impossibles à modéliser avec des ordinateurs classiques.

- La résolution de problèmes environnementaux : en modélisant des systèmes climatiques complexes pour prédire et atténuer les effets du changement climatique.

- L’optimisation industrielle : en calculant des solutions optimales pour des réseaux logistiques, énergétiques, ou financiers.

 Les défis de l’informatique quantique

Malgré ses promesses, cette technologie n’est pas exempte de défis. Les qubits sont extrêmement sensibles aux perturbations environnementales, un phénomène appelé décohérence. Cela rend leur manipulation complexe et limite la durée pendant laquelle ils peuvent effectuer des calculs fiables.

Un autre obstacle majeur est la correction d’erreurs. Contrairement aux bits classiques, les qubits sont sujets à des erreurs fréquentes. Développer des méthodes de correction efficaces reste une priorité pour rendre ces machines véritablement opérationnelles.

Une menace pour lacybersécurité

Les ordinateurs quantiques représentent également un risque pour les systèmes de cryptage actuels. Ils pourraient théoriquement casser des clés de chiffrement en un temps record, mettant en danger la sécurité des données sensibles. Paradoxalement, la même technologie pourrait ouvrir la voie à des méthodes de cryptage plus robustes, comme la cryptographie quantique.

Vers une suprématie quantique

Google affirme avoir atteint une étape appelée suprématie quantique, où un ordinateur quantique dépasse les capacités des superordinateurs classiques. Cette déclaration suscite des débats dans la communauté scientifique. Pourtant, des experts comme Steve Brierley, PDG de Riverlane, considèrent cette avancée comme un tournant décisif.

D’autres, comme le professeur Winfried Hensinger de l’Université du Sussex, soulignent que des progrès importants restent à faire, notamment dans la réduction des erreurs et l’allongement de la cohérence quantique.

Perspectives d’avenir

Le domaine de l’informatique quantique est en pleine effervescence. Des géants technologiques tels qu’IBM, Microsoft et Google, ainsi que de nombreuses startups, investissent massivement dans cette course. Si les défis actuels sont surmontés, les applications potentielles sont immenses, touchant des secteurs aussi variés que la médecine, l’intelligence artificielle et la gestion énergétique.

L’impact à long terme

Dans un futur proche, l’informatique quantique pourrait révolutionner notre manière d’aborder des problèmes complexes. Cependant, l’adoption à grande échelle dépendra de la capacité à rendre cette technologie accessible, stable et économiquement viable.

Google a ouvert une nouvelle voie en démontrant la puissance des ordinateurs quantiques. Bien que de nombreux défis subsistent, ces machines pourraient bientôt transformer des industries entières et redéfinir les limites de l’innovation scientifique. 



 

Auteur: Internet

Info: https://sciencepost.fr/, Breton Alexis,  3 décembre 2024 - Sources : Preskill, J. (2018). Quantum Computing in the NISQ era and beyond. Harrow, A. W., & Montanaro, A. (2017). Quantum Computational Supremacy. Nature Physics. Rapport du TOP500 sur les superordinateurs (2024).

[ rupture ] [   paradigme ] [   émergence ] [   vertige ] [   pulsar ] [   speculum ] [   hybris ] [   essence ] [    nexus ] [    onde ] [    flux ] [    seuil ]

 

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amitié

Je ne sacrifierai jamais un ami au nom d'un idéal. Je ne déserterai jamais un ami pour sauver une institution. Je ne trahirai jamais un ami au profit de la loi. Les grandes nations peuvent tomber en ruine, je ne les sauverai pas en vendant un ami.

Auteur: Abbey Edward

Info: Seuls sont les indomptés, pp 143-44

[ fidélité ] [ indéfectible ]

 

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canicule

Aucun être humain sain d'esprit n'a jamais pris cette route en été. En hiver, le bas désert peut être agréable, même enivrant, si vous êtes correctement équipé pour la survie. Mais en été, il est proprement invivable. La vibration des ondes de chaleur, tendues comme des pans de tulle d'un bout à l'autre de l'horizon, suffit à tromper vos sens, à embrumer votre esprit. Les montagnes flottent comme des vaisseaux sur ces vagues d'air chauffé à l'extrême ; elles dérivent en s'éloignant les unes des autres, puis se rejoignent, se confondent, se mêlent, s'inversent, prennent momentanément des formes merveilleuses. C'est la folie du mirage.


