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paupérisation

Le monde du turf a changé. Voilà quarante ans, même les perdants se fendaient la gueule. Les bars ne désemplissaient pas. C’est désormais un autre public, une autre ville, une autre société. On ne jette plus l’argent par les fenêtres, on ne plaisante plus avec l’argent, on ne croit plus aux rentrées d’argent. L’univers tout entier agonise. Dans ses vêtements usés. La bouche amère, la peau flétrie. Il faut que l’argent rapporte. Vous voulez de l’argent ? Cinq dollars de l’heure. L’argent occupe toutes les conversations. Argent des chômeurs et des travailleurs clandestins. Argent des voleurs à la tire, des cambrioleurs, argent des déshérités. Le fond de l’air est gris. Et les queues s’allongent indéfiniment. On a appris aux pauvres à piétiner sur place. Et les pauvres en perdent le goût de vivre.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau", trad. Gérard Guégan page 212

[ ambiance ] [ gravité ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fureur

La colère est la forme commune des passions dans leur paroxysme ; de toutes, même de la peur. Et c'est là qu'on peut voir comment l'homme arrive vite à oublier son intérêt prudemment calculé, et même sa propre conservation. Il est ordinaire qu'une colère, même née de petites causes, nous porte à des actes extravagants, comme de frapper, de briser, et même d'injurier des choses. Et j'ose dire que le plus profond de la colère est la colère d'être en colère, et de savoir qu'on s'y jettera, et de la sentir monter en soi comme une tempête physique. Le mot irritation en son double sens, explique assez cela, si l'on y pense avec suite. L'enfant crie de plus en plus fort principalement parce qu'il s'irrite de crier, comme d'autres s'irritent de tousser.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, Gallimard <p.584>1960

 

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commerçant

Quand on propose un article convenable à bon prix, on ne vend pas… les gens achètent. Un vendeur, c’est autre chose, c’est celui qui place l’impossible, parce que c’est lui qu’on achète, pas le produit. Le client examine votre tronche, jette un coup d’œil à vos vêtements, à vos cheveux, il vous renifle, écoute le son de votre voix, les mots que vous employez. C’est ça que vous lui vendez, le reste est secondaire. La vente est séduction, conquête… Voilà pourquoi un véritable vendeur peut vendre n’importe quoi : des assurances ou des rafiots, ce qui lui chante. Mais pour ça il doit jouer son rôle, avoir un discours adapté à chaque client. Le vendeur est un acteur accompli, un magicien qui sort de son chapeau des lapins pour tous les goûts.

Auteur: Bernatek Carlos

Info: Rancoeurs de province

[ VRP ] [ escroc ]

 

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correspondance

N'attrapes-tu que ce que lance ta propre main,
tout n'est encore qu'adresse et gain véniel -
mais as-tu repris la balle soudain
qu'une partenaire éternelle
a lancé à ton centre, l'élan bien
mesuré, selon telle courbe empruntée
au dieu qui sait bâtir les ponts,
c'est alors seulement que reprendre est mérite,
le tien non, mais celui d'un monde. Et si, bien mieux,
tu avais la force, le coeur de relancer,
ou si, miracle ! oubliant force et coeur,
tu avais relancé déjà (comme l'année
les oiseaux lance, les essaims de migrateurs
qu'une chaleur ancienne par-dessus les mers
jette à une plus jeune), alors, et dans ce risque
seul, tu serais un vrai partenaire.
Alors tu ne t'allèges plus, ni ne t'aggrave
le lancer. Le météore échappé de tes mains
vole vers son espace...

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: In "Poèmes épars", éd. du Seuil, p. 105 - trad. Ph. Jaccottet

[ jeu cosmique ] [ poème ] [ transmission ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

flemme

Chez la plupart des hommes, l'intelligence est un terrain qui demeure en friche presque toute la vie. On a droit de s'étonner, en voyant la multitude de gens stupides ou au moins médiocres, qui ne semblent vivre que pour végéter, que Dieu ait donné à ses créatures la raison, la faculté d'imaginer, de comparer, de combiner, etc., pour produire si peu de fruits. La paresse, l'ignorance, la situation où le hasard les jette, changent presque tous les hommes en instruments passifs des circonstances. Nous ne connaissons jamais ce que nous pouvons obtenir de nous-mêmes. La paresse est sans doute le plus grand ennemi du développement de nos facultés. Le Connais-toi toi-même serait donc l'axiome fondamental de toute société, où chacun de ses membres ferait exactement son rôle et le remplirait dans toute son étendue.