Auteur: Abbey Edward

Info: Un fou ordinaire - Images du désert - (la Route du Vautour - entre Quitobaquito à l'est et les Tinajas Atlas ("Hautes Jarres") à l'ouest, soit une distance de soixante miles par la route) - p.108

[ dérèglement des sens ]

 

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langage

Comme en poésie ou en musique, les mots sous-entendent plus de choses qu’ils ne sauraient en dire explicitement.

Auteur: Abbey Edward

Info:

[ miroir ] [ grégaire ] [ superficiel ]

 

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émerveillement

Si Delicate Arch a un sens quelconque, il gît, oserai-je, dans le pouvoir qu’ont l’étrange et l’inattendu, d’aiguillonner nos sens et de libérer d’un coup notre esprit des ornières de l’habitude, de nous ouvrir par la force à une conscience ressuscitée du merveilleux - de ce qui suscite l’émerveillement. Un objet bizarre et fantastique né de la nature comme l’est Delicate Arch a l’étrange capacité de nous rappeler - ainsi que le font la roche et le soleil et le vent et les espaces sauvages - que, là-bas, existe un monde différent, beaucoup plus vieux et plus grand que le nôtre, un monde qui entoure et soutient le petit monde des hommes comme la mer et le ciel entourent et soutiennent un navire. Le choc du réel. Un bref moment, nous sommes de nouveau capables de voir un monde de merveilles tel que le voit l’enfant. L’espace de quelques instants, nous découvrons que rien ne peut être pris pour acquis, car si cet objet fantastique issu de la nature est merveilleux, alors tout ce qui l’a façonné est merveilleux, et notre voyage ici sur Terre, (...) est la plus téméraire des aventures.


Auteur: Abbey Edward

Info: Désert solitaire

[ dépaysement ] [ existence ] [ architecture minérale ] [ appartenance ]

 

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néologismes

" Enshittification " : que signifie le mot de l'année du dictionnaire australien ?

Le dictionnaire australien Macquarie a choisi son mot de l'année, qui reflète un sentiment généralisé selon lequel les choses empirent en ce qui concerne tout ce qui touche au numérique. Et plus encore...

Le dictionnaire Macquarie, considéré comme la référence standard en matière d'anglais australien, a nommé " enshittification " comme son mot de l'année 2024 .

Il s'agit d'un terme inventé par le journaliste britanno-canadien Cory Doctorow en 2022 pour décrire ce que le dictionnaire définit comme " la détérioration progressive d'un service ou d'un produit provoquée par une réduction de la qualité du service fourni, notamment d'une plateforme en ligne, et en conséquence de la recherche du profit ".

Essentiellement lorsque quelque chose devient de plus en plus merdique – en particulier lorsqu’il s’agit d’applications et de plateformes numériques qui sont utiles au début et qui se dégradent considérablement petit à petit.

Pensez à ce qu'Elon Musk a fait à un Twitter rebaptisé. Le summum de l'enshittification.

Doctorow a décrit cette détérioration comme un processus en trois parties : " Tout d'abord, les plateformes sont bonnes pour leurs utilisateurs ; ensuite, elles abusent de leurs utilisateurs pour améliorer la situation de leurs clients professionnels ; enfin, elles abusent de ces clients professionnels pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. C'est frustrant. C'est démoralisant. C'est même terrifiant. "

Le même mot a été nommé à la fois par le Choix du public et par le Choix du comité.

Le comité a déclaré que le gagnant est un " terme anglo-saxon très basique, enveloppé d'affixes qui l'élèvent au point d'être presque formel, presque respectable ".

" Ce mot résume ce que beaucoup d’entre nous ressentent comme étant en train d’arriver au monde et à de nombreux aspects de nos vies en ce moment. "

Ce nom familier a battu d'autres mots comme " rawdogging " (entreprendre un vol long-courrier sans divertissement) ; " droit à la déconnexion » (une loi qui accorde aux employés le droit de ne pas travailler ou d'être contactés à propos du travail en dehors des heures de travail) ; et " brainrot " (contenu considéré comme de faible qualité en termes de stimulation intellectuelle).

 

Auteur: Internet

Info: https://www.euronews.com/, David Mouriquand, 26 Novembre 2024

[ merdification ] [ emmerdification ] [ réseaux sociaux ] [ capitalisme ] [ merdocène ]

 

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new age

(FLP) - Ouels furent les livres, parus au 20e siècle, les plus significatifs de cette tendance américaine ?

(IA) - Voici quelques livres significatifs parus au 20e siècle :

"Le Retour des Maîtres" (1934) de Benjamin Creme, qui parle de l'avènement du Nouvel Âge spirituel

"Le Parfait Équilibre" (1948) de Aldous Huxley, qui explore les philosophies orientales et la spiritualité alternative

"La Prophétie des Andes" (1993) de James Redfield - bien que tardif, ce roman a été un bestseller mondial du mouvement New Age

"Le Moi Cosmique" (1979) de Ken Wilber, qui intègre psychologie transpersonnelle et spiritualité

"La Société post-industrielle" (1970) de Marilyn Ferguson, considéré comme un texte fondateur du mouvement New Age

"Messages de l'Univers" (1989) de Shirley MacLaine, qui mêle spiritualité et expériences personnelles

"L'Éveil de Gaia" (1987) de Rupert Sheldrake, explorant des concepts de conscience planétaire

Ces ouvrages ont contribué à populariser des concepts comme l'interconnexion spirituelle, la transformation personnelle et une vision holistique du monde

 

Auteur: Claude.ai 3.5 Sonnet

Info: 3 décembre 2024

[ formacja ] [ occident ] [ littérature ]

 

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apôtres du numériques

IA, cheval de Troie du techno-fascisme : entretien avec Thibault P

En bref

L’IA et ses prophètes : l’industrie de la tech bascule dans un discours messianique qui nous vend l’imminence d’une " IApocalypse "

- Techno-religion : ce discours est le paravent d’une quête de nature politique ; il s’agit pour les techno-oligarques d’accroître leur domination sans partage

- Risques politiques : la frange la plus réactionnaire de la tech entreprend déjà de " gangréner " la puissance publique

L’IApocalypse n’aura pas lieu. Ce que nous devons plutôt craindre, c’est une prise de pouvoir autoritaire par une poignée de ploutocrates de la tech, alerte le journaliste T. Prévost dans un essai saisissant : Les prophètes de l’IA. Pourquoi la Silicon Valley nous vend l’Apocalypse (LUX, 2024).

Nastasia : Commençons par poser le décor. Qui sont les prophètes de l’intelligence artificielle (IA) qui façonnent cette industrie que tu décris comme un quasi-culte ?

TB : Les techno-prophètes de l’intelligence artificielle sont issus de quatre sphères qui se croisent. Il y a d’abord les grands entrepreneurs médiatiques, Elon Musk, Sam Altman d’OpenAI, Satya Nadella de Microsoft et Sundar Pitchai de Google Alphabet. Ce sont eux qui sont à la tête des grands conglomérats industriels leaders du marché. Il y a ensuite les scientifiques médiatiques à l’instar de Geoffrey Hinton, prix Nobel de physique en 2024, Yann Le Cun qui dirige la recherche en IA pour Meta et Joshua Bengio de l’université de Montréal. Ces trois personnalités incarnent chacune l’autorité de la science mais aussi un discours de repenti, très médiatisé. Leur exposition produit en quelque sorte un effet Oppenheimer censé nous alerter sur les risques liés à la prolifération sans contrôle des IA.

Il y a ensuite les philosophes avec, en tête de pont, la figure de Nick Bostrom de l’université d’Oxford. C’est en quelque sorte le pape des techno-prophètes puisqu’il y a inventé de toutes pièces trois champs de recherche pseudo-scientifiques, dont l’étude des " risques existentiels " liés à l’IA, l’étude de l’ " alignement " ainsi que le champ de l’AI safety1. Dans son sillage, on trouve également les figures de William McAskill et Toby Orb qui ont oeuvré au sein de deux autres courants, l’altruisme efficace et le long termisme. Ce chapelet de disciplines récentes forme à mon sens un arc pseudo-scientifique qui alimente le discours apocalyptique sur les IA.

Enfin, n’oublions pas le rôle-clé des investisseurs comme les figures du capital-risque Peter Thiel et Marc Andreessen, dont les millions de dollars ont catalysé ce marché et dont l’agenda politique réactionnaire semble s’imposer à une partie de la tech.

L’IA est une entreprise de gangrène de la puissance publique

Nastasia : En quoi le déploiement actuel du secteur de l’IA incarne un croisement inquiétant entre techno-autoritarisme et ultra-capitalisme ?

TB  : L’IA est le paravent technique d’un phénomène de conquête agressive du politique. Une entreprise de gangrène de la puissance publique. Sous prétexte d’IA, ce que les techno-prophètes nous vendent, c’est l’arraisonnement et la subordination du corps social par la rationalité du marché. Celle qui s’incarne dans les Big Techs, ces entités transnationales monopolistiques ayant désormais des capacités de fonctionnement dignes d’un État.

Jusqu’à 2020, la Silicon Valley prétendait incarner une forme acceptable de progressisme social-libéral. Mais, en son sein, s’est depuis développé un tout autre discours. En particulier celui qui présente les garde-fous démocratiques comme des obstacles. Pour les géants de la tech, il ne doit précisément pas y avoir d’obstacles à la croissance, à l’extractivisme et à la recherche du monopole.

Ce discours est publiquement assumé. C’est par exemple le financier Peter Thiel qui déclare en 2016 que " capitalisme et démocratie ne sont pas compatibles ", sous-entendant préférer le premier à la seconde2. C’est le capital-risqueur Marc Andreessen qui, dans son manifeste techno-optimiste, cite Marinetti, le pape du futurisme italien qui s’est ensuite réclamé de Mussolini3. C’est aussi l’influence intellectuel de Curtis Yarvin, aka Mancius Moldbug, le penseur des " lumières noires " de la néoréaction4. Et c’est enfin Elon Musk qui, alors que le gouvernement bolivien s’apprête à nationaliser certaines de ses mines de lithium, déclare : " nous renverserons qui nous voudrons. "5

Le discours de ces milliardaires est clair : les contre-pouvoirs, on les écrase. Et c’est très inquiétant car les grands conglomérats du numérique sont devenus le système nerveux de nos sociétés. Ils ont la main sur l’infrastructure, les moyens de calcul et de prédiction. Ils ont su imposer les principes de la gouvernementalité algorithmique auprès des gouvernements néolibéraux. Pour ces derniers, on assiste donc à une perte massive de souveraineté.

L’IA c’est un coup environnemental hallucinant, une prolétarisation du travail et la reproduction de logiques coloniales dans la division des rapports de production

Nastasia : " On ne vend plus le futur mais la fin de l’histoire ", écrivez-vous au sujet de la prolifération des discours apocalyptiques sur l’IA. De quoi le discours sur l’intelligence artificielle " générale " (AGI) est-il censé nous distraire ?

TB : L’AGI est un outil conceptuel très pratique car il permet de fixer un cap. Ce cap n’est pas technique, il est social ; c’est le cap vers lequel tend l’humanité dans son ensemble.6

L’AGI est un concept mouvant, dont la définition n’a de cesse de fluctuer, avec une tendance nette toutefois : chaque modification réduit un peu plus le spectre de l’intelligence humaine. L’entreprise qui joue un rôle clé dans la conceptualisation de l’AGI c’est OpenAI. Dans leur dernière tentative, ils indiquent que l’objectif de l’AGI est d’imiter l’ensemble des activités humaines économiquement productives7. On voit le glissement s’effectuer sous nos yeux : ce n’est plus l’intelligence de la machine qui tend vers celle de l’humain, c’est l’humain qui est réduit à sa capacité productive. Or présenter l’intelligence humains comme une simple machine à calculer et à produire valeur, c’est à la fois très réducteur et très aligné avec le modèle du capitalisme algorithmique promu par cette entreprise.

Ce discours a une fonction très similaire à celle du discours global sur l’IA : il s’agit de nous distraire des limites de la technique, de son inefficacité qui a pourtant un coût économique, social et environnemental colossal. L’IA est un écocide, elle induit une prolétarisation du travail et amplifie les logiques coloniales Nord-Sud dans la division des rapports de production.

Nastasia : Quels sont les risques politiques liés à l’adoption sans critique d’un discours pro-IA, aux États-Unis comme ici en France ?

TB : Pour les citoyen·nes, le principal risque c’est la sidération et le fatalisme. Le fait d’accepter le déterminisme technique et politique que l’on nous vend, sans recul critique. Je m’alarme aussi de la tentation, pour le corps social, de naturaliser l’idée selon laquelle, qu’on le veuille ou non, le progrès va nous rouler dessus. C’est accepter sans broncher les logiques de surveillance carcérales, la pérennisation de la surveillance algorithmique, la reconnaissance faciale. C’est ne pas se soulever face au régime de gouvernementalité algorithmique à l’œuvre à la CAF, à France Travail ou aux impôts.8

L’IA est un outil de déresponsabilisation de la puissance publique. Ce qu’on laisse s’opérer devant nous, c’est la confiscation de notre autonomie politique.



 

Auteur: Prévost Thibault

Info: https://synthmedia.fr/, Nastasia Hadjadji, 18 novembre 2024 - ‘Eugenics on Steroids’ : the toxic and contested legacy of Oxford’s Future of Humanity Institute, Andrew Anthony, The Guardian, mai 2024 ↩︎ Donald Trump, Peter Thiel and the death of democracy, Ben Tarnoff, The Guardian, juillet 2016 ↩︎ The Techno-Optimist Manifesto, Marc Andreessen, site de a16z, octobre 2023 ↩︎ Unqualified Reservations, blog de Mencius Moldbug ↩︎ ‘We Will Coup Whoever We Want!” : the unbearable hubris of Musk and the billionnaire techbros, Douglas Rushkoff, The Guardian, novembre 2023 ↩︎ Intelligence artificielle générale, Wikipedia ↩︎ Planning for AGI and beyond, OpenAI, février 2023 ↩︎ L’algorithme de notation de la CNAF attaqué devant le Conseil d’État par 15 organisations, La Quadrature du Net, octobre 2024 ↩︎

[ messies du digital ] [ dictature occulte ] [ gourous technos ] [ manipulation cybernétique ]

 

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dirigisme numérique

Ce livre permet d’abord de comprendre que la technologie ne mobilise pas tant des imaginaires, comme on l’entend trop souvent, mais bien des idéologies. Imaginaire, le terme fait référence à quelque chose qui n’existerait que dans l’imagination, qui serait sans réalité, comme dévitalisé, sans effet autre que sûr le rêve et l’irréel. Rien ne me semble moins vrai. Ce que nous sommes capables de composer dans nos esprits à une puissance d’évocation sans précédent, qui mobilise et galvanise les énergies et façonne le réel. Le terme d’imaginaire dépolitise ce que nos esprits façonnent, quand les récits que nous brodons et partageons construisent d’abord des ralliements, des adhésions ou leur exact inverse, des rejets, des défections, des oppositions. Ce que nous imaginons ne flotte pas dans l’éther, bien au contraire. Nos imaginaires reflètent tout le temps des idées et conduisent nos agissements, décrivent des façons de voir le monde, de le régir, de le gouverner. Imaginaire : le terme ne vise qu’à dépolitiser ce qui est à l’oeuvre dans la mise en représentation du monde, à savoir dévitaliser les luttes idéologiques par des récits neutralisés qui ont pour but de les rendre plus séduisants, plus accrocheurs, plus malléables, plus appropriables, plus diffusables. Mais derrière le storytelling, les récits que l’on construit sur l’IA, les discours que l’on porte sur la technologie, il n’est question de rien d’autre que d’une lutte idéologique.  

A mesure que la technologie a pris une place prépondérante dans nos sociétés, le discours qui la porte s’est chargé de promesses, de prophéties, de mythes, de prédictions qui se sédimentent en idées politiques qui annoncent, au choix, la fin du monde ou le retour des Lumières. L’un comme l’autre d’ailleurs n’ont qu’un objectif : nous éloigner de la réalité et nous faire adhérer à leur promesse. À savoir qu’il n’y a pas d’alternative au futur que propose la technologie. Qu’il soit rose ou sombre, c’est la technologie qui le façonne, c’est l’élite technologique qui le construit. Le futur est devenu une religion.

Prévost rappelle trop rapidement la longue histoire de l’avènement des religions technologiques, schismes du rêve transhumaniste, pour se concentrer surtout sur les courants et les figures les plus récents. Ce qui l’intéresse, c’est de regarder les habits les plus neufs du transhumanisme, cette consécration de la science et de la technologie, qui promet d’améliorer la condition humaine. Qui souhaite rendre la religion, le capitalisme et le colonialisme fonctionnels, effectifs, comme pour les faire perdurer à jamais. Ces courants qui déifient les sciences de l’ingénierie ne proposent pas qu’une transcendance, c’est-à-dire un dépassement de l’homme par la technique, mais bien l’avènement d’une technocratie toute puissante. L’essai, qui se présente sous forme d’un catalogue des idées du secteur, devient vite épuisant à lire, tant ces délires mis bout à bout se concatènent dans leur logique rance, qui ne produit rien d’autre qu’un total mépris pour la société comme pour les individus qui la composent. 

Un monde de… tarés

Le livre de Thibault Prévost a une autre vertu. Il nous montre que les grands ingénieurs, les grands investisseurs, les grands entrepreneurs et les grands penseurs de l’IA sont tous complètement… tarés ! Excusez du peu ! Les récits de dépassement, de conquête, de croisade, de puissance ou d’IApocalypse qu’ils nous vendent forment un ramassis de technodélires qui n’ont rien de sérieux ou de rationnel, malgré le fait qu’ils se présentent ainsi. Ces délires sur l’intelligence artificielle générale, sur la transcendance par la machine comme sur l’effondrement, nous abreuvent d’idéologies hors-sol, sectaires, fanatiques et vides pour mieux invisibiliser leur autoritarisme et leur cupidité débridées (à l’image de celle qu’exprimait Mustafa Syleyman dans son livre particulièrement confus, La déferlante). Tous les grands gourous de la tech que Prévost évoque dans son livre (et il n’y a pas que Musk) semblent d’abord et avant tout des individus totalement perchés et parfaitement lunaires. Ils sont tous profondément eugénistes, comme le répète le chercheur Olivier Alexandre (voir aussi dans nos pages). Ils sont obsédés par le QI et la race. Ils ont à peu près tous tenu à un moment ou à un autre des propos racistes. Ils sont tous profondément opposés à la démocratie. Ils partagent tous des discours autoritaires. Derrière leurs récits, aussi barrés les uns que les autres, tous n’oeuvrent qu’à leur propre puissance. A peu près tous partagent l’idée que ceux qui ne croient pas en leurs délires sont des parasites. Leur délire élitiste, eugéniste et cupide a de quoi inquiéter. Le futur qu’ils nous vendent n’a rien d’un paradis, puisqu’il ne remet en rien en cause des privilèges qui sont les leurs, bien au contraire. Tous nient les biens communs. Tous veulent détruire la régulation, à moins qu’ils en soient en maîtres. Ils nous exhortent à penser un futur si lointain qu’il permet de ne plus être fixé dans un cadre politique normé, ce qui permet de totalement le dépolitiser. Tous cachent les enjeux politiques qu’ils défendent sous des questions qui ne seraient plus que technologiques. Remplacer le discours politique par un discours technique permet d’abord de déplacer son caractère politique, comme pour l’aseptiser, l’invisibiliser. 

A le lire, Prévost nous donne l’impression de nous plonger dans les disputes sectaires, rances et creuses… qui anônent un " cocktail d’arrogance élitiste et de naïveté qui défend férocement la légitimité morale des inégalités ". Qu’ils se définissent comme altruistes efficaces, longtermistes, doomers, ultralibertariens, extropiens ou rationalistes… (tescralistes, comme les ont qualifié Timnit Gebru et Emile Torres), ils semblent avant tout en voie de fascisation avancée. 

L’IA ne va pas sauver le monde, elle vise à sauver leur monde !

L’IA ne va pas sauver le monde. Elle vise à sauver leur monde, celui d’une caste de milliardaires au-dessus des lois qui cherchent à se garder du reste de l’humanité qu’elle abhorre. " L’IA n’est que le paravent technique d’une entreprise tout à fait classique de privatisation et de captation des richesses ". L’IA vise d’abord la préservation du taux de profit. 

La Tech a longtemps été Démocrate et pro-démocratie, rappelle le journaliste, mais c’est de moins en moins le cas. La perspective que la Silicon Valley perde de sa puissance, explique en partie son réalignement. Le techno-solutionnisme progressiste qu’ils ont longtemps poussé a fait long feu : la Tech n’a produit aucun progrès social, bien au contraire. Ses solutions n’ont amélioré ni la démocratie, ni l’économie, ni l’égalité, ni l’espérance de vie… surtout quand on les compare aux technologies sociales du XXe siècle comme l’hygiène publique, le développement des services publics ou la justice économique. 

Si ces évolutions politiques ont plusieurs origines, l’influence de grandes figures, de financeurs milliardaires, sur le secteur, semble déterminant, à l’image des Marc Andreessen et Peter Thiel, qui ne sont pas tant des évangélistes de la tech, que des évangélistes néolibéraux ultra-conservateurs, qui promeuvent par leurs discours et leurs investissements des projets anti-régulation et autoritaires. Prévost rappelle que la grande caractéristique de cette élite financière est d’être férocement opposée à la démocratie. Ces milliardaires rêvent d’un monde où une poignée d’individus – eux – captent toutes les richesses et tous les pouvoirs. " La tech est un système immunitaire développé par le capitalisme pour lutter contre tout ce qui pourrait le mettre en crise ", disait déjà Antoinette Rouvroy. Ces gens sont tous admirateurs de régimes autoritaires. Ils rêvent d’un progrès technique sans démocratie tel qu’ils le font advenir dans les outils qu’ils façonnent et les entreprises qu’ils dirigent.

En compilant toutes ces petites horreurs qu’on a déjà croisé, éparses, dans l’actualité, Prévost nous aide à regarder ce délire pour ce qu’il est. Nous sommes confrontés à " un groupe radicalisé et dangereux ", d’autant plus dangereux que leur fortune astronomique leur assure une puissance et une impunité politique sans précédent. Leurs exploits entrepreneuriaux ou financiers ne peuvent suffire pour les absoudre des horreurs qu’ils prônent. Prévost les montre comme ce qu’ils sont, un freak-show, des sortes de monstres de foire, complotistes, fascistes, prêts à rejoindre leurs bunkers et dont le seul rêve est de faire sécession. Le journaliste décrit un monde réactionnaire qui ne craint rien d’autre que son renversement. " Ces patrons méprisent nos corps, nos droits, nos existences ". Leur discours sur les risques existentiels de l’IA permet de masquer les effets déjà bien réels que leurs outils produisent. " L’IA est une métaphore du système politique et économique capitaliste qui menace l’espèce humaine ". Pour sécuriser leur avenir, cette élite rêve d’un technofascisme qu’elle espère mettre en œuvre. Notamment en manipulant les peurs et les paniques morales pour en tirer profit. 

Le pire finalement c’est de constater la grande audience que ces pensées rances peuvent obtenir. La réussite fait rêver, la domination fait bander… oubliant qu’il s’agit de la domination et de la réussite d’un petit monde, pas de celui de l’Occident ou de tous les entrepreneurs du monde. En nous répétant que le futur est déjà décidé et qu’ils en sont les maîtres, ils nous intoxiquent. " A force de se faire dire que le futur est déjà plié, que c’est la Silicon Valley qui décide de l’avenir de l’humanité, le public, convaincu qu’il n’a pas son mot à dire sur des enjeux qui le dépassent, remet son destin entre les mains des Google, Microsoft, Meta ou Amazon. " Ce déplacement permet d’orienter la régulation vers des dangers futurs pour mieux laisser tranquille les préjudices existants. Derrière la promotion de leur agenda néolibéral pour maximiser leurs profits aux dépens de l’intérêt général, se profile le risque d’une bascule vers un capitalisme autoritaire qui contamine le monde au-delà d’eux, comme le notait la chercheuse Rachel Griffin. " A l’instar de la Silicon Valley, l’Union européenne semble être en train de mettre à jour son logiciel idéologique vers un capitalisme autoritaire qui privilégie l’économie de la rente et les monopoles à l’économie de marché et la concurrence ". Cette transformation du capitalisme est assurée par la technologie. Les systèmes s’immiscent dans nos institutions, à l’image de leurs LLM que les acteurs publics s’arrachent en permettant aux entreprises de la Silicon Valley " d’étendre leur intermédiation sur un corps social médusé ". Qu’importe si ChatGPT raconte n’importe quoi. Les prophètes de l’IA, ces " bullionaires " (contraction de bullshitters et de millionnaires) eux aussi mentent avec assurance. Derrière leurs délires apparents, un transfert de pouvoir est en cours. Pas seulement une privatisation du futur, mais bien son accaparement par quelques individus qui font tout pour n’avoir de compte à rendre à personne. La fétichisation de l’individu rationnel, tout puissant, du génie solitaire, du milliardaire omnipotent, du grotesque individualiste ne nous conduit à aucune société qu’à son délitement. La métaphore computationnelle qui permet d’affirmer que la seule intelligence est désormais celle de la machine, vise à nous reléguer, à nous transformer en une marchandise dévaluée, puisque nos esprits valent désormais moins que le calcul, tout comme notre force de travail a été dévaluée par l’énergie fossile.

Du grand leurre de l’IA au risque technofasciste

Prévost rappelle que les machines nous trompent. Que l’automatisation est un leurre qui masque les ingénieurs et les travailleurs du clic qui font fonctionner les machines à distance. L’IA générative aussi. Nombre d’utilisateurs de ChatGPT l’abandonnent au bout d’une quarantaine de jours, comme un jouet qu’on finit par mettre de côté. Google SGE produit des fausses informations après plus d’un an de tests. Par essence, la prédiction statistique ne permet pas de produire de résultats fiables. Partout où ils se déploient, ces systèmes se ridiculisent, obligeant à les surveiller sans cesse. Notre avenir sous IA n’est pas soutenable. Il repose sur un pillage sans précédent. Les " cleptomanes de la Valley " ne cessent de nous dire que l’IA doit être illégale pour être rentable. L’IA est une bulle financière qui risque de finir comme le Metavers (que McKinsey évaluait à 5000 milliards de dollars d’ici 2030 !). 

" Arrêtons pour de bon de donner du crédit aux entrepreneurs de la tech. Depuis le début de la décennie 2020, le technocapitalisme ne fonctionne plus que par vagues d’hallucinations successives, suivies de (très) brèves périodes de lucidité. La Silicon Valley semble bloquée dans un trip d’acide qui ne redescent pas, et dont l’IA n’est que la plus récente hallucination ", rappelle, cinglant, Thibault Prévost, fort des punchlines saisissantes auxquelles il nous a habitués dans ses articles pour Arrêt sur Images

L’IA n’est que la nouvelle ligne de front de la lutte des classes, où les systèmes d’analyse dégradent les conditions d’existence des plus mal notés, ce lumpenscoretariat. Sa grande force est d’avancer masqué, opaque, invisible à ceux qu’il précarise. Nous n’utilisons pas l’IA, mais nous y sommes déjà assujettie, explique très justement Prévost. Les systèmes de calculs se démultiplient partout. " Aucun d’entre eux n’est fiable, transparent ou interprétable. Nous vivons tous et toutes à la merci de l’erreur de calcul sans recours "

" Les systèmes d’IA sont le reflet des oligopoles qui les commercialisent : privés, opaques, impénétrables, intouchables, toxiques et dangereux. " L’IA prolonge le continuum des discriminations et de l’injustice sociale et raciale. La faute aux données bien sûr, jamais " à leurs beaux algorithmes neutres et apolitiques "

" Comme l’idéologie d’extrême droite, l’IA échoue à représenter le monde. Elle ne fonctionne que par archétypes et biais, par catégorisation a priori ". Elle rappelle aux humains la distance qui les sépare de la norme masculine, blanche et riche. L’IA n’est rien d’autre qu’une " prothèse pour le maintien de l’ordre social racial et l’avancée des projets capitalistes impérialistes ", comme le dit Yarden Katz dans son livre Artificial Whiteness. Elle n’est rien d’autre que le nouvel auxiliaire du pouvoir. Elle exploite la violence structurelle comme une grammaire et un grand modèle d’affaires. " Si la Silicon Valley essaie de nous vendre l’apocalypse, c’est parce que son projet technique, économique et politique en est une ". Ce que veulent les milliardaires de la tech, c’est la fin du monde social pour imposer le leur. 

Avec l’élection de Trump, c’est exactement là où nous sommes. La Silicon Valley a obtenu ce qu’elle voulait, dit Brian Merchant. 

Dan McQuillan nous avait mis en garde du risque fasciste de l’IA. Les opportunités politiques sont devenues des prises de risques financières. La victoire de Trump vient d’assurer à Musk et quelques autres la rentabilité de tous leurs investissements. Son rachat de Twitter n’était rien d’autre que l’achat d’une arme qu’il a transformé en site suprémaciste, pour amplifier ses délires, permettant d’attiser la haine en ligne et la traduire en vote et en violence dans le monde physique. Comme l’explique Martine Orange pour Mediapart, l’enjeu, désormais, consiste à éradiquer la régulation et mettre l’ensemble de l’appareil d’Etat à la disposition de la Tech, c’est-à-dire assurer la mainmise de la Tech sur le pouvoir politique.

Face au technofascisme qui vient, le risque est que nous soyons démunis d’alternatives technologiques et donc idéologiques. Sans récit et réalisations progressistes de la tech, la seule option pour beaucoup ne consistera qu’en une chose : abandonner la technologie et arrêter les machines. 



 



 

Auteur: Guillaud Hubert

Info: Apropos du livre du journaliste Thibault Prévost, Les prophètes de l’IA (Lux éditeur, 2024)

[ plouto-technocrates ] [ magnats du digital ] [ pouvoir occulte ]

 

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