Auteur: Delacroix Eugène

Info: Journal 1822-1863, Plon 1980 <9 juin 1847 p.158>

 

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nature

La forêt est grande, profonde, vibrante, vivante et vivifiante. Elle est quelque chose comme une femme qui voudrait l'homme sans lui dire. Quelque chose qui dit oui sous la robe mais qui s'est perdu dans la bouche, qui devient tendre dans l'humus et vous jette des ronces au visage. La forêt est comme ça, ici. Le sauvage sait y faire. L'attirance qu'elle éprouve à se faire explorer, elle la garde au-dedans, de la sève en puissance qui coule sous la terre, qui monte comme une odeur et vous emballe sur-le-champ. Même le ciel, au-dessus, ne reste pas indifférent. Qu'elle soit froissée après la pluie, comme les femmes qui préfèrent se doucher avant, qu'elle soit bouillante de soleil, comme celles qui brûlent après la porte d'entrée, la forêt ici, elle ne laisse personne sortir indemne.

Auteur: Douna Loup

Info: L'embrasure

[ pensée-de-femme ]

 

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Dostoïevsky

Quand je pense à Stravoguine, par exemple, je pense à quelque monstre divin dressé sur un sommet, et qui nous jette ses entrailles lacérées. Dans Les Possédés la terre tremble : ce n'est pas la catastrophe qui s'abat sur l'individu imaginatif, mais un cataclysme dans lequel une vaste portion de l'humanité est ensevelie, effacée à jamais. Stravoguine était Dostoïevsky, et Dostoïevsky était la somme de toutes ces contradictions qui paralysent un homme ou le conduisent jusqu'aux sommets. Il n'y avait pas de monde trop bas qu'il n'y entra, pas d'endroit trop haut qu'il craignit d'y monter. Il parcourait toute la gamme, des abîmes jusqu'aux étoiles. Dommage que nous n'ayons plus jamais l'occasion de voir un homme placé au coeur du mystère, qui, par les éclairs qu'il jette, illuminerait pour nous la profondeur et l'immensité des ténèbres.

Auteur: Miller Henry

Info: Tropique du cancer

[ littérature ]

 

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historique

Avant la mise en oeuvre de l'armement moderne, les soldats occidentaux combattaient "corps redressé" sur le champ de bataille. Cette posture leur était dictée par leur arme, le fusil à poudre, dont le rechargement ne pouvait s'effectuer que debout. [...] Cette position verticale était certes imposée au soldat par les conditions technologiques du combat, mais elle était aussi hautement valorisée et valorisante aux yeux des acteurs eux-mêmes. [...] Car dans le danger extrême du champ de bataille, on se tenait droit. Physiquement bien sûr, mais aussi moralement.
Un siècle plus tard, pris sous le feu, les soldats se jettent au sol et souvent meurent de ne l'avoir pas fait à temps. [...] Les soldats ne sont pas seulement couchés ; ils organisent leur corps pour l'exposer le moins possible aux impacts [...].

Auteur: Audoin-Rouzeau Stéphane

Info: Combattre : Une anthropologie historique de la guerre moderne, XIX-XXIe siècle, p275

[ guerre ]

 

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routine

Tu mets le biberon au micro-ondes
Tu lances la machine à café
Tu jettes 5 œufs sur la poêle
Et avec l’autre main tu te brosses les dents /
Il prend encore sa douche
Tu frappes brutalement dans la cabine
Et tu craches /
Tu réveilles la petite, elle se met à pleurer
Le grand ne veut pas bouger de son lit
Alors tu lui appliques la fessée /
Il sort de la douche et s’étale de la crème à raser
Tu prends sa place après avoir introduit le biberon dans la bouche du bébé
Et la journée commence /
Ta journée commence toujours sous la douche
C’est ton seul espace privé
Tu fermes les yeux et tu rêves d’une île
Seule sur une île sirotant un cocktail Lady blue
Sans ordinateur sans connexion sans mômes /

Auteur: Badea Alexandra

Info: Dans "Pulvérisés", page 19

[ matin ] [ vie quotidienne ] [ stress ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

[ à propos de Hulot, après sa démission ]

- Sa fausse naïvete me casse les c... - euh, m'emmerde. Je trouve ça incroyable que ce mec abandonne au bout d'un an. Je trouve que pour un type qui va partout en l'air dans des montgolfières, qui se jette dans des abîmes en permanence, (...) il aurait pu avoir un petit peu de résistance, et lutter un peu plus contre les lobbies, plutôt que de dire : "Oh là là ! Le lobby des chasseurs, il était là !?" Eh ben oui, y a des mecs des lobbies qui viennent ! (...) Sa candeur fabriquée m'a gonflé, voilà ! (...) J'appelle pas ça "râler", j'appelle ça "vivre". Je peux pas rester comme ça toute la journée, en prenant tout dans la gueule, des informations, et puis rien..

Auteur: Bacri Jean-Pierre

Info: Fnac Saint-Lazare, 5 septembre 2018, sur https://www.youtube.com/watch?v=Q_AzrlJralQ

[ politicien inconsistant ] [ couille-molle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel